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C'est jeudi, Pointue ! est là !

Vous en avez peut-être vaguement entendu parler, il y avait une visite présidentielle cette semaine à Marseille. Avertissement à ceux qui espéraient passer à autre chose, votre newsletter y sera largement consacrée, déso. Il faut dire que la rédaction a bûché sans répit avant, pendant et après le passage d'Emmanuel Macron pour vous offrir les décryptages et les reportages les plus exigeants possibles. Avec tout de même quelques brèves croustillantes garanties sans-président-dedans.

Dans cette édition, on tire donc le bilan de ce déplacement, on revient sur les angles morts, on met en perspective, bref, on fait notre boulot de journalistes locaux vis-à-vis de ce gros événement politique et médiatique.

Pointue numéro 16, on y va !

Lisa Castelly, cheffe de la newsletter

À PICORER

🏭 Ça joue les prolongations. Fermera, fermera pas ? À Fos-sur-Mer, le géant de la sidérurgie ArcelorMittal s’est pris un sacré pan sur le bec de la part de l’inspection du travail. Celle-ci a ordonné, le 19 juin, la fermeture temporaire et immédiate de l’aciérie du site, impliquant aussi l’arrêt des hauts fourneaux, en raison notamment de l’absence de masques de protection adaptés pour les salariés (retrouvez les détails ici). Pourtant, selon nos informations à l’heure où vous recevez cette newsletter, l’aciérie tourne toujours à plein régime. L’industriel aurait déclaré à ses salariés avoir obtenu un délai supplémentaire, ce que ne confirme pas le ministère du Travail. Sur place, plus grand monde ne semble croire à un arrêt. Et les masques de protection exigés par la loi n’arriveront pas avant mi-juillet.

🕰️ Ça traîneLa Ville de Marseille devrait bientôt avoir un déontologue. Si tout va bien, le 7 juillet, Gilbert Orsoni sera nommé à ce poste en conseil municipal. "Enfin !", serait-on tenté de dire. Le professeur spécialiste des finances publiques, doyen honoraire de la fac de droit, aurait dû être en service depuis février dernier. Il a d'ailleurs, pour cela, dû démissionner de la présidence du micro-parti du Printemps marseillais. Mais depuis des semaines, sa date de prise de poste semblait inexorablement s'éloigner. Au point d’agacer fortement l’intéressé, raconte-t-on. La succession de dossiers épineux (départ de Mathilde Chaboche, annulation du marché des temps périscolaires) aura peut-être rappelé qu'il y avait urgence.

🔮 Ça prophétise. Emmanuel Macron a quitté Marseille en lâchant une petite bombe : mercredi il a déclaré qu'il était temps de réfléchir à l'implantation d'un réacteur nucléaire pour alimenter le port. La nouvelle a pris l'assistance de court, à commencer par le maire de Marseille, qui en est quasiment tombé de sa chaise. Pourtant, nous, du côté d'Istres, on connaît quelqu'un qui a dû lancer un victorieux "je vous l'avais bien dit !". Le trop méconnu sous-préfet Régis Passerieux évoquait déjà en mars dernier dans Marsactu la possibilité d'installer "un réacteur nucléaire modulaire" dans la zone de l'étang de Berre. Visionnaire.

🧗 Ça remonte. La présidente (DVD) de la métropole, Martine Vassal s'est félicitée du bouclage d'un chantier long de six mois et dans les temps s'il vous plaît : l'escalator qui relie la gare Saint-Charles au métro rouvrira ce samedi. Finis l'ascension des grands escaliers les bras chargés et le grand tour balisé avec minibus en option. Sur les réseaux sociaux, le soulagement des usagers est grand... et les railleries aussi. La métropole a justifié cette très longue fermeture par le doublement de l'escalator et le remplacement de toutes les marches. Et vous, vous avez prévu quelle tenue pour la grande inauguration samedi ?

DANS NOS FILETS

Bouclage. Alors, on en retient quoi de cette visite présidentielle ? Après trois jours d'un programme au pas de charge, la réponse n'était pas évidente. La rédaction de Marsactu a uni ses forces, entre celles qui ont suivi Emmanuel Macron sur le terrain, observé les coulisses, ceux qui ont écouté les heures de débats et de discours, ceux qui ont potassé les dossiers… pour livrer un grand bilan de ce qu’on peut vraiment retenir de ce déplacement assez déroutant. Cette fois-ci peu de grandes annonces, beaucoup de blabla et des "séquences", comme on dit chez les communicants, qui laissent un goût amer aux habitants souvent laissés de côté. On vous livre notre analyse, mais aussi la liste exhaustive des annonces qui ont été faites (pour pouvoir les suivre au long cours, vous nous connaissez).

Lire notre décryptage

💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr

MAKING OF

La vie en pool. Suivre un déplacement présidentiel tient du sport de combat. C'est-à-dire que le dispositif rigole autant qu'une compagnie de CRS en service. Il faut aussi composer avec la bataille du pool. Comprendre : la désignation des journalistes qui auront le droit d'être au plus près du président pendant telle ou telle séquence. Parfois la place en pool est le fruit d'un respect confraternel – un coup moi, un coup toi –, parfois les négos sont musclées. En cas désespéré ça se joue à main scoli. Tout ça pour tenter d'écouter le président au milieu d'une foule surexcitée, collé à des gardes-du-corps riants (et transpirants). Si vous avez perdu à chifoumi, vous restez aussi éloigné de l'action qu'un remplaçant sur son banc. Cela vous permet, en revanche, de bénéficier de l'expertise de confrères et consœurs qui déboulent d'ailleurs, sur Marseille. Ils disent des phrases du genre : "Ouah, ici c'est la street, hein ?", en traversant une Busserine où sont postés des policiers tous les 25 pas, et ponctuent leurs propos de "C'est Marseille BB" réguliers. On est très tristes qu'ils soient déjà repartis.

ON A CREUSÉ

Upcycling. Macron et Marseille, le sujet a été largement traité. On a tout lu sur son attachement à la Ville, sur ses tentatives de créer un maillage politique au niveau local… Marsactu mettait sa pierre à l’édifice dès 2021 pour raconter les “réseaux baroques” du président. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Et où sont passés les disciples de la startup nation du cru ? Engloutis par la droite historique gaudinienne, nous explique Coralie Bonnefoy dans un grand panorama du paysage politique actuel. La présence quasi permanente autour du président des ex-LR Muselier, Vassal et autres Royer-Perreaut en a été une nouvelle illustration. De quoi donner une autre coloration au nom du parti présidentiel, désormais baptisé “Renaissance”.

Lire notre enquête

LE CLIN D’ŒIL DE CHARMAG

ÇA SE DISCUTE

"Il est venu présenter le programme électoral de Castaner pour les prochaines municipales."

Commentaire de Brasilia8 au sujet du discours d'Emmanuel Macron au Mucem.

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LE PLONGEON

Déja-vu. Avant la Busserine, les Campanules, Benza, il y avait eu Bassens. En 2021, Emmanuel Macron s'était offert un bain de foule hors de contrôle dans la cité du 15e arrondissement, où il avait fait une démonstration de volontarisme et de proximité avec les habitants des quartiers Nord. Juste avant la visite de cette semaine, Clara Martot Bacry est retournée sur place, où les illusions ont fait long feu. Elle a aussi retrouvé plusieurs personnalités mises en valeur à l'époque par l'entourage du président et la presse. Et évoque avec eux la difficulté à faire entendre leur parole une fois la caravane médiatique éloignée.

Lire le reportage

ET AVEC ÇA

Scalpel. Il y a les grands discours, les promesses et certains articles qui viennent éclairer le réel sous une lumière plus cruelle. Nos confrères de France info proposaient lundi un long récit dans les couloirs de deux hôpitaux marseillais habitués à recevoir en urgence absolue les toujours plus nombreux blessés victimes de fusillades sur fond de trafics. À Laveran et à Nord, les médecins racontent des corps jetés à la hâte devant les urgences sans autre information, les policiers qui montent la garde devant les chambres des convalescents et les visages parfois encore poupins des victimes. "La première chose qu'a réclamée un gosse grièvement blessé par balle, c'est un verre de grenadine", confie le chef du service anesthésie-réanimation de l'hôpital Nord. Le reportage est à lire ici.

Cet épisode de "Pointue ! en grand" est déjà fini, merci de l'avoir lu jusqu'au bout. On se retrouve jeudi prochain pour une édition moins présidentielle, mais toujours aussi piquante, promis !

(Pour nous contacter, glisser une info, poser une question, recommander un réparateur d'escalator : pointue@marsactu.fr)

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