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C'est jeudi 18h, c'est Pointue !

Elle est là, elle s'échauffe, s'élance, comme toujours prête à rebattre toutes les cartes. Qui ça ? La rentrée politique évidemment. Car quel meilleur moment que les vœux pour relancer les dynamiques, lâcher des annonces fracassantes ou des petites phrases déconcertantes ?

Nos élus locaux ne font pas exception, tout comme le président de la République qui confirme que le mode de scrutin municipal à Marseille sera bien revu. Pas de panique, on vous explique. Aussi au menu de Pointue cette semaine, les conséquences d'un scoop vieux de 8 ans et une très chère marina olympique.

Pointue, trente-septième édition, c'est parti !

Lisa Castelly, cheffe de la newsletter
lisa@marsactu.fr

À PICORER

Ça se souhaite le meilleur. À Marignane cette année, les vœux du maire divers-très-à-droite ont été, sans surprise, marqués d'une coloration très patriote, Éric le Dissès déroulant son discours au côté d’une Marianne haute de plusieurs mètres éclairée de bleu-blanc-rouge. À cette occasion, il semble aussi avoir trouvé une façon toute particulière de présenter ses vœux à son homologue marseillais, Benoît Payan. “Non, non, monsieur le maire de Marseille, Marseille n’est pas une ville algérienne, même si le 15 janvier, il fera fêter le Nouvel An berbère dans toutes les cantines de la ville. Je vous donne une idée, allez-vous présenter en Algérie”, a lancé l'édile depuis la tribune. Et la santé surtout.

🏅 Ça reste modeste. Quand il parle de la campagne des élections européennes que le Rassemblement national lancera en mars à Marseille, le "préfet" du parti dans les Bouches-du-Rhône, Franck Allisio, est plein d’espoir, voire de certitudes de victoire. Mais quand il pense aux municipales de Marseille en 2026, auxquelles il n’exclut plus d’être candidat, le député devient d’un coup bien plus modeste. "Nous pouvons être les arbitres de cette élection", a-t-il lancé lors de ses vœux à la presse. Face à cette ambition limitée relevée par les journalistes, il finit par lâcher : "Ou la surprise !". Les apparences sont sauves, mais l'optimisme est relatif.

📱 Ça garde la main. Bruno Gilles (Horizons) a beau ne plus être maire de secteur depuis 2017 et dans l'opposition dans les 4e et 5e arrondissements depuis 2020, il n'a pas perdu sa marque de fabrique : le terrain. À peine finie sa conférence de presse célébrant la fin de la "salle de shoot" qu'on le retrouve prenant en photo un sapin de Noël dégarni surmonté d'un escarpin venu former un tas d'encombrants. Celui que certaines mauvaises langues appelaient "le maire des potelets" prépare son texto pour demander à des agents métropolitains d'intervenir – "j'ai encore quelques amis". Et l'élu de lever la tête pour chercher l'adresse exacte, avant de se rendre compte qu'il connaît la réponse : il est toujours devant le 110, boulevard de la Libération, le lieu qui n'accueillera pas de halte soins addictions.

DANS NOS FILETS

Nouvelles règles. Si vous avez suivi les élections municipales en 2020 ou les précédentes, vous savez. Vous savez les calculs alambiqués, le nombre de sièges qui varie selon le secteur et le graal des 13/14, les têtes de listes qui ne seront jamais maires d'arrondissements, le mercato des listes jusqu’à la dernière minute, et les victoires en trompe-l'œil qui mettent six jours à se confirmer. Pourtant, toute cette joyeuse gymnastique politicienne pourrait bientôt appartenir à l’Histoire. Emmanuel Macron a annoncé mardi un “retour au droit commun” pour les élections de Paris, Lyon et Marseille, avec la fin de la loi PLM. Doit-on s’attendre alors à un scrutin transparent, mais presque un peu trop simple en 2026 ? Bien sûr que non. Benoît Gilles vous explique les différents scénarios sur la table, tout aussi prometteurs en termes de coupage de cheveux en quatre.

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💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr

LE MAKING OF

À retardement. Dans le monde du journalisme d’investigation, il y a des révélations qui ont des effets immédiats, suscitant indignation, explications, voire démissions… Et puis d’autres qui font doucement leur chemin. Parfois très doucement. Ce mardi, voilà que La Marseillaise a révélé qu’un procès se prépare en lien avec une enquête publiée par Marsactu… en 2015. À l’époque, Jean-Marie Leforestier révélait que le sénateur et maire de secteur RN d’alors, Stéphane Ravier, avait embauché son propre fils dans les services municipaux des 13e et 14e arrondissements. Un conflit d’intérêts que l’élu a toujours minimisé, même s’il reconnaissait auprès de Marsactu, il y a trois ans : “J’ai bien compris qu’en embauchant mon fils, ça allait me retomber sur la gueule à un moment donné”. Le moment donné a désormais une date : le 17 avril 2024. Pour un retour sur l'affaire, c'est ici

ON A CREUSÉ

Podium. Combien vont coûter les JO aux Marseillais ? La note finale ne sera évidemment connue qu’après la compétition. Mais on sait déjà que celle de l’équipement phare au niveau local, la marina du Roucas blanc, ne cesse de grimper. Lors d’une conférence de presse, la maire-adjointe chargée, entre autres, des grands événements, l’a confirmé : rénover la base nautique municipale devrait coûter 49,2 millions d’euros, soit une hausse de 7 à 8 millions par rapport aux annonces initiales. “Entre le moment où le marché est passé et maintenant, il y a eu le Covid, l’inflation. Ce contrat a été signé par mes prédécesseurs et nous n’avions pas vraiment le choix”, déplore Samia Ghali. Résultat : la mairie cherche donc un ou des partenaires volontaires pour remettre 5 millions d’euros au pot commun. Mais les autres collectivités ne se bousculent pas.

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LE CLIN D'ŒIL DE CHARMAG

 

ÇA SE DISCUTE

"Un maire de secteur est aujourd’hui un super président de CIQ ou un président de comité des fêtes de son secteur."

Commentaire de Stéphane Mari, ancien premier adjoint des 13/14, au sujet de la réforme du mode de scrutin municipal. Lire son commentaire en intégralité ici.

LE PLONGEON

MTP. Elles sont 33 et racontent chacune un bout de l’histoire des féminismes à Marseille. Dans son livre Marseille trop puissante à paraître le 16 février prochain, Margaux Mazellier raconte les parcours de ces militantes qui ont toutes contribué aux luttes qui ont façonné les dernières décennies. En avant-première, elle présente l’une d’entre elles chaque semaine dans Marsactu. Après un duo grand-mère et petite-fille toutes les deux conseillères au planning familial 13, cette semaine, rencontre avec Patricia Guillaume, qui partage plus de quarante ans d’action pour la cause lesbienne dans la ville, avec ses déceptions, ses victoires et ses fêtes.    

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ET AVEC ÇA

Saga affrica. Du quartier préfectchure à la Valentchine en passant par la Tchimone, l’affrication, forcément, vous connaissez. Ce terme linguistique désigne le faire de prononcer “une consonne comme «tch» et «dj» avec un bruit de friction plutôt qu’avec une brève explosion”, expliquait il y a quelques jours à Libération la linguiste Marie Candea. Si le phénomène est très répandu à Marseille, il n’en est pas originaire et s’étend largement au-delà, indique la chercheuse. Un peu blessant pour l’orgueil local, le sujet aurait toutefois pu en rester là, si Éric Zemmour n’avait décidé d’ajouter son grain de seum sel sur les réseaux sociaux. En citant cet article sur l’affrication, il a commenté sur X : “Le Grand remplacement n’existe pas”. Problème, le terme, doté de deux “F” n’a aucun lien avec le continent africain dont le polémiste espérait dénoncer l’influence. Ce que s’est chargé de lui rappeler le quotidien.

Pointchue ! c'est déjà fini pour aujourd'hui. On vous donne rendez-vous jeudi prochain, même heure, même boîte mail. D’ici là, on vous recommande de réserver vos places pour la soirée des États généraux de la presse indépendante que Marsactu organise avec des dizaines d’autres médias locaux, jeudi 25 janvier à la Fabulerie. Au programme, plusieurs débats sur l'importance de la presse libre, à Marseille comme ailleurs.

En attendant, et comme d’habitude, une interrogation, une info à partager, un mode de scrutin innovant à proposer, c’est à pointue@marsactu.fr qu’il faut écrire !

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