Pointue !, saison 3, épisode 6
Mardi, à la faveur d'un article sur le plan Inond'action de la métropole, une bonne moitié de l'équipe de Marsactu a appris qu'elle habitait en zone inondable. On vous laisse vérifier si, comme nous, vous envisagez désormais d'investir dans des écopes, cirés et autres bottes en caoutchouc... |
Et en attendant, on vous embarque sur les flots remuants de l'info locale, d'abord à la Solidarité, dont le centre social vient de définitivement fermer ses portes, puis à la Belle de Mai, prise dans l'engrenage du narcotrafic, et enfin au Panier, à la découverte d'un club de "boxe prolétarienne". |
Pointue, saison 3, épisode 6, tous à bord ! |
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🗳️ Ça réforme. Coucou, la revoilou ! Dans les tuyaux en début d’année — avant que son élan ne soit stoppé par des élections législatives inopinées — la réforme de la loi PLM (Paris-Lyon-Marseille) rebondit à l’Assemblée nationale sous l’impulsion du député (Renaissance) Sylvain Maillard. Enregistré à la présidence du palais Bourbon le 15 octobre dernier, le texte veut mettre fin à l’actuel mode de scrutin par arrondissement ou secteur, en vigueur dans les trois grandes métropoles françaises. Pour qu’on puisse voter à Marseille comme on le fait à La Ciotat ou Vierzon ? Pas exactement, ce serait trop simple. La proposition imagine "deux scrutins distincts simultanés" pour élire d’un côté les conseillers qui siégeront en mairie centrale, et de l’autre ceux qui siégeront en mairie de secteur. Avec, donc, deux bulletins différents, deux enveloppes et deux urnes séparées pour les recevoir. Soit deux fois plus de chances de perdre des bulletins (ou des enveloppes), deux fois plus de chances de voir des bulletins apparaître (ou disparaître) lors des dépouillements, deux fois plus de chances de rigoler avec des procurations... |
⌚Ça désynchronise. Ce vendredi 18 octobre, c'est jour de conseil municipal à Marseille. Mais c'est aussi jour de plénière au conseil départemental. Cette mauvaise synchronisation entre les deux institutions, qui avaient déjà fait la même pour la séance de juin et remettront le couvert pour celle de décembre, s'avère problématique pour les élus. De nombreux conseillers municipaux marseillais siègent en effet également au conseil départemental, et inversement. Cela a aussi donné lieu à des au revoir plutôt saugrenus mercredi 16 octobre entre Benoît Payan et Martine Vassal après la visite du chantier de leur première réhabilitation commune. “Je te dis pas à vendredi”, a lancé le maire de Marseille en tapant la bise à la présidente du département et de la métropole. Derrière eux, les élus s’échangeaient leurs emplois du temps respectifs pour vendredi. “J’espère qu’ils se mettront d’accord pour le calendrier l’année prochaine”, s’agace-t-on. |
🏫 Ça bouscule. Les troisièmes rendez-vous annuels du logement ce jeudi 17 octobre ont failli être intéressants politiquement. La veille du jour J, les équipes municipales ont vu s’y inscrire une personnalité locale de premier plan, qui n’était pourtant pas sur le déroulé de la journée élaboré par les services depuis plusieurs semaines : le député insoumis Sébastien Delogu. Bien qu’il soit officiellement invité, comme à tous les événements de ce type, en raison de son statut de parlementaire, sa présence ne semblait pas particulièrement attendue du côté de l’hôtel de Ville. Au sein de la mairie, on a dû interroger le protocole pour l’inclure au dernier moment dans les discours en ouverture, en s’interrogeant sur le contenu possible de son allocution et le message qu’il souhaiterait faire passer. Mais, finalement, pas de Sébastien Delogu en vue ce jeudi aux rendez-vous annuels du logement. Sur son TikTok, on peut voir le député insoumis poster très tard la veille et très tôt le matin même des selfies en direct de l’Assemblée nationale. |
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Rideau. De mémoire de journaliste, c'est du jamais-vu, comme pouvait en témoigner la mine atterrée de notre co-rédacteur en chef Benoît Gilles au moment où il apprenait la nouvelle. Mardi 8 octobre, la Ligue de l'enseignement prenait la décision de fermer définitivement le centre social de la Solidarité, à Notre-Dame-Limite (15e). Sur le rideau tiré des locaux associatifs, la fédération d'éducation populaire annonce que cette décision fait suite à des "agressions répétées". Cela fait en réalité plusieurs années que la tension règne dans ce quartier gangréné par le trafic de drogues et la violence, où les commerces et équipements socioculturels disparaissent les uns après les autres. Au grand dam de ses habitants, pour qui "la Soli" devient plus synonyme de solitude que de solidarité. |
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💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr |
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Engrenage. Si, comme le clame sa devise, "la ville de Marseille resplendit par ses hauts faits", ces derniers temps, elle s'assombrit considérablement du fait de son narcobanditisme. Symbole de cette emprise mortifère, la Belle de Mai a été, en moins d'un mois, le théâtre de trois meurtres liés au trafic de stupéfiants, se retrouvant au cœur d'une guerre de territoire. Pour Marsactu, Clara Martot Bacry et Camille Margerit sont allées prendre le pouls du quartier et de ses habitants, à l'aune des tragiques événements de ces dernières semaines, et tandis qu'un projet de bibliothèque au Moulin de Mai, la première à voir le jour dans le 3e arrondissement, leur laisse entrevoir quelques lueurs d'espoir et d'apaisement. Témoignages et extraits sonores à l'appui, nos deux journalistes ont livré leur diagnostic au micro de Violette Artaud pour le deuxième épisode de la saison 3 de notre podcast Bocal. |
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Chantier en chœur. Ce mercredi, la SPLA-IN (société publique locale d’aménagement d’intérêt national), le bras armé de la métropole, de l'État et de la Ville de Marseille pour la rénovation des logements privés dégradés, inaugurait son premier chantier aux 34, 36, 38 et 40 rue Jean-Roque (6e). Soit trois ans seulement après sa création, et presque six ans jour pour jour après le drame de la rue d'Aubagne qui a vu, à une centaine de mètres à peine, deux immeubles s'effondrer, causant la mort de huit personnes. L'occasion, pour les différentes institutions impliquées, de montrer que les dispositifs de lutte contre l’habitat indigne entrent enfin dans le concret, mais aussi de prouver qu'elles savent parfois passer outre leurs habituelles bisbilles pour avancer main dans la main. Pour la photo du moins, les services de com' de la Ville de Marseille et de la métropole ayant respectivement fait disparaître Martine Vassal et Benoît Payan de leurs vidéos de promo sur les réseaux... Les deux élus étaient pourtant bien là, coiffés de leurs casques de chantier, comme le rapporte Marie Lagache dans son reportage sur cette inauguration. |
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"Je ne sais pas qui conçoit les appellations des actions à la Métropole mais cette assonance entre “inond’action” et “inaction” sent réellement le lapsus révélateur." |
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Poing commun. “La boxe est synonyme d’égalité. Sur le ring, la couleur, l’âge et la richesse ne comptent pas.” Faisant sienne la citation de Nelson Mandela, le collectif Boxe Massilia accueille depuis quatre ans les jeunes du Panier et des quartiers alentours sans distinction. Mineurs non accompagnés, réfugiés politiques, collégiens, étudiants précaires et sans-papiers se retrouvent chaque soir sur le ring de ce club solidaire, qui se revendique de la "boxe prolétarienne". Isis Marvyle a enfilé ses gants et son protège-dents pour partir à la rencontre des jeunes licenciés et de leur coach Diego, pas prêt à jeter l'éponge face à l'adversité sociale. |
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Merci d'avoir lu ce 67e épisode de Pointue. Si ça vous a plu, on vous invite à en parler autour de vous, les huit premiers numéros sont offerts ! Et nous, on se retrouve jeudi prochain pour une nouvelle vague d'actus locales fraîchement pêchées par les journalistes de Marsactu. |
D’ici là, si vous avez une question, une info, un scoop ou des bons plans de vêtements imperméables, n’hésitez pas à nous écrire : pointue@marsactu.fr |
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