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C'est jeudi, c'est Pointue !

Laissant à regret derrière nous mai et ses jours fériés en ribambelle, nous entrons dans le mois de juin avec l'espoir d'un été pluvieux mais pas trop, et surtout, riche en info de qualité. Ça tombe bien, cette semaine, on vous révèle en exclusivité le retour surprise d'un pan oublié de l'affaire Guérini, on met en lumière les suites très étranges d'une "casserolade" à Salon-de-Provence et on revient sur le grand mystère de l'aire d'accueil des gens du voyage de La Ciotat.

En route vers toujours plus d'investigation locale !

Lisa Castelly, cheffe de la newsletter

À PICORER

✍️ Ça clashe. Martine Vassal, présidente (DVD) de la métropole a bien reçu la demande de Christine Juste, adjointe (EELV) au maire de Marseille chargée de l'environnement, concernant la décharge sauvage d'Arenc. Elle y a répondu avec empressement par ces mots : "J'accuse réception de votre courrier et je le transmets directement à Madame JUSTE, conseillère métropolitaine déléguée à la propreté sur le territoire de Marseille". Depuis plusieurs mois, mairie et métropole ont en effet juré qu'elles allieraient leurs forces plutôt que de se déchirer, comme en témoigne la double casquette de l'élue écolo soulignée par Martine Vassal, qui déplore "des échanges stériles". Non sans préciser que le déblayage opéré par son établissement public sera facturé 200 000 euros à la Ville. Le groupe vit bien.

🧮 Ça partage. L’exercice n’a pas dû enchanter Sophie Joissains. Comme la loi l’y autorise, Xavier Berne, un citoyen, ex-journaliste et militant pour la transparence de la vie publique a demandé à la Ville d’Aix-en-Provence de lui communiquer les notes de frais de la maire UDI ainsi que de sa prédécesseure, depuis juin 2020. Cela comprend ses frais de déplacements, de restauration et de représentation liés à l’exercice de sa fonction. La mairie s’est pliée à la demande en quelques semaines, et la réponse, contenue dans un dossier accessible en ligne, a été partagée par Xavier Berne sur les réseaux sociaux. Une démarche qui risque d’en inspirer beaucoup d’autres.

🎉 Ça festoye. Le bailleur du département, 13 habitat, a décidé de régaler ses salariés en les invitant tous à une “journée conviviale” le 13 juin dans le cadre féérique du fortin de Corbières - bâtisse perchée au-dessus de la mer où se tiennent de nombreux mariages ou très récemment la soirée de gala de l’OM à l’occasion des 30 ans de la ligue des Champions. Mais s’il est question de passer une belle journée, les ressources humaines de l’entreprise ne rigolent pas pour autant sur les procédures à suivre. Elles ont transmis une longue note de prérequis, comme le fait d'émarger à l’entrée ou d'inscrire les horaires de la fiesta sur les fiches de pointage. Les agents qui ne souhaitent pas prendre part aux agapes devront quant à eux obligatoirement poser un jour de congé. On sait se marrer chez 13H.

DANS NOS FILETS

Retour. On n'a pas fini d'entendre parler des Guérini. Ce jeudi, Jean-Marie Leforestier nous apprend que l'ancien président socialiste du département va faire son retour dans les rouages de la machine judiciaire, après déjà plusieurs procès au cours des dernières années. Lui et son frère Alexandre sont convoqués ces jours-ci, à tour de rôle, par le juge Naudé dans le cadre d'un dossier qui attend son heure depuis rien de moins que dix ans. Cette fois-ci, ils sont mis en examen pour association de malfaiteurs, corruption, détournement de fonds publics et favoritisme. C'est le volet plus sulfureux de ce qui était baptisé il y a dix ans déjà "l'Affaire Guérini", dont les retentissements avaient bousculé durablement toute la politique locale. Après une décennie d'instruction, le juge pourrait transmettre le fruit de son labeur au parquet à la fin de l'été, qui décidera alors s'il y a lieu d'ouvrir un nouveau procès Guérini.

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💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr

LE SUIVI

Pshiiit. C'était en juillet 2021 : dans le cadre d'une opération menée avec plusieurs autres médias à travers la France, Marsactu se penchait pour la première fois sur le sujet de l'aire d'accueil des gens du voyage prévue à La Ciotat. À l'époque, c'est Loeiza Alle qui décortiquait les incohérences de ce projet visant à installer les voyageurs sur un terrain éloigné de tout, accolé à l'autoroute et nécessitant des travaux massifs dans une zone naturelle protégée. On y revenait l'année suivante, notamment pour décrypter le coût délirant de ce projet jugé inadapté par les premiers concernés mais maintenu par la métropole. Et puis, il y a quelques jours, nous avons découvert l'abandon du projet, pour des raisons "réglementaires", alors que le terrain avait été validé à plusieurs reprises au cours des dernières années. Une fin de parcours en toute discrétion qu'aucune des institutions concernées n'a voulu expliciter ou commenter auprès de Marsactu.

ON A CREUSÉ

Pseudo. Le 20 avril, la permanence du député Renaissance de Salon-de-Provence, Jean-Marc Zulesi recevait un appel d'un certain "Alexandre Taquin", journaliste à France bleu, en vue d'une interview. L'appel était en fait un canular de la part d'opposants à la réforme des retraites, qui ont profité de connaître l'emploi du temps du parlementaire pour organiser à son encontre une "casserolade" lors de la fête de la fraise quelques jours plus tard. Mais l'affaire a pris un tour judiciaire surprenant : Alexandre Beddock, le militant auteur du coup de fil, a été interrogé par la police dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte pour "usurpation d'identité". Un journaliste de France bleu implanté dans la région Grand-Est au nom ressemblant au pseudo utilisé pour le canular a en effet déposé plainte. Notre journaliste Léa Delaplace a tenté de remonter le fil de cet imbroglio.

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LE CLIN D’ŒIL DE CHARMAG

ÇA SE DISCUTE

"S'empêcher de pêcher dans une rivière à sec, c'est comme se défendre de nager dans une piscine vide, une prouesse que pour ceux qui ne savent ni pêcher ni nager.".

Commentaire de Frédéric Munsch sur Facebook au sujet de la demande des pêcheurs de l'Huveaune d'interdire la pratique en période de sécheresse.

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LE PLONGEON

Coutures. Tous les mois, vous apercevez dans l'édition week-end de Marsactu les aquarelles aux tons chauds de Malika Moine. Au fil de ses chroniques, elle se glisse dans les ateliers d'artistes marseillais. Ils lui racontent leur rapport à ces lieux cocons qui les inspirent et nourrissent leurs créations. Samedi dernier, elle découvrait le nid de la couturière et styliste Inari, installée dans le 7e arrondissement. Une bulle parfumée de vapeurs d'encens où se côtoient machines à coudre, tissus en tous genres, fers à repasser vintage.

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ET AVEC ÇA

Spectaculaire. “Ça paaaassse”. Cette phrase, ils sont visiblement quelques-uns à se l’être dite avant de tenter de faire passer leur semi-remorque sous la passerelle du cours Lieutaud. Après un nouvel encastrement mardi, l’honorable Nouvelle société savante de Marseillologie s’est lancée sur Twitter dans un fil drolatique répertoriant les plus belles images de camions coincés au fil des années, chacune assortie d’une note artistique. Mention spéciale au “Lieutaud chargé”, survenu le 18 novembre 1992 : un véhicule militaire avait déversé ses missiles sur la chaussée après avoir tenté le passage impossible. Le jury est formel : ça vaut un 8/10.

Pointue ! c'est déjà fini pour cette semaine ! Mais si vous n'êtes pas coincés sous une passerelle et que vous avez envie de retrouver l'équipe de Marsactu en chair et en os, rendez-vous le samedi 3 juin à la Friche la Belle de mai pour une après-midi de débats organisée par nos partenaires de Mediapart à l'occasion de leurs quinze ans. Toutes les infos sont ici.

(Autrement, si vous souhaitez partager une info, poser une question, proposer un dépannage : pointue@marsactu.fr)

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