Pointue bonsoir !

Pour être tout à fait honnêtes, l'actu culturelle sur Marsactu, ce n'est pas vraiment le cœur de notre ligne éditoriale. On confie l'agenda des sorties à nos amis de Ventilo, et on distille quelques échanges avec des artistes locaux au cours de l'année. Parce que notre pratique du métier, c'est d'abord l'investigation. Mais parfois, comme ces dernières semaines, l'enquête sur le monde de la culture s'impose à nous.

Cette semaine, Marsactu s'est glissé dans les coulisses de deux institutions culturelles locales, le festival d'art lyrique d'Aix et le théâtre Toursky. Au programme aussi, préparez-vous pour un cours de data-natation accéléré et un détour par les prairies de Simiane.

Pointue, numéro 51, c'est parti !

Lisa Castelly, cheffe de la newsletter
lisa@marsactu.fr

À PICORER

👶 Ça se rajeunit. On va bien voir ce qu'on va voir : la jeune génération de la droite locale s'organise en vue de 2026. Sandra Blanchard, avocate proche de Sabrina Agresti-Roubache et Romain Simmarano, conseiller de Renaud Muselier, ont lancé leur mouvement "Une génération pour Marseille". Ce 25 avril, ils annoncent la constitution du bureau politique, constitué des "représentants de moins de 40 ans de l'ensemble des forces politiques, associatives, militantes, de la droite, du centre et de l'écologie pro-croissance à Marseille". Nouvelle génération, pourquoi pas, mais pour ce qui est de l'âge, le mouvement semble déjà avoir du mal à tenir ses propres critères. Dans la liste des membres de ce bureau des "moins de quarante ans", on trouve aisément plusieurs quadras comme le maire des 11/12 Sylvain Souvestre, la maire des 13/14 Marion Bareille ou encore le directeur de cabinet de Martine Vassal, Marc Jolibois, 48 ans. L'honneur est sauf pour les deux co-fondateurs du collectif, qui passeront tous deux leur quatrième décennie... quelques mois après les prochaines municipales.

⏲️ Ça anticipe. Vendredi dernier, le conseil municipal s'ouvre avec plusieurs délibérations de rénovation urbaine. Samia Ghali prend la parole et se fait offensive à propos de la cité Campagne-Lévêque où elle a passé une partie de son enfance : "Quand je parle des gens, je parle de moi. Il faut avoir connu le froid en hiver, le vent qui s'infiltre, la chaleur en été, les balcons de 40 centimètres, pour pouvoir en parler". Le discours ne vise pas l'opposition, mais le groupe écolo où une intervention était prévue au sujet des démolitions par la voix de Mathilde Chaboche. Le maire y va également de sa sortie : "je ne laisserai dire à personne qu'on détruit des logements dans cette ville", tance-t-il. Son ancienne élue à l'urbanisme secoue la tête, mais restera finalement silencieuse. Selon nos informations, un désaccord de dernière minute au sein du groupe écolo a eu raison de cette nouvelle dissension dans la majorité, déjà crispée par le sujet de la vidéosurveillance.

DANS NOS FILETS

Suspendu. Même sans jamais y être allé, beaucoup de Marseillais savent que le Toursky est un théâtre à part. Décédé à l'automne dernier, son co-fondateur Richard Martin incarnait l'âme du lieu, aussi bien connu pour ses grands projets poétiques que pour ses coups de gueule politiques. Ou encore pour ses bras de fer réguliers avec la mairie de Marseille, propriétaire des murs, au sujet de son subventionnement annuel, souvent soldés par des grèves de la faim homériques. Cette fois-ci, le maître n'est plus là, mais les tensions pourraient reprendre de plus belle avec la Ville. Celle-ci a décidé de suspendre son financement annuel (quasi un million d'euros) dans l'attente de la clarification de la situation financière – délicate – du théâtre.

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💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr

MAKING OF

Touché coulé. On pense parfois à tort que quand une information part d'en haut, elle est plus facile à vérifier. La récente affaire du "savoir nager" illustre bien le contraire. Il a fallu plusieurs semaines et deux journalistes, Yasmine Sellami et Benoît Gilles, pour trouver que le chiffre avancé par la ministre des Sports sur l'apprentissage de la natation à Marseille, ne reposait a priori sur aucune base sérieuse. Elle annonçait pourtant que le nombre d'enfants qui maîtrisent la natation à l'entrée en sixième avait progressé de 15%. Un chiffre que ni son cabinet, ni le rectorat d'Aix Marseille, n'est en capacité de recouper. Et pour cause : il émane de la seule Ville de Marseille qui reconnaît un "recensement volontariste", sous forme de retour d'expérience de la part d'enseignants et de proviseurs. La bonne nouvelle a fait plouf.

ON A CREUSÉ

Dissonances. C'était à la une d'une précédente édition de Pointue ! : le festival d'art lyrique aixois est en crise. Depuis la parution de notre premier article, la direction de l'événement tente d'en relativiser l'ampleur, mais Marie Lagache a dégoté un document difficilement contestable. Lundi, elle révélait dans nos colonnes la teneur de l'audit mené en urgence par le ministère de la Culture. Et ses conclusions vont dans le sens de nos premières informations : un déficit de 4,4 millions vient lester l'institution culturelle, qui a tardé à réagir, malgré des alertes formulées dès 2022.

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ÇA SE DISCUTE

"Après les chiffres à la louche, les chiffres à la fourchette."

Commentaire de Richard Mouren, au sujet de notre article sur les données du savoir nager chez les écoliers marseillais.

LE CLIN D'ŒIL DE CHARMAG

 

LE PLONGEON

Prairies. Doit-on se préparer à voir naître une ZAD à Simiane-Collongues ? On en est encore loin, mais l'inquiétude monte, tout comme le nombre de signatures (1500 aux dernières nouvelles) sur la pétition lancée par des habitants. À l'endroit où se déploient aujourd'hui de vertes et paisibles prairies, la métropole veut voir naître 11 hectares de zone d'activités industrielles et en lien avec le BTP. Les quelques riverains ne veulent pas voir leur havre de paix bouleversé et les militants de l'environnement dénoncent une aberration écologique. Sophie Bourlet les a rencontrés. 

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ET AVEC ÇA

Copains-vivants. On vous a déjà parlé ici de nos camarades du Médiavivant, le journal sur scène fondé à Marseille en 2022. Pour financer sa nouvelle saison d'articles vivants, le journal sur les tréteaux lance une campagne de dons, à cette adresse. Si vous ne connaissez pas encore le concept, et que vous ne vous êtes pas encore rendus à l'une de leurs représentations à la Fabulerie, vous pouvez découvrir leur travail en ligne, avec par exemple, pour les derniers sujets locaux, l'enquête sur les conditions de travail à la CMA-CGM ou les entretiens menés lors d'ateliers avec de jeunes Marseillais.

Ce numéro 51 de Pointue ! s'achève, et on a réussi à le faire sans aucune référence alcoolisée – jamais pendant le service. Merci encore de nous lire et rendez-vous jeudi prochain sur votre boîte de réception !

Si l'envie de nous écrire vous taraude d'ici là, pour transmettre une info, partager une remarque, ou organiser la ZAD de Simiane, on vous répondra sur pointue@marsactu.fr.

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