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Revoilà Pointue ! 👋

La violence liée aux trafics est-elle en pleine explosion à Marseille ? Tout le monde ne s'accorde pas sur ce point, mais une chose est sûre : le décompte du nombre de morts s'affole et l'émoi ne cesse de grandir. Cette semaine, Marsactu s'attaque au sujet avec une série d'enquêtes au long cours et cette lettre y sera en grande partie consacrée.

Aussi au menu de votre newsletter d'infos locales, le futur pas très enthousiasmant de l'Escale Borély et un bond de trois ans en arrière, en plein confinement.

Pointue, 8e édition, c'est parti !

Lisa Castelly, cheffe de la newsletter

À PICORER

🏛️ Ça se prépare. Ce vendredi c'est jour de conseil municipal à Marseille. Les assassinats sur fond de trafics pourraient bien se frayer un chemin dans l'ordre du jour. Ce jeudi matin dans La Provence, l'opposition se demande par la voix de Catherine Pila (LR) si "l'équipe actuelle est consciente de ce qui se passe" et promet de questionner le maire. Du côté de l'entourage de Benoît Payan, qui assistait hier mercredi à une manifestation demandant justice pour les victimes, on confirme que le sujet sera de toute façon évoqué. Une délibération pourrait même être votée en ce sens. L'intégralité des débats sera à suivre, dès 8 h 30, sur Marsactu.fr.

🗄️ Ça se passe. C'était un des derniers cailloux laissés par l'affaire Guérini dans la chaussure de la métropole. Le sort de Michel Karabadjakian semble désormais scellé. Reconnu coupable par la justice d'avoir permis au frère de l'ancien président du département de s'immiscer dans les marchés des déchets de la communauté urbaine, celui-ci était toujours en poste. Le 25 avril, le conseil de discipline a préconisé de l'exclure deux ans, mais pas de le révoquer comme cela aurait pu être le cas. Après cette période, il pourra donc retrouver son statut de fonctionnaire, et faire valoir ses droits à la retraite quelques mois plus tard. Selon nos informations, la métropole devrait suivre cette recommandation, plutôt clémente. En septembre dernier, Patrick Rué, patron des territoriaux de FO à Marseille, nous confiait au sujet de son camarade de syndicat : "Il y aura une sanction mais je ne suis pas plus inquiet que ça". Bien vu.

💼 Ça se retrouve. Une arrivée manquée en 2020, et finalement un atterrissage en mai 2023. L'ancien ministre de la Ville François Lamy (ex-PS) vient d'être recruté à la mairie de Marseille. Juste après l'élection de Michèle Rubirola, il avait été pressenti pour diriger le cabinet de celle-ci, avant d'être écarté in extremis. Selon Le Monde, il y sera désormais chargé des "relations publiques et institutionnelles" et d’une "mission de prospective pour Marseille 2050" en tant que conseiller spécial auprès de Benoît Payan. Un nouveau recrutement qui montre que l'équipe municipale se met en ordre de marche en vue des élections de 2026.

DANS NOS FILETS

En rafales"L’emprise de la violence. La prolifération des armes de guerre. Marseille qui pleure ses morts. Rien n’est nouveau dans cette tragédie. Mais ces dernières semaines, habitants et autorités veulent s’accorder pour dire qu’un seuil a été franchi. Encore un. Mais lequel ?" Notre journaliste Clara Martot Bacry s'attache à décrypter comment l'ultra-violence s'est imposée ces derniers mois à Marseille, sur fond de trafics de stupéfiants. Seize morts depuis janvier et encore plus de scènes brutales qui laissent des blessés et des personnes traumatisées en nombre. Une escalade que les enquêteurs arrivent à expliquer, sans parvenir à l'endiguer.

Lire notre enquête

💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr

MAKING OF

Emprise. Ce terme est griffonné sur nos carnets depuis des mois. "Emprise". C'est le mot qui nous paraît le plus pertinent chez Marsactu pour saisir le phénomène qui frappe une grande partie de la ville, soumise à l'influence des réseaux de trafics de drogue. C'est à travers ce prisme que notre journal local d'investigation — peu habitué à suivre ce qu'on appelle rapidement des "faits divers" — espère pouvoir fournir les clés de compréhension de ce mal qui ronge des quartiers entiers et impacte le quotidien de milliers de Marseillais. Un trio de journalistes s'est formé pour avancer sur ce sujet tentaculaire et livrer une série dont le premier épisode est paru ce mercredi. Au cours des semaines à venir, Clara Martot Bacry, Coralie Bonnefoy et Benoît Gilles enquêteront donc sur "l’emprise de la violence qui sème la mort d’un quartier à l’autre, l’emprise du trafic lui-même sur des petites mains, broyées par ce capitalisme sauvage, l’emprise de la douleur sur des familles qui voient partir leurs enfants, l’emprise sur l’imaginaire même, obscurci par le mirage de l’argent facile", expliquent-ils dans une note d'intention à lire ici. Un récit au long cours qui sera illustré à chaque épisode par les dessins marquants d'Émilie Seto.

ON Y ÉTAIT

Marche. Elles étaient une cinquantaine, ce lundi, à briser le silence lourd de la cité Félix-Pyat, dans le 3e arrondissement. Des "mamans" comme elles se définissent, qui ont manifesté pour "ne plus vivre dans la peur". "Avant, on pouvait descendre sans crainte au pied du bloc, c’était un quartier tranquille, familial. aujourd’hui, on a peur de sortir, d’être prise dans une fusillade“, s’inquiète Vanessa*, vingt ans, venue avec sa mère Maryam, interrogées par Benoît Gilles. Des manifestations qui se multiplient ces derniers mois sans toujours trouver le soutien nécessaire. Benoît raconte comment les hommes du quartier laissent passer le cortège sans trop sourciller. De la même façon qu'il y a quelques semaines, une marche au Castellas (15e) peinait à rameuter les habitants malgré un double assassinat survenu dans la cité.

Lire notre reportage

ÇA SE DISCUTE

"Le charme un peu faisandé de la décrépitude made in années 80. Notre Venise en béton pourrissante. Et la dame interrogée au début de l’article : « Les restaurants sont toujours les mêmes, rien n’a jamais été modernisé. Ce n’est pas représentatif de Marseille ». Eh bien si, justement !".

Commentaire - un brin désabusé - de Patafanari au sujet de l'Escale Borély, espace balnéaire qui ne devrait pas connaître de réelles transformations avant quelques années au moins.

Lire en contexte

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LE CLIN D’ŒIL DE CHARMAG

LE PLONGEON

Retour vers le confinement. Et vous, vous faisiez quoi, il y a trois ans ? Probablement pas grand-chose, comme beaucoup d'entre nous. En plongeant dans nos archives printanières, on a retrouvé nos compilations baptisées "Une vie sous confinement en récits", où nous regroupions chaque semaine les textes publiés par des lecteurs dans notre Agora pour raconter leur quotidien confinés. À mesure que le temps passe, et que les masques s'éloignent, ces bouts de vie suspendus n'ont pas perdu de leur étrange poésie et feront peut-être même naître chez certains un peu de nostalgie.

Retrouvez ces récits

ET AVEC ÇA

Dentiste-boucher. Les lecteurs de Marsactu connaissent bien l'affaire des dentistes des quartiers Nord, dont le procès en première instance a eu lieu il y a un an. Père et fils, ils arrachaient des dents saines à tour de bras, la plupart du temps aux frais de la sécu, en faisant miroiter un sourire de star à des patients souvent très vulnérables. Le procès en appel démarrera le 25 mai prochain. Un podcast produit par Paradiso et le journal 20 Minutes revient en longueur sur l'affaire. Il donne la parole aux victimes marquées dans leur chair et raconte comment la perte du sourire peut faire basculer une vie. "Le sourire Guedj" est à écouter ici. Phobiques du dentiste, s'abstenir.

Ici s'achève le 8e épisode de Pointue !, merci de l'avoir lu en entier. Pour celles et ceux d'entre vous qui se sont inscrits dès le premier numéro mais ne sont pas abonnés à Marsactu, c'est la fin de votre période test... Et si vous sautiez le pas ? On est si bien ensemble ! Pour tous les autres, rendez-vous jeudi à 18h, comme d'habitude.

(Et pour mémoire : nous sommes aussi joignables tous les autres jours de la semaine, sauf les fériés, à pointue@marsactu.fr)

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