Politique de la ville et quartiers prioritaires
Un plan d’aide ambitieux
Les nouvelles dispositions du plan d’urgence pour les quartiers prioritaires sont désormais connues. Les avantages pour ces quartiers ne sont pas négligeables. Il serait donc irresponsable d’en faire une clitique globale. Un point de détail devrait être discuté.
Un mode de financement discutable
Les dispositions ne mentionnent pas directement la part de ces financements qui amélioreront le financement des équipements sociaux : Maisons pour tous, Centres sociaux… Or ces équipements ont joué un rôle essentiel dans le traitement des conséquences de l’épidémie Covid : maintien du lien social, suivi scolaire, distribution de paniers repas, accueil des habitants en présence ou par téléphone pour répondre à leurs problèmes (accès au numérique, aux aides sociales). Ces équipements sont en grande partie gérés par des associations d’habitants et animés par des professionnels qualifiés (Diplômes nationaux ) de l’action sociale. Ils bénéficient d’une délégation de service public au terme d’une procédure de sélection très exigeante. La politique d’appels d’offre fléchés et sectorisés du Gouvernement les met en concurrence pour compléter leur financement avec des associations qui n’offrent pas les mêmes garanties de compétence, mais qui ont une forte capacité de lobbying.
Les dessous politiques d’un plan social
J’analyse la démarche du Gouvernement comme un exemple de sa défiance à l’égard des services publics au sens large au profit d’une confiance quasi aveugle aux bienfaits du marché. On pourrait rapprocher cette méthode de financement de celle qui est en œuvre dans le domaine de la recherche scientifique: moins de financements pérennes pour les organismes publics de recherche (CNRS, UNiversités) et plus d’argent sur le marché de la compétition aux appels d’offres. N’oublions pas non plus le scandale du Crédit d’impôt Recherche. Ce dispositif alimente les finances des entreprises en contrepartie de programmes de recherche montés par elles, sans contrôle des compétences des chercheurs ni de la pertinence scientifique des résultats. Ainsi, dans un domaine comme dans l’autre, les citoyens devraient être conscients que l’action des pouvoirs publics est gouvernée par un principe idéologique bien connu : mutualiser les dépenses (subventions, dégrèvements) et privatiser les profits. il serait en particulier urgent de comparer pour les subventions obtenues par les entreprises de “charity business” lauréates des appels d’offre “plan d’urgence”, la part qui sera consacrée à l’action sociale et celle qui alimentera un confortable budget de fonctionnement.
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Le résultat de 40 années de politique de la ville qui a consisté à ravaler les façades et planter des fleurs. Peu d’actions en « profondeur ». Bref, Macron s’est empressé de faire ce constat pour tout supprimer d’un coup. Les centres de regroupement de services à la population sont de moins en moins soutenus par les municipalités souvent seules à financer et disparaissent au fil des ans. Une bombe à retardement que la Covid est pour l’heure, seule à ralentir la mèche.
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