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Bonjour, c'est l'heure de Pointue !

Après un déplacement présidentiel et plusieurs nuits d'émeutes, l'actualité marseillaise plonge inexorablement dans la torpeur de l'été. Il fait trop chaud, la cadence du petit train dépasse celle du 83 et les bermudas ont envahi la Canebière. Vous le sentez, le parfum des vacances ?

Mais à Marsactu, il reste heureusement quelques braves (comme moi) pour maintenir la rédaction à flot. Au menu : un investissement immobilier très lucratif dans les quartiers Nord, des trafiquants qui édictent leur propre code de l'urbanisme et les séries d'été qui montrent le bout de leur nez.

Pointue !, épisode 18, c'est parti !

Clara Martot Bacry, journaliste

À PICORER

🚃 Ça rame. Il suffira d'une étincelle, d'un mot d'amour, pour allumer le feu. Dimanche dernier, La Provence rapporte via "l’entourage" de Sophie Joissains une rencontre entre la maire (UDI) d'Aix et le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou où ce dernier aurait “encouragé vivement la mise en place du BHNS [bus à haut niveau de service, ndlr] entre la Constance et le pôle d’activités des Milles/la Duranne”Un projet défendu par… Sophie Joissains. Mais le président de la SNCF n’aurait pas la même version de l'échange. “Il n’est pas content, je l’ai eu au téléphone. Ce n’est pas ce qu’il a dit. Il n’est pas très à l’aise avec la manière dont la maire d’Aix s’est servi de ses propos”, affirme cette fois-ci mardi le député Renaissance Jean-Marc Zulesi… qui défend, lui, l’ouverture d'une ligne ferroviaire entre Aix et Rognac. Des dires rapportés qui alimentent les pages de la presse, mais, finalement, ne disent pas grand chose du fond du projet.

👋 Ça s'incruste. La rénovation du stade Saint-Henri, une bonne nouvelle pour les habitants du quartier. Ce mercredi, l'inauguration du complexe sportif a naturellement mobilisé le maire, Benoît Payan et plusieurs de ses adjoints. Mais sur la photo publiée sur le compte Twitter de Samia Ghali, saurez-vous trouver l'intrus ? Oui, c'est bien Henri Jibrayel qui tient un bout de ruban tout à gauche ! Contrairement à son fils Sébastien Jibrayel, adjoint aux sports, l'ancien conseiller départemental (PS) n'a plus de mandat politique. Mais surtout, il a été condamné ce printemps en appel à 15 mois de prison ferme pour abus de confiance et prise illégale d'intérêts. La photographie ne dit pas si l'ancien élu a déjà reçu, ou non, la pose de son bracelet électronique.

💎 Ça coûte. Nous sommes en 2023, mais le sexisme ordinaire n'a pas disparu. Dans un mail qui sent bon l'apéritif estival, l'association des diplômés de Science Po Aix invite ses membres à une journée dégustation sur un domaine viticole d'Éguilles. Le tract précise que la participation s'élève à 30 euros, mais que tout est "offert pour les étudiantes". C'est à ce moment que les mauvais souvenirs de soirées en boîtes de nuit resurgissent. Et qu'une ancienne diplômée se permet de faire remarquer que la démarche est déplacée. Une remarque qui s'est avérée payante (roulement de tambour) : l'association a finalement répondu qu'il s'agissait d'une erreur.

DANS NOS FILETS

Bling bling. De l'habitat de haut standing aux Crottes, et pourquoi pas ? Ciblé par une grande réhabilitation, cet ancien quartier ouvrier du 15e arrondissement attire désormais les investisseurs. Alors imaginez : une vaste friche industrielle transformée en appartements atypiques avec rez-de-jardin, cour partagée, "centre de street art" et auberge de jeunesse (qu'on baptise évidemment "hostellerie"). C'est le projet "La Tulipe", présenté cette semaine par Euroméditerranée, l'opération d'intérêt national qui pilote la rénovation du secteur. Autant dire que ça risque de dénoter fort dans ce quartier longtemps abandonné. Mais les acheteurs sont sur le coup. La moitié des quarante biens sont déjà réservés. Petit détail : ils sont affichés à 5 000 euros le mètre carré.

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💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr

LE SUIVI

Barrages. Pas de vacances pour les trafiquants, ni pour ceux qui les subissent. Dans ce quatrième épisode de notre série sur les réseaux de drogue, on s'interroge sur l'emprise territoriale du business. En première ligne, il y a les canapés et les poubelles qui font office de barrages filtrants, et qu'on a tous déjà aperçus sur le bord de la route. Mais dans l'ombre, la mainmise des dealers influence jusqu'aux décisions d'urbanisme. Chantiers bloqués, projets associatifs abandonnés, rond-point créé de toutes pièces par le réseau... De la cité Air Bel (11e) au Castellas (15e), Benoit Gilles a arpenté la ville sur les traces de ces espaces publics marqués au fer rouge par les trafiquants. Une enquête au plus proche du terrain. Et toujours avec les illustrations flamboyantes d’Émilie Seto.

Lire notre enquête

ON VOUS EXPLIQUE

Facture. Parfois, dans la vie, il arrive de renoncer. Mais quand on s'appelle la métropole, cela peut coûter très cher. Après avoir repoussé la construction d'ascenseurs pour rendre accessible la station Castellane, la collectivité doit à présent payer l'addition : 1,4 million d'euros, dépensés pour rien. Ou plutôt, pour des études préalables... Souvenez-vous. Il y a un an, vous appreniez dans Marsactu que la métropole repoussait la mise en accessibilité de la station Castellane de 2024 à 2028. La raison ? Ne pas surcharger la place, déjà mise à rude épreuve par les encombrants travaux du tramway. Cette semaine, nous révélons donc que ce rétropédalage, au prix inestimable pour les personnes à mobilité réduite, en coûtera un million et demi d'euros aux finances publiques. Et que le chantier nécessitera de rouvrir les sols de la place Castellane, en 2026. Quel était le but initial, déjà ?

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LE CLIN D’ŒIL DE CHARMAG

ÇA SE DISCUTE

"Justement il fallait profiter du merdier place Castellane dû aux travaux du tram pour faire ceux de la mise en accessibilité PMR du métro, car on va revenir faire des travaux sur une place toute neuve !"

Sur Facebook, succinct résumé par Claude de notre article sur le coût du report de la mise en accessibilité à Castellane.

LE PLONGEON

Farniente. Demain matin, c'est grasse matinée, mais c'est surtout le lancement de nos séries de l'été. On ne peut pas tout dévoiler, mais on peut dire qu'il sera question d'évasion : au bord de l'eau, carrément au large, dans l'arrière-pays, mais aussi dans le passé. De quoi continuer à interroger notre territoire, son héritage et ses grandes mutations. Et parce qu'on ne va pas se contenter de vous laisser avec ce teasing façon office du tourisme, on vous invite à (re)plonger dans nos séries de l'été 2022. Nous avions enquêté sur le réchauffement climatique en Camargue, flâné au centre commercial de la Valentine, mangé dans de grandes institutions familiales et suivi la trace des "castors", ces maisons auto-construites dans l'après-guerre. Tous ces articles sont en accès libre. Mais pour retrouver notre première série de l'été 2023 dès demain, abonnez-vous, si ce n'est déjà fait !

Lire nos séries d'été 2022

ET AVEC ÇA

OUTFIT. Une rappeuse en jogging parme aux Catalans, quatre jeunes aux visages pailletés sous un arbre de la Plaine, des adolescentes en voiles et tenues au ton écru aux Terrasses du Port... Le journal Libération a arpenté Marseille à la recherche des tendances mode de la jeunesse de chez nous. On y parle fluidité de genres, cheveux peroxydés et lunettes de ski. Surtout, on médite devant la beauté des photographies de Yohanne Lamoulère, portraitiste de rue à laquelle nous avions d'ailleurs consacré un article.

Nous voilà au bout de ce 18e numéro de Pointue !, merci à vous. Et si ça vous plait, n'hésitez pas à réagir et à parler de nous.

Pour toute question, remarque ou conseil immobilier, une seule adresse : pointue@marsactu.fr)

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