Marseille Provence Métropole : à quand le Grenelle de l'eau ?
C’était une des idées lancées par Renaud Muselier lors de ses voeux à la presse : « Je demande un « Grenelle communautaire de l’Eau » dès le printemps 2011 intégrant pour l’aide à la décision : les usagers, les professionnels, les techniciens et les élus », lançait-il, rappelant que « cela représente 250 millions d’euros par an sur 10 ans ou 15 ans ».
« Tout le monde réclame ce débat, qu’on le fasse », ont répondu en écho ce mercredi les élus Europe Ecologie-Les Verts à Marseille Provence Métropole (MPM), en pointe sur ce dossier dans la perspective de la fin des contrats d’eau et d’assainissement en 2012 et 2013. « Au départ le président Eugène Caselli nous annonçait une position en novembre, puis en février, puis en avril, et aujourd’hui en juin. On ne fait que reculer et le débat de fond n’a pas eu lieu », appuie Pierre Semeriva.
Le PS « ambivalent »
Les écologistes qui avouent ne pas trop savoir quoi penser de la sortie du PS sur le sujet. Après un rappel du très offensif texte de la Convention sur l’égalité réelle, et un bref plaidoyer pour une « maîtrise publique », la fédération des Bouches-du-Rhône a annoncé qu’elle « engage un débat sur la gestion publique de l’eau à Marseille et dans le département. Le mode de gestion juridique du service public de l’eau sera proposé à l’issue de ce débat qui tiendra compte de l’avis des experts, des partenaires politiques et des collectivités locales qui se sont engagés dans cette réflexion ou sont parvenus à réformer leur mode de gestion. A cet effet la fédération procèdera à toutes les auditions nécessaires. Le Conseil Fédéral se prononcera par un vote politique avant le mois d’avril 2011. »
Pierre Semeriva note « l’ambivalence du terme maîtrise publique », puisque c’est forcément MPM qui est responsable de l’eau, mais peut déléguer cette gestion, ce qui est le cas actuellement. Mais, dans un autre texte publié lui aussi en février, le PS se fait plus clair sur ses intentions : « Il ne s’agit pas d’adopter une position uniquement économique mais idéologique ».
« On a l’impression que les élus de la communauté urbaine ne sont pas au diapason de la position socialiste du département », nuance Pierre Semeriva. Sa collègue Sylvie Nespoulous met en garde contre « les faux discours qu’on tient dans certaines situations et quand on est dans la collectivité il n’y a plus personne ». A bon entendeur…
Dans l’optique de « construire une majorité » pour un retour en régie publique, mode de gestion défendu par EELV, Pierre Semeriva annonce « l’organisation de deux événements d’ici avril : le premier sur la question sensible du statut des salariés, avec des personnels de la régie grenobloise et en invitant ceux de la Société des Eaux de Marseille (Sem, filiale de Veolia, ndlr) et de la Seram (filiale de Suez, ndlr). Le second sera un forum citoyen où nous inviterons tous les élus communautaires, en présence d’Anne Le Strat, qui a mis sur pied la régie Eau de Paris, et Ricardo Petrella (politologue italien militant du droit à l’eau, ndlr) »
Patrimoine et prévention des pollutions
Que de débats en perspective… Renaud Muselier, que nous n’avons pour l’instant pas réussi à joindre, y voyait lui un moyen « d’éviter tout discours démagogique, tels qu’on a pu les entendre au sujet de la collecte des déchets et du tout public (…) toute approche idéologique dictée par tel ou tel intérêt (…) d’assurer une totale transparence quant au choix du futur mode de gestion et d’étudier toutes les options possibles afin que l’on ne nous mette pas devant le fait accompli. » A priori cela laisse plus de possibilités ouvertes que les panégyriques réguliers de Jean-Claude Gaudin et Martine Vassal sur la Sem et son président Loïc Fauchon, qui va amener des milliers de happy few à Marseille à l’occasion du Forum mondial de l’eau en 2012.
En attendant, Sylvie Nespoulous tient à « tordre le cou » à certaines idées, « comme quoi la communauté urbaine est pauvre et ne pourrait pas se permettre de payer des fonctionnaires supplémentaires, alors que les personnels resteraient de droit privé et que cela fait partie d’un budget annexe », mais aussi que « la délégation de service public équivaut à une délégation de la responsabilité. Mais en cas de catastrophe, c’est MPM qui devra assurer ! »
Et insiste que, « contrairement à ce que certains élus cherchent à faire croire, c’est MPM qui est propriétaire des réseaux d’adduction, de distribution mais aussi des unités de potabilisation. Ceci est à nous, c’est notre patrimoine. Et un des problèmes est que nous n’en connaissons pas l’état de vétusté, le taux de renouvellement… » Plus qu’un contrôle accru, qui « ne serait qu’un retour à la normalité » pour Pierre Semeriva, c’est vers les économies possibles ouvertes par les 15 millions d’euros de bénéfices de la Sem et les 7 millions d’euros d’impôts sur les sociétés qui alourdissent aujourd’hui les factures qu’ils lorgnent. « Cela représente tous les ans ce que l’Etat vient de nous donner pour les transports ! », s’exclame-t-il.
Sans parler des multiples enjeux en matière de comptabilité opaque ou encore de tarification progressive (voir notre article à ce sujet). La Cour des Comptes vient d’ailleurs de publier son rapport sur la gestion des services publics d’eau et d’assainissement, qui en résumé estime qu’il y a du mieux, mais que ce n’est pas encore clair comme de l’eau de roche… Le conseil général du Développement durable pourrait lui enrichir ce débat en préparation de nouvelles directions avec un récent rapport: « les anciens mécanismes de paiement de « l’eau par l’eau» et du « tout tarif » trouvent leurs limites: le buveur d’eau ne peut payer seul la résorption des pollutions de toutes les activités agricoles et économiques », écrit-il, ajoutant qu’« il importe de renforcer et de privilégier le financement de la prévention tant pour réduire les coûts de traitement que pour accroître l’efficacité environnementale ». Une idée illustrée, dans la foulée de villes comme Munich, par le soutien à l’agriculture biologique qui commence à se m
ettre en place du côté d’Eau de Paris, sur le principe mieux vaut prévenir que guérir. Vous avez dit Grenelle ?
Les 5 enjeux de la gestion de l’eau à Marseille, sur Marsactu
Commentaires
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Agir dès maintenant sur les questions de gestion de l’eau : http://www.quartiersaucoeurdelametropole.com/christianpellicani/?p=587
en signant la pétition pour le retour en régie à la CUM.: http://www.petitions24.net/eaupubliquemarseille
et soutenir l’organisation du forum Alternatif mondial sur l’eau : FAME de 2012.
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Sur ce coup GUERINI veut piéger CASELLI en demandant aux élus socialistes de MPM de voter pour la position du PS favorable à une régie alors que CASELLI a un accord avec GAUDIN pour attribuer la DSP au Groupement des eaux de Marseille.
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Ceux qui poussent à organiser un débat sur “la gestion publique” (au passage ce devrait être un débat sur la gestion tout court) sont des militants politiques du retour en régie. Partout en France on voit que le retour en régie est uniquement politique, pour gagner quelques voix aux élections et dire “chers concitoyens, grâce à moi, on vire les vilaines entreprises et on baisse le prix de l’eau”. Sauf qu’en même temps que la baisse du prix, on baisse aussi la qualité et les investissements. Et on le paiera dans 10 ans quand on devra rattraper le coup. Mais ces messieurs s’en moquent, seul compte l’agenda électoral.
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Au passage, Petrella n’est pas un “politologue militant du droit à l’eau” (quelle blague!!!), c’est un militant altermondialiste et anticapitaliste. Il a d’ailleurs géré lui-même une régie en Italie et le résultat a été un échec total, une vraie catastrophe! C’est un grand ami d’Anne Le Strat avec qui elle a beaucoup de connivences (même si elle a une étiquette proprette d’EELV).
Et puis Anne Le Strat est en situation de conflit d’intérêt à Paris : Elle est la présidente de la régie des eaux de Paris, et en tant “qu’opérateur public”, elle doit rendre des comptes à l’adjoint au maire en charge de l’eau, qui n’est autre…qu’elle même!
Alors bon, qu’on débate sereinement, oui, mais que certains donnent des leçons de morale, on en reparlera…
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HISTOIRE d’ô …..à Marseille c’est toujours des affaires très épicées où la pureté de l’eau n’est pas à l’ordre du jour !!!!! La compétence de nos élus fait peine à boire !!!
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