Pointue !, 84e numéro
Partout, le fond de l'air effraie. Et Marseille n'échappe évidemment pas à la vague d'extrême droite qui inonde la planète. Stigmate de cette "submersion", des élèves de Centrale, sans doute inspirés par Elon Musk, ont diffusé des symboles nazis et proféré des propos xénophobes, instillant un profond malaise au sein de leur école. On ne saurait trop leur conseiller de lire l'entretien qu'a accordé l'historien Stéphane Mourlane à Marsactu au sujet d'une enclave mussolinienne bien ancrée à Marseille dans les années 1930. |
Au sommaire également cette semaine, la course à l'échalote entre les collectivités locales sur les problématiques sécuritaires et la logique de "pourrissement" à l'œuvre derrière les politiques de rénovation urbaine. Et puis des brèves à picorer avant tout le monde, sur le futur ticket "choc" de Martine Vassal la RTM, ou cette improbable boucle WhatsApp dans laquelle Marsactu s'est retrouvée. |
Pointue, saison 3, épisode 23, allons-y ! |
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🚌 Ça marque. La métropole a eu une idée de communication pour rappeler à tout le monde que la gratuité partielle dans les transports en commun, c’est grâce à Martine Vassal. Ainsi, à la fin du conseil métropolitain le 27 février, la présidente de l'institution a présenté avec fierté à la presse la future carte de transports pour les moins de 10 ans et plus de 65 ans qui bénéficieront de cette mesure à partir de septembre. Sur le recto, les informations d’identité, pas de changement. Mais sur le verso, on retrouve un nouveau design avec une photo de bus et l’inscription : "MARTINE VASSAL : « La gratuité c’est pour vous »". Une manière de s’inscrire personnellement dans le quotidien des voyageurs. Mais, comme les modalités de la mise en place concrète de cette mesure doivent encore être précisées, gageons que le modèle de la carte de transports changera d'ici à la rentrée. Mais vous l’aurez vu dans Pointue ! |
🍻 Ça ferme. "C’est la seule décision un peu tangible prise jusqu'à présent." Après la révélation, par Marsactu, de la diffusion de croix gammées et de clichés à caractère raciste et sexiste dans des vidéos d’élèves de Centrale Méditerranée, la direction de la grande école a pris une première mesure. Celle de fermer le Bar’Bu, bar associatif dans lequel les étudiants centraliens, et leurs invités, ont pris l’habitude de se réunir chaque mercredi soir pour écluser quelques bières. Et faire des blagues (pas toujours du meilleur goût). Cette première décision laisse un goût d’inachevé au sein de la communauté étudiante et éducative de l’école. Dans les couloirs de l’établissement, certains disent attendre "des gestes plus forts" pour sanctionner des faits "particulièrement choquants", mais craignent que l'école cherche avant tout à "protéger l'institution"... |
🗳️ Ça sonde. Ce jeudi 6 mars, Marsactu vous racontait comment Martine Vassal, Benoît Payan et Renaud Muselier multiplient les sorties sur le terrain et dans la presse sur le sujet de la sécurité à Marseille. Cette surenchère de communication politique n’est pas sans lien avec les prochaines élections municipales, lors desquelles la sécurité devrait être un des enjeux majeurs. Mais il semblerait que nos élus voient plus proche que le scrutin de 2026. Plusieurs sources concordantes indiquent à Marsactu qu’une enquête d’opinion est en cours, menée par les médias du groupe CMA CGM. Les résultats devraient sortir d'ici à une dizaine de jours, pour marquer le coup cinq ans pile-poil après le premier tour de 2020. Ce sondage comporterait, bien évidemment, une question sur les intentions de vote pour 2026. De quoi encore alimenter les prochains articles de notre rubrique politique. |
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Ferme ta boucle. Quand on veut envoyer un message à l’ensemble de son répertoire, il faut faire attention à écrire individuellement à chaque personne et à ne pas créer une conversation avec tous ses contacts dedans. Surtout quand on vient de changer de famille politique. Fabien Bravi a fait cette erreur. Après avoir travaillé dans les cabinets des barons de la droite locale Renaud Muselier, Bruno Gilles et Martine Vassal, il prépare maintenant les élections municipales de 2026 pour l’extrême droite aux côtés du patron départemental du Rassemblement national, Franck Allisio. Au moment d’annoncer son changement de numéro à ses contacts, Fabien Bravi a créé une conversation de groupe où se sont donc retrouvés ses anciens amis de la droite et ses nouveaux collègues de l’extrême droite, ainsi que votre gabian préféré. Certains lui ont répondu avec humour, comme Jean-Philippe Ansaldi, conseiller au cabinet du président de la région, et Renaud Muselier en personne. Marsactu aurait bien envoyé un émoji popcorn en réaction. |
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Ingénieurs pas ingénieux. Ils sont, hélas, dans l'air du temps, ces quatre étudiants de Centrale Méditerranée amateurs de croix gammées et de chants martiaux. Fort heureusement, à une époque où le salut nazi de l'homme le plus riche de la planète passe crème ou presque, les vidéos réalisées par ces élèves à l'occasion d'élections estudiantines n'ont pas manqué de choquer au sein de leur école. D'autant qu'il ne s'agit pas du seul comportement problématique, pour ne pas dire intolérable, constaté dans le prestigieux établissement marseillais. Saillies xénophobes, provoc' masculiniste, "brèves de comptoir" antisémites, homophobes et sexistes... Certains futurs chroniqueurs de CNews ingénieurs ont manifestement érigé la décomplexion au rang d'art, créant un climat délétère dans l'école. Et si la direction de Centrale Méditerranée a lancé, voilà trois mois, une enquête interne, les résultats se font toujours attendre. Notre co-rédac'chef Coralie Bonnefoy a mené la sienne, et y revient plus en détail au micro de Violette Artaud dans le Bocal de Marsactu. |
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💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr |
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Sécu par-dessus tête. Comme le résume parfaitement notre journaliste Marie Lagache : "La communication sur la sécurité, c’est bien, sauf quand ce sont les autres qui la font." C'est, peu ou prou, ce qui ressort des dernières sorties sur le terrain et dans la presse des trois dirigeants des principales institutions du territoire. Martine Vassal, Benoît Payan et Renaud Muselier semblent s'être lancés dernièrement dans un concours de gonflette sur la sécurité à Marseille. À chacune de leurs apparitions médiatiques, la présidente de la métropole et du département, le maire de Marseille et le président de la région ne manquent jamais de s'autocongratuler pour leurs actions respectives, tout en s'accusant mutuellement d'opérations de com'. Voilà qui promet une sacrée bataille de cour de récré, à un an des prochaines élections municipales. |
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Triste à pourrir. Le titre de l'article est radical, a fortiori pour une revue académique : Laisser pourrir pour mieux démolir. Pour son auteur, le sociologue Charles Reveillere, il s'agit, au-delà de cette apparente provoc', "de retourner l’argumentaire de la rénovation urbaine". Car pour le jeune enseignant-chercheur, qui a pris une cité des quartiers Nord de Marseille comme terrain d'étude, "ce sont les politiques urbaines qui, en grande partie, produisent ce mal qu’elles prétendent guérir". Dans un entretien qu'il a accordé à notre journaliste Violette Artaud, il détaille les mécanismes à l'œuvre dans ces projets de rénovation : le "discours très misérabiliste sur les ghettos urbains qu’il faut absolument casser", "l'inaction publique" sous-tendue par une logique du "laisser pourrir", la "technique du scotch" consistant à effectuer des améliorations superficielles sur le bâti sans en contrecarrer la dégradation... Jusqu'à l'inévitable démolition et les épineuses mobilités résidentielles des habitants de ces quartiers. |
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"quelqu’un a pensé à aviser ce documentaliste que peut-être il y a des postes à pourvoir au sein du futur collège privé Loyola ?" |
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Droit dans la botte. Il faut croire que son enquête sur les élèves de Centrale n'a pas suffi à Coralie Bonnefoy, qui a repris une bonne dose de faf en plongeant dans l'histoire méconnue de la Casa d'Italia. Inauguré en 1935, cet édifice "exceptionnel", comme le décrit Stéphane Mourlane, auteur d'un ouvrage captivant sur le sujet, symbolise la volonté mussolinienne "d'envoyer le génie glorieux de la race italienne à travers le monde". Le vaste bâtiment de la rue d'Alger, qui abrite aujourd'hui le consulat transalpin et l'Institut culturel italien, est aussi le seul représentant du "fascisme de pierre" en France. Dans un long et passionnant entretien, l'historien revient sur les multiples particularités de ce lieu atypique dédié à la propagande, fréquenté alors bien au-delà du cercle très restreint des fanatiques du fascio. Et dont l'histoire questionne aussi la notion de "patrimoine dissonant", d'autant plus "quand on voit le rapport décomplexé actuel à l’égard de ce passé encombrant". |
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Ibère actif. Depuis son pétage de câble contre l'arbitrage français à Auxerre il y a une dizaine de jours, Pablo Longoria s'est fait un nom au-delà des seuls amateurs de foot. Mais qui est vraiment le président de l'OM ? Comment ce jeune recruteur espagnol est-il arrivé, à 34 ans, à la tête de l'un des clubs les plus puissants de l'hexagone ? Quelles sont ses ambitions, ses méthodes ? C'est ce que propose de découvrir la saison 1 du podcast Commanderie édité par nos confrères de La Provence. Loin des émissions de commentaires d'après-match façon PMU, cette série documentaire nous invite, comme son nom l'indique, à plonger dans les arcanes de l'OM. Pour Pablo Longoria, tout commence avec la violente prise de la Commanderie par des supporters en 2021, un épisode rocambolesque qui le propulsera aux commandes du club, six mois seulement après son arrivée en tant que directeur du football. Lors de ses deux premières années de présidence, il parvient à imposer sa philosophie. À la fois sur les terrains, en se montrant hyperactif sur le marché des transferts, mais aussi en coulisses, où cet homme que l'on décrit "sans affect" joue au chamboule-tout, provoquant, entre les étés 2021 et 2023, le départ de plus d'un tiers des employés de l'OM. |
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Pointue, 84e épisode, c'est fini pour aujourd'hui ! Rendez-vous jeudi prochain, même heure, même boîte mail, pour un nouveau tour de l'info locale, sauce Marsactu. |
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