Pointue !, 90e numéro
Voilà presque deux semaines que Marsactu a soufflé sa dixième bougie d'indépendance, et on a déjà l'impression que c'était il y a une éternité. Parce qu'on a pas tardé à se replonger dans le bain de l'actualité locale, mais aussi, pour certaines et certains d'entre nous, à prendre quelques jours de congés bien mérités. Voilà pourquoi ce n'est pas votre cheffe habituelle de la newsletter, Cynthia Cucchi, qui est aux manettes de Pointue cette semaine.
Mais pas d'inquiétude, elle revient très prochainement, et nous, en attendant, on n'a pas chômé ! Au sommaire de ce numéro : de l'argent (qui manque dans les caisses des Écologistes), encore de l'argent (détourné à l'Assurance maladie), des caméras, une jeune poétesse, et une grosse vague de marseillologie dans l'air.
Pointue, saison 3, épisode 29, moteur ! |
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💼 Ça embauche. Le cabinet de Renaud Muselier, à la présidence de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, vient de s’enrichir d’une nouvelle tête. Celle de Claude Perrier qui reprend, confirme-t-il à Marsactu, le poste de conseiller communication et presse, jusqu’alors occupé par Marie-Claude Paoli. Pas exactement un nouveau venu. L’homme est l’ancien PDG des quotidiens La Provence et Corse Matin (son arrivée a d’ailleurs été annoncée par Olivier Biscaye, l’actuel directeur de rédaction du journal). Autant dire que Claude Perrier, passé également par le cabinet d’Estrosi en 2017, connaît bien le landerneau politique local.
💵 Ça persiste. Toujours du côté de la région. On se souvient que le président Renaud Muselier avait été bâché le mois dernier par le ministre François Rebsamen, après avoir proposé de récupérer une enveloppe financière sur le budget du plan Marseille en grand pour “sauver” le centre-ville de Marseille — et surtout, les Galeries Lafayette. Malgré ce coup dur, Renaud Muselier persiste et signe sur le sujet. Il reprend l’autre partie de sa proposition : mener une “étude flash” sur le commerce du centre-ville. Mercredi 23 avril, à la plénière du conseil régional, le président proposera en effet que la collectivité participe à “la coconstruction d’un schéma d’orientation du commerce, de l’artisanat et des services du grand centre-ville de Marseille”. Et si, à la fin, ce rapport préconise — au hasard — la même chose que Renaud Muselier, on verra si un ministre fait le déplacement à Marseille pour le bâcher à nouveau.
🔄 Ça détourne. Et ça ratisse, très large, du côté de Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur. En campagne pour la présidence du parti Les Républicains, ce dernier a en effet fait parvenir un mail aux allures électorales à Sophie Roques, adjointe (PS) à la Ville de Marseille, pour l'inviter à voter pour lui. Inutile de préciser qu'au vu du fossé qui sépare leurs deux partis politiques, il y a des chances pour que Sophie Roques n'ait pas été la seule destinataire de ce message. Sur son compte Bluesky, elle dénonce cet usage détourné du fichier des élus municipaux et annonce saisir la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) de ce pas. Et le fait que Bruno Retailleau ait commencé son mail par la formule de politesse "chers amis" n'y changera rien ! |
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Vert vide. "Plusieurs dizaines de milliers d'euros chaque année". Entre 60 000 et 80 000 euros, précisément. Voilà ce qui manque dans les caisses de la fédération Provence-Alpes-Côte d'Azur du parti écologiste. En cause : certains élus ne reversent pas, comme ils sont censés le faire pour conserver leur étiquette, une partie de leurs indemnités à leur parti. On retiendra celles et ceux qui jurent être de "bons élèves" ou, à l'inverse, assument leurs dettes. Dans cette deuxième catégorie, on retrouve notamment l'adjointe municipale Aïcha Sif, mais aussi une certaine Michèle Rubirola... Dans cette enquête, Marie Lagache décrypte le dessous de cette problématique de trésorerie qui, loin d'être un sujet strictement administratif, révèlent et exacerbe de profondes tensions internes. |
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💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr |
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Scandale dentaire. Fin mars, Marsactu révélait que deux centres dentaires du boulevard National étaient suspectés d'avoir détourné à eux deux pas moins de 1,4 million d'euros à l'Assurance maladie. Le tout, en facturant indument des soins. Un scandale qui a poussé l'Agence régionale de santé (ARS) à ordonner la fermeture des deux établissements, et saisir le procureur de la République. Résultat : du jour au lendemain, une vingtaine de salariés se sont retrouvés sur le carreau. Cette semaine, Coralie Bonnefoy est allée recueillir leur désarroi. Quid des salaires du mois de mars, jamais versés ? Comment obtenir une fin de contrat auprès d'une direction désormais murée dans le silence, et visée par une enquête ? Autant de questions qui, pour l'heure, restent suspendues. |
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Double focale. Avant-première ! En attendant la présentation officielle qui aura lieu le 25 avril en conseil municipal, Marsactu a décrypté pour vous le rapport de la mission d'information et d'évaluation sur la vidéosurveillance. En conclusion de ces 32 pages, fruit de sept réunions de travail avec des élus municipaux de tous les groupes ? Pas de scoop, mais la confirmation d'une fracture politique claire et nette sur ce sujet si brûlant. Autrement dit, la droite, à l'initiative de cette mission, continue d'accuser la gauche de faire du surplace quant au déploiement de la vidéosurveillance. Pourtant, cette même gauche a installé en moyenne 48 caméras par an entre 2021 et 2024. C'est moins que lors de la précédente mandature. Mais c'est évidemment plus que zéro, ce qu'avait promis un temps le Printemps marseillais en proposant un moratoire. Reste à savoir si ces caméras sont efficaces... Ce que ce rapport n'explicite pas vraiment. |
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"Big Yannick is watching you !" |
Commentaire de Jacques, après les révélations de Marsactu sur la mission d'information et d'évaluation sur la vidéosurveillance, codirigée par l'adjoint (PS) à la sécurité Yannick Ohanessian. |
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Allez poèmes ! Dans quelques mois, elle passera le bac. Mais, pour l'heure, c'est une autre épreuve que traverse Myriam Loussif : une interview avec notre corédacteur en chef Benoît Gilles, à l'occasion de la parution de son premier recueil de poésies, Tiens bon, ne lâche rien, aux éditions marseillaises Hors d'atteinte. Et la jeune femme, qui ne se départit pas d'un large sourire, se prête volontiers à l'exercice. S'attardant, avec un rire franc, sur la fierté de sa mère, femme de ménage pour la Ville de Marseille, à la voir éditée à 18 ans tout juste. Mais cette apparente joie de vivre cache bien des larmes et des douleurs, qui se reflètent dans ses courts poèmes, souvent fulgurants. Son enfance difficile aux Crottes, son "exil" dans un internat des quartiers Sud, sa rencontre avec l'écriture à l'école de la République, celle avec son éditrice... La jeune poétesse se livre en toute simplicité, en attendant d'écrire de nouveaux chapitres de sa vie et, on l'espère, de poésie. |
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Marseille Libew. Cette semaine, difficile de passer à côté des deux tribunes qui enflamment Libération et, par ricochet, nos réseaux sociaux. Dans la première, parue le 10 avril, l'écrivaine Esther Theillard interroge l'amertume de ces venants aussitôt repartis, traumatisés par la supposée "hostilité" (et "saleté" !) de Marseille. La caricature fait le buzz, et pousse un autre marseillais, Grégory Martin-Aude, à pondre une tribune à son tour. Le 15 avril, ce dernier répond ainsi à ces venants au "regard condescendant, mi-blasé mi-blessé", qui voudraient voir en Marseille "un décor Instagram mal éclairé". La riposte redonne (un peu) le sourire, même si on aurait beaucoup de choses à ajouter. On note aussi que le théoricien moderne des "venants", l'écrivain marseillais Hadrien Bels, se prend un bonne grosse balle perdue au passage. La suite à lire dans une troisième tribune ? |
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Bravo, vous êtes arrivé au bout de ce 90e épisode de Pointue ! On se retrouve la semaine prochaine pour un nouveau souffle d'actualité locale (et moins de mistral, si possible). |
D'ici là, pour toute question, info ou tribune sur votre amour toxique de Marseille, écrivez à pointue@marsactu.fr. |
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