Bonsoir, c'est Pointue !

Eh oui, "bonsoir" ! Malgré des températures clémentes qui nous font croire à un été indien, la nuit tombe de plus en plus tôt. Ce qui ne va pas aller en s'arrangeant puisque ce week-end, on gagne une heure de sommeil 🎉 passe à l'heure d'hiver.

Les journalistes de Marsactu sont, elles et eux, toujours à l'heure pour vous livrer des infos locales de première fraîcheur. En témoigne ce numéro, qui vous raconte, entre autres, le fiasco du plan Marseille en grand, le recours abusif à la sous-traitance du Mucem ou la saga des Habeilles, pionniers de l'habitat participatif. Sans oublier le point de vue détonnant d'un Britannique sur la ville.

Pointue, saison 3, épisode 7, ça part de là !

Cynthia Cucchi

À PICORER

Ça se (re)convertit. Cette semaine, la présidente de la métropole, Martine Vassal, a dû avoir les oreilles qui sifflent. Avec les magistrats de la cour des comptes qui étrillent sa gestion du volet "transports" du plan Marseille en grand, ainsi que ses choix en matière d’attributions de compensation. Mais aussi l’interview au Point de l’ex-secrétaire d’État Sabrina Agresti-Roubache, qui dénonce son “manque de courage” dans le domaine. Pour couronner le tout, en pleine tempête, Charles de Castelnau, le conseiller technique chargé au cabinet des questions de transports, habitat et logement, s’apprête à quitter le navire métropolitain. “En termes de timing, c’est au pire moment”, souffle une source. Toutefois, selon nos informations, Charles de Castelnau partirait en réalité pour… le diocèse de Marseille. Et plus précisément, pour travailler auprès de l’archevêque Jean-Marc Aveline. Où il pourra prier pour que le vent tourne en faveur de Martine Vassal. 

💕Ça se cherche. Les ennemis de mes ennemis sont mes amis. Christophe Pierrel, ex-directeur général adjoint chargé du plan écoles à la Ville de Marseille, qui a quitté l’administration de Benoît Payan en mauvais termes, l’a bien compris. Il s’apprête à participer à un débat organisé par la droite locale. Ce qui crispe ses anciens camarades à gauche, qui estiment que “c’est pour régler ses comptes” et “prendre sa revanche”. Mais, en plus, selon nos informations, Christophe Pierrel a également eu “une rencontre politique” il y a peu avec… le député insoumis Sébastien Delogu. “Si demain, La France Insoumise organise un débat, j’irai”, réagit l’ancien proche collaborateur du maire. Avant de poursuivre : “Si le Printemps marseillais m’invitait…”, puis de se raviser : “Je ne suis pas sûr qu’ils le fassent.”

⚖️ Ça mythonne. Sur X, le 8 octobre, le média d’extrême droite Frontières jubilait : "@Stephane_Ravier a été entièrement relaxé après avoir qualifié de « raclure » Me Metaxas." Ah ? L’équipe de Marsactu a du mal à y croire, le sénateur zemmouriste ayant été condamné en première instance au mois de décembre pour ce motif. "Bonjour, pas la relaxe, mais extinction de l’action publique par acquisition de la prescription et extinction de l’action civile", précise Stéphane Ravier par SMS, tandis que son avocat ne daigne pas nous répondre et continue de faire planer le mythe de la relaxe. Finalement, c’est David Metaxas, l’avocat lyonnais victime dans cette affaire, qui donne le fin mot de l’histoire. L’appel du sénateur d’extrême droite a été renvoyé trois fois de suite et le tribunal, étourdi, a oublié de signer les notes d’audience qui attestaient de ce renvoi… Stéphane Ravier en profite pour invoquer la prescription, qui n’est que de trois mois quand il s’agit d’une publication médiatique. Bingo ! Il en ressort toujours coupable, mais pas condamné. Rien à voir avec une relaxe donc, n’en déplaise à Frontières, à qui une petite leçon de droit — et beaucoup de bonne foi — ne ferait pas de mal.

DANS NOS FILETS

Slalom. Passera-t-il à "l'ennemi" en ralliant les troupes de Renaud Muselier à la région ? Telle est la question qui se pose dans les couloirs de l'hôtel de ville marseillais, après l'annonce de la participation de Christophe Pierrel au débat sur le volet "écoles" du plan Marseille en grand prochainement organisé par la droite locale. A priori, en tant qu'ex-directeur général adjoint chargé du plan écoles de Benoît Payan, l'homme est un expert en la matière, et sa présence à ce débat “n’émeut pas spécialement” en mairie. La droite se refuse d'ailleurs de son côté à parler de "prise de guerre", tandis que l'intéressé se compare à Dominique de Villepin à la Fête de l'Huma... Sauf que depuis quelques mois maintenant, l'ancien socialiste, passé dans le privé non sans quelques remous, intervient également dans des réunions relatives à l'organisation des JO d'hiver 2030, un projet très cher au cœur du président (Renaissance) de la région et très cher tout court. De là à dire que Christophe Pierrel avance tout schuss vers la droite, il n'y a qu'un pas...

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💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr

LE SUIVI

Balance ton rapport. Ce n'est pas à proprement parler une surprise. Comme dans leurs rapports provisoire puis définitif que Marsactu a épluchés en février et en juin 2024, la chambre régionale et la cour des comptes dézinguent le plan Marseille en grand dans le rapport qu'elles ont rendu public ce lundi 21 octobre. Écart entre les objectifs fixés et la réalité des défis à mener, modalités de mise en œuvre “lacunaires et inadaptées“, gouvernance incertaine, absence de contrat clair entre les collectivités concernées... Tous les intéressés — État, métropole et Ville — en prennent pour leur grade, et ne manquent pas de se renvoyer la balle, poursuivant les "chicayas" locales à un échelon supérieur, avec l'État en guest star. Quant à la suite, on ne peut que craindre le pire : avec la cure d'austérité augurée par le gouvernement, les cinq milliards annoncés par Emmanuel Macron en 2021 au Pharo pourraient bien rester à l'état de promesse.

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ON A CREUSÉ

Agents trop chers. Les fidèles lecteurs de Marsactu se le rappelleront sans doute : en mars 2023, de nombreux agents de la société Pénélope, prestataire de service pour le Mucem, lançaient un mouvement de grève pour dénoncer la faiblesse de leurs salaires et un manque de reconnaissance de leurs métiers, relatifs à l’accueil, la médiation, la billetterie et la réservation. Un an et demi plus tard, les agents grévistes ne sont plus là, mais Pénélope, si, et les conditions de travail de ses jeunes employés ne se sont pas améliorées. Loin de là, comme le relatent en détails deux d'entre eux auprès de notre journaliste Isis Marvyle, qui est allée prendre le pouls du musée national tandis qu'une plainte le vise directement pour des faits pouvant relever du prêt de main d’œuvre illicite, de marchandage et de travail dissimulé. Du côté de la direction, on cache à peine qu'il s'agit là de faire des économies, quitte à flirter avec l'illégalité...

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ÇA SE DISCUTE

"Elle a voulu manger à toutes les gamelles, au final elle a même plus de sous-tasse."

Commentaire de Dominique Vallier sur Facebook au sujet de Sabrina Agresti-Roubache, qui regrette “de ne pas avoir mis Marseille sous tutelle”.

LE CLIN D'ŒIL DE CHARMAG

 

LE PLONGEON

Happyculture. Comme l'écrit Myriam Léon, c'est un "drôle d'endroit pour construire une utopie... et pourtant." Et pourtant, c'est bien là, non loin de du parc Bellevue à Félix-Pyat qui fait couler tant d'encre pour des raisons beaucoup moins joyeuses, que les Habeilles vont installer leur ruche. Les Habeilles ? Un groupe de 25 citoyens "déter", en passe de réaliser le premier projet d'habitat participatif à Marseille. Depuis quatorze ans, le collectif se construit dans l'adversité, se heurtant à de nombreuses déconvenues : retard dans les travaux, manque de moyens financiers, erreurs techniques dans la construction, interlocuteurs condescendants... Mais les Habeilles essaiment déjà beaucoup d'entraide et de solidarité. Un parfait antidote au bourdon qui pourrait légitimement s'emparer de ces personnes aux revenus modestes, mais riches de leur humanité.

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ET AVEC ÇA

Port de salut. C'est un point de vue qui détonne dans le concert médiatique autour de Marseille, en France comme à l'étranger. Dans le quotidien britannique The Guardian, Cole Stangler décrit une ville éminemment paradoxale, qui n'est ni cet "enfer étouffé par la drogue" fantasmé par la droite réac, ni cette "terre promise pour les vingtenaires et trentenaires en quête de soleil, de beauté naturelle et de la bonne dose de « cran » urbain" vantée sur Insta. Pour le journaliste, qui y vit depuis deux ans, Marseille serait, au contraire, "la ville qui reflète le mieux la France", dans ce qu'elle a de plus moche (ségrégation sociale et raciale, violence, services publics à l'abandon) comme de plus attrayant (diversité de la population, esprit d'ouverture et de tolérance, relative accessibilité des loyers). Surtout, Marseille constituerait, dans "le pays sans doute le plus centralisé d'Europe occidentale", une parfaite alternative culturelle et politique à notre très "snob" capitale.

Ce 68e numéro de Pointue touche à sa fin, on se retrouve jeudi prochain, même heure, même adresse mail !

D'ici là, si vous avez une question, une info à partager ou des pendules à remettre à l'heure, écrivez à pointue@marsactu.fr.

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