Pointue bonjour !

Marseille politique, Marseille mondaine, Marseille sulfureuse, Marseille précaire, Marseille CIQ, Marseille en toutes lettres… Peut-être plus encore qu’à l’accoutumée, ce numéro de votre newsletter embrasse les 2600 facettes de la ville.

On parlera donc du procès du sénateur Ravier, du nombre de sans-abri qui ne cesse de grimper, d’une révolution des transports abandonnée, avec tout de même une petite escapade métropolitaine, via un plongeon dans les eaux martégales.

Pointue, numéro 50, c'est parti !

Lisa Castelly, cheffe de la newsletter
lisa@marsactu.fr

À PICORER

🥂 Ça réceptionne. Il y avait un monde fou dans les salons d'honneur de la préfecture mercredi soir, pour la cérémonie de départ du préfet délégué pour l'égalité des chances, Michaël Sibilleau dont la mission a pris fin brutalement début avril. Pour marquer le coup, le fonctionnaire avait convoqué le ban et l'arrière-ban des militants des quartiers populaires, avec, par exemple, le club de supporters des Winners, Rachid Zeroual en tête. "Une vraie haie d'honneur", notait un observateur en précisant que "tous ne connaissent pas le nom du préfet". Parmi les invités, on croisera aussi Milou Diaz, un ancien de la french connection, mis à l'honneur il y a quelques semaines par la commission d'enquête sénatoriale sur le narco trafic. Ou encore un condamné récent dans l'affaire Livolsi, la fonctionnaire de la Ville qui monnayait de prétendus logements sociaux. C'était donc ça, "Marseille en grand".

🕵️‍♀️ Ça missionne. La Ville de Marseille va voter lors du conseil municipal de ce vendredi l’installation de 500 nouvelles caméras de vidéosurveillance. Une mesure réclamée de longue date par le gouvernement, ainsi que par la droite locale qui se félicite pour cette avancée. À tel point que le groupe de Martine Vassal, Une volonté pour Marseille, va demander la mise en place d’une mission d’information pour suivre l’évolution du dossier. Une démarche pourtant plus souvent dirigée vers des projets que l’on conteste. Mais qui pourrait intéresser le groupe écologiste, composante de la majorité opposée à ce nouveau déploiement.

🖌️ Ça se pomponne. Le 8 mai, à part de vivre sur une île bien plus isolée que le Frioul, vous le savez : la flamme olympique arrive à Marseille. Et le jour suivant, elle va parcourir la ville dans tous ses recoins. Avec notamment un passage sous les lettres “Marseille”. Jadis installées par Netflix, puis cédées à la mairie, elles se trouvent sur un terrain privé, le parc Foresta, qui connaît des soucis de dépôts de déchets illégaux. Pour la maire-adjointe Samia Ghali, l’enjeu en vaut la chandelle – ou plutôt la flamme – “pour l'image”. Elle a donc annoncé que le propriétaire s'est engagé à débarrasser certains déchets gênants et que la Ville va, quant à elle, se charger de repeindre les lettres pour un petit coup de frais avant les photos.

DANS NOS FILETS

Bravade. Tout a commencé dans nos colonnes. Fin 2015, Jean-Marie Leforestier révélait que celui qui avait été élu maire RN des 13/14 un an plus tôt venait d’embaucher son propre fils dans les effectifs municipaux. Un recrutement familal que Stéphane Ravier n’a jamais caché, tout comme il n’a pas vraiment pris la peine de nier son intervention personnelle dans la procédure. Mercredi, quasiment neuf ans après les faits, il a dû s’en expliquer devant la justice. Nous étions évidemment à l’audience. Le sénateur, passé chez Reconquête depuis, risque gros : le parquet a demandé, en plus d’un an de prison avec sursis, cinq ans d’inéligibilité.

Lire notre reportage à l'audience

💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr

LE SUIVI

Coup de frein. Vous le savez, votre newsletter aime à glisser quelques infos exclusives fournies par la rédaction. C’était le cas lorsque, le 22 février dernier, nous révélions l’abandon par la métropole de la grande refonte du réseau de bus marseillais. “Pas de changement avant les élections”, résumait une source. La semaine dernière pourtant, La Provence annonçait une conférence de presse pour la présentation de cette grande refonte. Consciencieusement, Marsactu est reparti à la pêche aux infos… qui ont confirmé notre première affirmation : la métropole renonce bien à révolutionner les lignes bus pour le moment et devrait s’en tenir à de simples “améliorations”. Concernant la conférence de presse, l’institution reste floue et évoque vaguement la possibilité qu’elle ait lieu “dans les prochains jours”, si l'agenda le permet.

ON A CREUSÉ

Crescendo. 16 461. Presque trois fois la population de la cité de la Castellane. Au cours de l'année 2022, à Marseille, ils sont 16 461 à avoir pointé au moins une fois dans une structure d'hébergement ou d'accompagnement pour personnes sans abri. Le chiffre est le fruit d'un travail minutieux mené tous les trois ans par des chercheurs, avec l'appui de l'État et de la Ville. Lors de leur dernière publication, 2000 personnes de moins étaient recensées. Si les responsables de l'étude restent prudents sur les conclusions à tirer, ils soulignent une réalité déjà bien connue : les lieux d'accueil sont en saturation permanente et "toute place ouverte trouve preneur".

Lire l'interview

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ÇA SE DISCUTE

"Plaider coupable soit. S’agissant de fraude sur des procurations lors d’élections, il conviendrait de pousser la démarche à son terme et de démissionner de tous ses mandats électifs, sans attendre. À mon humble avis."

Commentaire de PierreLP, au sujet de la procédure de plaider coupable amorcée par Yves Moraine (LR), finalement suspendue pour le moment.

LE CLIN D'ŒIL DE CHARMAG

 

LE PLONGEON

Palourdes. C’est sur les rives de l’étang de Berre qu’elle a trouvé sa respiration. Sigolène Vinson, journaliste, autrice, a posé ses valises à Martigues en 2015 après avoir survécu aux attentats de Charlie Hebdo. Et s’est fondue dans le paysage jusqu’à l’immersion totale. Conseillère municipale, plongeuse passionnée de questions environnementales, elle nourrit ses romans de la culture et de la biodiversité locale, racontant un coup la pêche au muge et l’autre le destin des palourdes. Son portrait, tout en iode et en voyages, est à retrouver sous la plume de Benoît Gilles. 

Lire l'article

ET AVEC ÇA

HB. Il y a des dates à ne pas rater. Ainsi, on fêtera à l’automne le centenaire des comités d’intérêt de quartier, les indéboulonnables CIQ marseillais. Mais pour préparer les festivités, le CIQ de Bonneveine - Vieille chapelle - Lapin blanc - La Sérane - Gâtons (à dire trois fois très vite sans respirer) ouvre le bal en fêtant ses 80 ans au mois de mai. La célébration se fera en présence de nombreux élus, mais surtout sous les auspices d’une célébrité du cru, légèrement plus jeune que le CIQ : Jean-Pierre Foucault. Aussi, en plus du communiqué annonciateur, les organisateurs ont donné le ton en partageant à la presse et aux invités une flopée de photos d’enfance de l’animateur télé où on le voit, joufflu et la mèche déjà de côté, profiter du bon air de Bonneveine. C’est Marseille JP.

Ce cinquantième numéro de Pointue ! s'achève ici, et même si on n'a pas encore la longévité d'un CIQ, on espère vous retrouver à nos côtés jeudi prochain à 18h.

D'ici là, vos infos, vos questions et vos photos d'enfance à Bonneveine sont les bienvenues sur pointue@marsactu.fr.

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