Pointue !, 85e numéro
C'est un mois spécial pour Marsactu, qui célèbre un double anniversaire : celui de cette newsletter, créée il y a deux ans presque jour pour jour afin de raconter l'info locale sans chichi, et, surtout, celui de votre média local d'investigation ! En 2015, les journalistes de la rédaction rachetaient en effet devant le tribunal de commerce un titre déjà apprécié pour son ton unique à Marseille. Dix ans plus tard, Marsactu est toujours là, toujours plus piquant, plus que jamais indépendant. Ces dix ans d'indépendance, nous vous invitons à les fêter avec nous, le 5 avril prochain à la Friche La Belle de Mai. |
On aura l'occasion d'y revenir, d'autant que l'actu ne nous laisse pas le temps pour la nostalgie. Cette semaine, il est beaucoup question de justice, avec une accélération dans le traitement du dossier Bernardini à Istres, la garde à vue d'un élu marseillais, des épiciers au tribunal administratif et les possibles suites judiciaires d'une affaire révélée par Marsactu. |
Pointue, an 3, numéro 1, c'est parti ! |
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🎂 Ça célèbre. Lors d’un entretien à La Marseillaise, Martine Vassal avait glissé une information : la date de sa candidature aux municipales son anniversaire. Et c’est en mars. Ce qui vient tamponner avec le calendrier de la Ville d’Aix-en-Provence. En effet, le samedi 29 mars devait se dérouler l’inauguration de la "Plaine nature", le complexe sportif Carcassonne entièrement rénové. Mais, alors que la communication avait été lancée et certains prestataires déjà désignés, catastrophe à la mairie : il faudrait décaler l’événement, car la présidente de la métropole et du département serait absente ce week-end-là, celui de son anniversaire, justement. Ce qui ne manque pas d'agacer à l'hôtel de Ville d'Aix, pour qui l'événement est d'importance, la Plaine nature étant l'un des gros chantiers municipaux. À l’heure de Pointue !, la nouvelle date n’a pas été annoncée, et les cabinets respectifs sont encore en train de s’accorder sur les emplois du temps de Sophie Joissains et Martine Vassal. À un an des élections municipales et métropolitaines, pas question qu’elles ne coupent pas le ruban ensemble…
🕵️ Ça réagit. Il y a plusieurs mois, l’Agence française anticorruption (AFA) a scruté la gouvernance de la métropole. Et, ô surprise !, dans son rapport confidentiel (mais à lire sur Marsactu), l’AFA décrit le népotisme au sein de l’institution présidée par Martine Vassal, avec des recrutements de membres de la famille de salariés ou d’élus au mépris des règles élémentaires. La métropole a donc créé un comité de probité, dans un arrêté pris le 7 mars, "qui aura pour mission d’examiner les orientations générales de la métropole en matière de probité". Didier Khelfa, Jean-David Ciot et Frédéric Guelle en ont été nommés membres. Ils devront veiller à l’exécution du plan d’action métropolitain, voté en décembre 2024 par le conseil, afin de répondre aux quatorze recommandations du rapport de l’AFA sur la lutte contre la corruption au sein de l’institution. Tout un chantier… |
🖊️ Ça signe. Vous avez aimé Martine Vassal et le bus ? Vous allez adorer Renaud Muselier et le train ! La semaine dernière dans Pointue !, on vous racontait comment la présidente de la métropole voulait inscrire son nom sur les cartes de transport pour les personnes qui bénéficieront de la gratuité partielle. Renaud Muselier communique quant à lui depuis plusieurs mois sur des dispositifs mis en place par la collectivité qu'il dirige par le biais de textos envoyés individuellement et signés "R. Muselier - Président de région". Dans ces messages, on retrouve une pub pour la carte ZOU !, le pass santé jeune, ou encore sur l’e-pass jeunes. Des mesures mises en place par la région, mais dont Renaud Muselier est tellement fier qu’il tient à les signer personnellement. Une pratique habituelle en communication politique — une photo de Benoît Payan trônait en page 3 de cahiers distribués par la Ville de Marseille dans les écoles —, mais qui fait toujours sourire. |
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Maire agité. L'enquête a débuté voilà neuf ans. Devenant tentaculaire au fur et à mesure que les possibles atteintes à la probité s'empilaient sur le bureau des magistrates du PNF, elle s'est peu à peu enlisée. Au point que l'hypothèse de voir le maire d'Istres, François Bernardini, aller au terme de son mandat blanc comme neige ne paraissait plus improbable. Mais le parquet national financier entend manifestement accélérer le calendrier judiciaire. Et un premier procès à haut risque pour l'édile, concernant l'attribution de marchés publics de la Ville à des entrepreneurs proches de lui, pourrait bien avoir lieu cette année ou début 2026. Venant ainsi percuter l'agenda électoral et les prochaines municipales. Jean-Marie Leforestier fait le point sur cette affaire aux multiples ramifications et mis en cause, qui n'a donc pas fini de truster les colonnes de Marsactu. |
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💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr |
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Père de manche. C'est l'affaire de la semaine à Marseille, et elle pourrait bien avoir de nombreuses conséquences judiciaires, mais aussi politiques. Mardi 11 mars, on apprenait le placement en garde à vue de Sébastien et Henri Jibrayel suite à l'agression, en janvier dernier, de deux militants de La France insoumise. L'adjoint au sport de Benoît Payan et son père, ancien député socialiste déjà inquiété par la justice pour détournement de fonds publics, auraient encouragé les agresseurs des jeunes insoumis. Autant dire que l'affaire ne manque pas de faire grincer des dents au sein de l'hôtel de Ville, où l'on était déjà agacé par la présence constante d'Henri Jibrayel à chaque déplacement de son fils. Le maire de Marseille n'a d'ailleurs pas tardé à retirer ses délégations à ce dernier au nom du devoir d'exemplarité des élus, ne manquant pas au passage d'égratigner Sébastien Delogu, député LFI condamné pour violences volontaires le 14 février dernier. |
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Épicétou. "Les épiceries de nuit ne s’appelleraient pas ainsi si leur chiffre d’affaires se faisait la journée." Lapalissade ou raisonnement de bon sens ? Ce n'était pas, quoi qu'il en soit, le seul argument de maître Simon Benchelen, qui défendait, ce lundi 10 mars au tribunal administratif, cinq épiciers de l'hyper-centre marseillais protestant contre la fermeture nocturne de leurs commerces ordonnée par la préfecture de police. Durant l'audience en référé, l'avocat s'est attaché à dénoncer le caractère approximatif du raisonnement de la préfecture. Ce à quoi cette dernière, par la voix du directeur de cabinet du préfet Rémi Bourdu, a rétorqué que "le chiffre d’affaires effectué la nuit par les épiceries est en grande partie issu de vente illicite". Appuyant ses dires par... "les aveux d’un épicier dans un article de Marsactu !". Il faut croire que l'argument a fait mouche auprès du TA, qui a rejeté ce mercredi le recours des commerçants, les obligeant à baisser le rideau à 22 heures dès le 21 mars prochain. |
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Ban d'école. Coïncidence ou, pour paraphraser le président de Marsactu, Julien Vinzent, "journalisme de solutions" ? Toujours est-il qu'après la parution, la semaine dernière, de nos révélations sur la diffusion de vidéos contenant des croix gammées et, plus globalement, sur une expression raciste, homophobe et sexiste d’étudiants au sein de Centrale Méditerranée, l'enquête interne diligentée — voilà plus de trois mois — par la direction de l'école a enfin trouvé une conclusion. Quatre jours après la publication de notre enquête, la directrice de l'établissement annonçait en effet avoir effectué un signalement auprès du procureur de la République de Marseille. Bien que tardive, cette réaction ne manque pas de satisfaire les étudiants et le personnel de l'école, dont un membre a soufflé à notre co-rédac'chef Coralie Bonnefoy : "Depuis décembre, on avait l’impression qu’un grand silence s’était abattu sur tout ça, là enfin, ça bouge !" |
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Commentaire de Ieb, au sujet du fils de Robert Dagorne, qui lui succède à la tête de la mairie d’Éguilles. |
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Parcours d'obstacles. Ils arrivent de loin, souvent après avoir franchi moult obstacles, parfois au péril de leur vie. Ils sont seuls, dans un pays qu'ils ne connaissent pas, et dont ils ne parlent pas forcément la langue. Et leur parcours du combattant est loin d'être fini. Car, une fois en France, les demandeurs d'asile doivent encore affronter les rigidités de l'administration. D'où l'initiative salutaire de l'AUP, l'association des usagers de la Pada (plateforme d'accueil des demandeurs d'asile), qui vient d'éditer un roman-photo pour aider les exilés dans leurs démarches. Réalisé par d'anciens demandeurs d'asile, il recense les "pièges" et "expériences" à connaître pour espérer une prise en charge optimale de son dossier. Notre journaliste Clara Martot Bacry a assisté au lancement de ce petit guide, et rappelle les nombreuses difficultés auxquelles se heurtent les exilés, à commencer par l'hébergement, dont les places manquent cruellement. |
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Pointue, 85e du cru, c'est fini pour aujourd'hui ! On vous donne rendez-vous jeudi prochain, même heure, même boîte mail, pour un nouveau tour des tribunaux et de l'investigation locale. |
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