Bonsoir, c'est Pointue !

🎺 Ça se croise. Ce jeudi, ce n'est pas un mais deux événements qui pourraient faire rayonner Marseille par-delà l'Europe et le monde. En plus de la demi-finale au Vélodrome, des dizaines de caméras internationales sont rassemblées à la Cité radieuse pour le défilé Chanel. Problème : les deux lieux se trouvent à un kilomètre l'un de l'autre. Si les mannequins ont déjà foulé le catwalk, ce matin puis à 17 h, soit plusieurs heures avant le coup d'envoi, il n'était pas à exclure que les voitures à vitres teintées des VIP se retrouvent prises dans les embouteillages de klaxons ou que les chants des premiers ultras arrivés sur le parvis résonnent jusque sur le toit du Corbusier. Une coïncidence d'agendas et d'ambiances qui ne semble pas avoir inquiété plus que ça la maison de mode. "Ça fait des semaines qu'on les alerte, ils ne se rendent pas compte", soufflait un de leurs partenaires locaux il y a encore quelques jours.

💥 Ça se clashe. En conflit avec la mairie de Marseille sur le dossier des subventions pour la préservation des herbiers de posidonie, le conseiller régional Christophe Madrolle (UCE) n'a pas manqué de moquer le renoncement au projet de bassin de nage surveillée au Mucem sur les réseaux sociaux, en multipliant les tweets à l'endroit de l'adjoint à la mer EELV. Par exemple : "C’est ballot …mon ami @Menchon_Herve après la posidonie,c’est maintenant la piscine ..Vas tu diligenter une nouvelle enquête interne ?Et au fait pour la sub sur la posidonie as tu eu un retour  de ton enquête promise ?" Entre écolos, on est toujours bons camarades, c'est bien connu.

🤝 Ça entretient le terrain. Le premier mai, c'est évidemment le défilé, le muguet… et le vide-grenier du CIQ Chave-Blancarde. Un rendez-vous qui se fait toujours sous le patronage de l’ancien maire de secteur Bruno Gilles. Même plus de six ans après avoir quitté son siège, l’élu Horizons, sillonne les allées de la brocante de quartier avec la même assiduité. Ce qui lui vaut le soutien indéfectible du comité d'intérêt de quartier, notamment sur les réseaux sociaux où a été partagée la photo annuelle avec le maire honoraire des 4/5. Le maire de secteur actuel Didier Jau (EELV) aura peut-être pris pour lui le message posté sur le Facebook personnel d’une des organisatrices :  “Tres bon accueil des exposants et des visiteurs à Bruno Gilles ce matin l'écoute et le dialogue étaient au rendez-vous ......ça change suivez mon regard”.

🐎 Ça parade. Dans le département, il n'y a pas que Marseille qui a droit à son moment avec la flamme olympique. Ainsi, dimanche 12 mai, ce sont les Istréens qui pourront profiter du symbole des JO. Le programme promet à partir de 15 h 40 un périple de 3,4 km pour la torche et des animations musicales ou culturelles. Du classique si l'on excepte une spécificité locale en ouverture : "le cortège officiel du maire" prévu de 14 h 30 à 15 h 15. François Bernardini devrait alors être accompagné de chevaux et de motards. Le maire, sous la menace d'un procès pour corruption, s'offrira ainsi un bain de foule. Toujours plus haut, toujours plus loin, toujours plus fort.

Périls. Il y a des histoires qui ne s’arrêtent jamais vraiment. Celle de l’habitat indigne à Noailles pourrait faire partie de la catégorie “histoires sans fin”. Rue des Feuillants, tout contre l’hôtel Mercure, à deux pas de la Canebière, Marsactu a déjà raconté les taudis et la mainmise de propriétaires véreux. Au numéro 16, la page semblait tournée, avec de nouveaux propriétaires, occupants pour certains, et des travaux d’ampleur qui en font la façade la plus rassurante de la ruelle. Pourtant, début avril, de jeunes propriétaires néomarseillais et des colocataires tout juste installées ont connu le parcours emprunté par bien d’autres voisins avant eux : l’évacuation pour raison de sécurité. Myriam Léon s’est rendue sur place pour comprendre comment le numéro 16 tout propret et son voisin bien plus décati ont causé une belle frayeur à leurs occupants et aux services de la Ville.

💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr

Gamelle. Encore raté pour Michel Assor. Depuis les révélations de Marsactu sur les pratiques traumatisantes de ce chirurgien marseillais, ce spécialiste autoproclamé du traitement de l'arthrose du genou se répand sur ses réseaux sociaux pour dénoncer nos "fake news". Nous poursuivant encore et toujours de sa vindicte, il annonçait avoir "gagné" sa dernière procédure devant l'ordre des médecins, nous accusant de taire cette "victoire". Caramba ! La décision concernant une des victimes rencontrées par Marsactu a certes écarté le charlatanisme dont l'accusait l'ordre départemental des médecins qui s'était joint à la plainte devant la section de discipline régionale. Mais Michel Assor en est bien ressorti avec un blâme qui s'ajoute à un casier ordinal déjà bien garni. Il est toujours sous la menace de 25 mois d'interdiction d'exercer. décidés par la même juridiction qui ne s'applique pas tant que son appel n'a pas été étudié.

Libéré. Ce n’est pas un scoop : les Bouches-du-Rhône ont un rapport, disons, contrarié au logement social. Aussi, quand le ministre du Logement s’est rendu lundi à Salon-de-Provence pour évoquer ce sujet, le comité d’accueil était doux-amer. Si Guillaume Kasbarian comptait sur le déplacement pour illustrer sa volonté de favoriser les logements dits “intermédiaires”, surprise : les élus locaux lui ont franchement expliqué que ces logements sociaux "light" s’adaptaient mal à la réalité locale. Et puis, les maires provençaux ont d’autres priorités : pouvoir choisir librement les habitants des HLM sur leur commune, et surtout, éviter d’y accueillir des Marseillais, tout simplement.

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Cacou. Besoin d’un grand bain de marseillité ? Samedi dernier sortait le dernier numéro de l’émission de Marsactu et Radio grenouille animée par Michel Gairaud, avec comme invité le linguiste Médéric Gasquet-Cyrus. Vous connaissez certainement son travail sérieux sur le parler marseillais, sa passion pour la ville et son goût immodéré pour la galéjade, mais vous apprécierez quand même de passer une heure en sa compagnie pour discuter politique au sens large et sans filtre. 

Coutchure. Et comme la marseillologie n’est jamais finie, penchons-nous un instant sur sa déclinaison fashion qui prend cette semaine plusieurs tours. Sur les toits du Corbusier, on l’a vu, où les mannequins de Chanel ont défilé entre les flaques en claquettes matelassées et où les invités ont reçu en cadeau des boules de pétanque monogrammées. Mais aussi à Paris où des marques locales ont été invitées à se déployer plusieurs mois durant dans les travées du très chic “Bon Marché”, pour une opération baptisée “Tous fadas”. À cette occasion, une affiche maousse décore la façade du grand magasin de la rive gauche. À ceux qui croyaient encore que la ville était une destination pour baroudeurs fauchés : c’est officiellement FI-NI.

Pointue ! numéro 52, c'est déjà fini ! On vous donne rendez-vous jeudi 16 mai, dans quinze jours, viaduc du 8 et 9 mai oblige.

D'ici là, allez l'OM, et pour toute question, info à partager ou donner un cochonnet siglé Chanel dont vous voudriez vous débarrasser, écrivez à pointue@marsactu.fr.