Pointue !, 55e numéro
Bonjour, c'est encore Pointue ! |
Les semaines se suivent, et les affaires judiciaires s'accumulent pour nos élus locaux. Dans cette édition de Pointue !, on revient sur la condamnation du sénateur Reconquête Stéphane Ravier, mais aussi sur un autre élu du cru, Yves Moraine (LR) qui attend des nouvelles de la Cour de cassation. |
On parlera aussi du oaï dans les cimetières marseillais et d'un centre médico-psychologique coincé à plus de dix kilomètres de ses patients habituels, sans oublier quelques coups d'œil vers le dossier rognacais, évidemment. |
Pointue, numéro 55, c'est parti ! |
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Lisa Castelly, cheffe de la newsletter
lisa@marsactu.fr
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🕰️ Ça patiente. Après le faux départ de son plaider coupable dans l'affaire des fausses procurations aux municipales 2020, Yves Moraine est toujours dans l'attente. Le vice-président LR du département est suspendu à un doute juridique sur la possibilité d'avoir recours à cette procédure accélérée dans le cadre de faits politiques. Un point suffisamment épineux pour que, selon nos informations, la Cour de cassation ait été appelée à la rescousse. Elle s'apprête à rendre un avis sur le sujet afin d'orienter la suite de l'affaire. Si cette incompatibilité est confirmée, Yves Moraine sera contraint de comparaître durant le procès général prévu en septembre, au côté d'autres élus et militants locaux. Si... |
🗓️ Ça pipeaute. "Malheureusement je suis très peu sur Rognac, je suis pleinement engagé dans mon mandat de sénateur." Interrogé par France Bleu Provence à propos des révélations de Marsactu sur les dépenses effectuées avec la carte d’achat au nom du maire de Rognac, Stéphane Le Rudulier, premier magistrat rognacais de 2016 à 2020 et désormais sénateur Les Républicains, a cherché à minimiser sa place dans l’actuelle gouvernance municipale. À l'en croire, il serait rarement présent et peu impliqué dans la ville gérée par sa successeuse, Sylvie Miceli-Houdais (UDI). Faux, rétorquent certains Rognacais sur les réseaux sociaux. Facétieuse, une citoyenne pointe dans les ordres du jour des derniers conseils municipaux, le nombre de délibérations dont se saisit ce "simple" conseiller municipal sans délégation. Résultat ? Aucun dossier ayant trait à l’urbanisme ou aux finances locales n’échappe à Stéphane Le Rudulier. Il était rapporteur ou co-rapporteur de sept des douze délibérations du conseil d’avril dernier, et de plus de la moitié des dossiers étudiés en mars. Des séances pas assez lointaines pour expliquer cette soudaine amnésie. |
🥂 Ça tâcle. Mercredi, le même Stéphane Le Rudulier, loin de s'astreindre à une diète médiatique, s'en prenait au choix du maire de Marseille d'éteindre les lumières de l'hôtel de ville "en mémoire de toutes les victimes civiles de Gaza". "Il a choisi son camp. Par clientélisme", a immédiatement répliqué le sénateur LR sur X, assurant que cela n'avait pas été fait lors des attaques du 7 octobre. Problème : les mêmes lumières avaient bien été éteintes à cette occasion, ont immédiatement rappelé plusieurs membres de la majorité de gauche. Y compris l'élu au patrimoine Éric Méry, habitué des joutes sur les réseaux, qui a commenté : "Ah... ça a dû trop picoler à midi sur le compte de la mairie de Rognac apparemment...". Le sénateur rognacais a laissé son tweet en ligne. L'élu marseillais au patrimoine aussi. |
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Piston. Les faits avaient été révélés en 2015 par Marsactu : Stéphane Ravier, alors maire de secteur FN, avait embauché son fils au sein de la "brigade d'intervention de proximité" qu'il venait de créer dans les 13/14. Mercredi, quasiment neuf ans après les faits, le tribunal judiciaire de Marseille a estimé qu'il s'agissait bien d'une prise illégale d'intérêt. Celui qui est aujourd'hui sénateur Reconquête écope ainsi de six mois de prison avec sursis et, plus dommageable pour sa carrière politique, d'un an d'inéligibilité. L'élu s'est empressé de faire appel, ce qui a pour effet de suspendre la sanction. Mais ne lui garantit pas de pouvoir préparer sereinement les municipales de 2026, par exemple. |
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💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr |
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Provisoire qui dure. En juillet dernier, Marsactu racontait le départ contraint des personnels du centre médico-psychologique Pressensé face à l'emprise grandissante du point de deal sur la place Louise-Michel, à Belsunce (1er), avec un départ à contrecœur vers l'hôpital Édouard-Toulouse, situé à 11 kilomètres des anciens locaux et de leurs patients. Onze mois plus tard, Océane Boisseleau a repris contact avec les équipes pour voir si la situation a évolué. Réponse : pas du tout. La recherche d'un nouveau lieu dans le centre-ville se poursuit, sans solution confirmée pour le moment. Auprès de Marsactu, des infirmières racontent leurs journées de travail grignotées par les interminables trajets en bus pour effectuer des visites à domicile et les patients qui renoncent à leur suivi à cause de l'éloignement. Place Louise-Michel, les dealers, eux, n'ont pas bougé. |
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Au-delà. Dans les cimetières marseillais, c'est le oaï. Le constat n'est pas nouveau, mais l'équipe municipale en place depuis quatre ans ne parvient pas à faire mieux. En février, cinq agents ont été mis à pied, notamment pour le vol de dents en or, la consommation d’alcool sur leur lieu de travail et l’égarement de trois dépouilles sorties des terres communes. Les intéressés nient les faits, mais leur sort reste suspendu à un conseil de discipline. Les syndicats demandent à ce qu'ils ne payent pas pour des désordres qui les dépassent. Notre journaliste Pierre Isnard-Dupuy a arpenté les allées de Saint-Pierre et des Vaudrans pour voir ce qu'il en était. Ossements à la vue du public, cercueil abandonné, il a pu constater sur place que la situation est sérieuse. Et a choisi de ne pas publier certaines photos, tant elles pouvaient être choquantes. |
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"Un million d’euros détournés sur le budget d'une commune de 700 habitants et il espérait que ça ne se verrait pas ? C’est beau d’avoir encore quelques politiciens utopistes, de nos jours." |
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Coloc. On dirait les bureaux de Marsactu, mais rien à voir. Dans le Grand domaine, immense immeuble à proximité de la porte d'Aix, cohabitent artistes et habitants de toutes les générations et toutes les origines. Et ce, depuis des décennies. Il y a "sept ou huit ans", l'autrice Lili Sohn s'y est installée. Dans une BD tout juste sortie, elle raconte cette tour de Babel marseillaise et son histoire, à travers les souvenirs de tous ses voisins. Benoît Gilles l'a rencontrée. |
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RNA. C'est un sujet que Marsactu a souvent documenté : la situation des mineurs non accompagnés étrangers. Un podcast éclaire d'une autre lumière leurs quotidiens à Marseille. Produit par l'association Permadanse et soutenu par la Croix rouge, Récits non accompagnés donne la parole, à chaque épisode, à un jeune arrivé en France récemment, en partant d'une chanson qui le touche particulièrement. Pour le premier volet, Mounir, apprenti coiffeur, partage son amour pour une chanson de Crocoman, natif de Fès au Maroc, comme lui. Un air qui l'a accompagné depuis ses premières tentatives pour rejoindre l'Europe. Il parle aussi de son parcours et de ses projets. "Tous les matins je me réveille, je me dis, c'est bon, je suis en France, c'est pas un rêve", confie-t-il auprès de ce micro bienveillant. |
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Pointue ! numéro 55, c'est fini pour ce jeudi ! Rendez-vous dans une semaine, même heure, même boîte mail, pour retrouver votre newsletter d'info locale préférée. |
En attendant, envoyez vos questions, vos infos croustillantes et vos plus belles photos de cimetières à pointue@marsactu.fr. |
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