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Drôle de semaine pour Martine Vassal : au lendemain de l'annonce officielle de sa candidature à la mairie de Marseille et juste avant qu'elle reporte, presque en catimini, le conseil métropolitain de ce jeudi en raison de la mobilisation sociale, Marsactu a dressé le bilan de sa grande enquête participative sur les aménagements cyclables à Marseille. Et c'est un euphémisme de dire que la métropole, qu'elle préside et dont c'est la compétence, peut mieux faire sur le sujet.

Mais le plan vélo de la métropole n'est pas le seul sujet que la rédaction a décortiqué cette semaine. On s'est aussi longuement penché sur le modèle économique à double tranchant du Delta festival et sur les impairs des Docks libres, ensemble immobilier quasi neuf mais déjà accablé de dysfonctionnements. Enfin, on a pris l'air aux salins de Fos-sur-Mer, où des oiseaux rares ont trouvé refuge, à quelques encablures des usines fumantes et de la future autoroute qui reliera la commune à Martigues.

Pointue, saison 4, épisode 3, c'est parti !

Cynthia Cucchi

À PICORER

🚴 Ça s'autoaffiche. La répartition des compétences entre la Ville de Marseille et la métropole peut parfois s'avérer complexe. Y compris pour les politiques eux-mêmes, apparemment. Gaëtan Khélifa, membre du parti Horizon, a ainsi repartagé sur X notre article sur le pire et le meilleur des aménagements cyclables à Marseille (mais surtout le pire), en nous remerciant de "mettre en lumière les incohérences et dangers pour les cyclistes". Le tout avec les hashtags "Il faut que ça change" et "Tous unis sous les mêmes couleurs". Qui est le slogan de l’officialisation de la candidature de Martine Vassal à la mairie de Marseille. Laquelle est la présidente (divers droite) de la métropole, compétente en matière d’aménagements cyclables, et donc responsable de ces "incohérences et dangers". Une manière de mettre un bâton dans sa propre roue de vélo. Son post a depuis été supprimé, après avoir été moqué sur X par les élus divers gauche de la majorité municipale. 

🦔 Ça pique. Il y avait beaucoup de tendresse et pas mal de moquerie lors du pot de départ de Yannis Bouzar, directeur de cabinet adjoint à la préfecture de police, appelé à poursuivre sa carrière à Fontainebleau. Largement brocardé par son supérieur, Georges-François Leclerc, l'intéressé a répondu avec un rien de mordant. Alors que le préfet de région vantait son parcours exemplaire du mérite républicain, le sous-préfet a préféré rappeler qu'il portait malheur. "Lors de mon parcours, je suis entré à l'École nationale d'administration et l'ENA a été supprimée. J'ai ensuite intégré le corps préfectoral et on a supprimé le corps préfectoral. J'ai été fier d'entrer à la préfecture de police de Marseille, qui a ensuite été supprimée. J'ai ensuite travaillé avec Georges-François Leclerc..." Le silence suivant les points de suspension a vite été couvert par les rires de l'assemblée, y compris ceux du préfet.

DANS NOS FILETS

Le Delta glane. Décidément, il est toujours une intempérie pour s'abattre sur le Delta festival. Après une édition 2024 assombrie par une météo calamiteuse, ce sont les foudres des internautes que l'événement marseillais a subies cette année, en raison de la participation du média Le Crayon, financé par le milliardaire d'extrême droite Pierre-Édouard Stérin, à son forum du Monde des Possibles. Forum qui est justement au cœur de l'enquête menée par Julien Vinzent sur les dessous du Delta, lancé comme un projet étudiant et devenu, à la sortie du covid, une grosse machine affichant plus de 150 000 festivaliers et un budget d'une dizaine de millions d'euros. Depuis l'an passé, le Monde des Possibles est en effet le seul volet de l'événement encore à la charge de l'association organisatrice historique, la majeure partie du festival étant désormais gérée par une société privée. Le tout, sous la houlette de ses deux seuls cofondateurs, et avec la bénédiction — et l'argent — des collectivités publiques.

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LE SUIVI

Pistes noires. "On doit faire un effort pour que les services de la métropole soient plus attentifs aux détails qui tuent." Délicate communication que celle de la métropole Aix-Marseille-Provence, à l'heure où notre journaliste Marie Lagache dresse le bilan de la grande enquête participative de Marsactu sur les aménagements cyclables à Marseille, lancée en juin dernier. L'élu chargé par l'institution de nous répondre, Frédéric Guelle, vice-président (UDI) de la commission transports et mobilités et de la RTM, n'a pas manqué d'assurer, à plusieurs reprises, qu'il partageait le constat des quelque 1 200 contributeurs, dont les propositions permettront "d'améliorer les choses". Face à un plan vélo qui patine et aux nombreuses situations ubuesques observées par les internautes, le conseiller plaide mal la bonne volonté et convoque "la géographie de la ville" pour défendre l'institution. Laquelle aura fort à faire pour satisfaire enfin les cyclistes marseillais, toujours plus nombreux malgré une pratique qui semble parfois relever des sports extrêmes.

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ON A CREUSÉ

Retour de béton. Sur le papier, c'était la cité idéale, dont l'ambition était "de redessiner un art de vivre ouvert et agréable", mixant les usages, la propriété privée et le logement social. Dans les faits, l'ensemble immobilier Docks libres, à Saint-Mauront (3e arrondissement), s'est peu à peu refermé sur ses habitants, tel un piège de béton. Pannes d’ascenseur à répétition, infiltrations et coupures d'eau de longue durée, portails qui ne ferment plus, "parking coupe-gorge", parties communes à l'abandon... Les dysfonctionnements s'accumulent, tandis que promoteur, bailleurs sociaux, syndic et copropriétaires privés se renvoient la balle. Quand ils ne s'attaquent pas devant les tribunaux, comme en témoignent les Docks libres 2, objets de multiples contentieux judiciaires.

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ÇA SE DISCUTE

"Le haut de la Canebière pour aller aux Réformés, seul Bruce Willis peut s’en sortir."

Commentaire de pguillermin sur Instagram, au sujet du bilan de notre enquête participative sur les aménagements cyclables à Marseille.

LE CLIN D'ŒIL DE CHARMAG

 

LE PLONGEON

Salins de l'auto. Franck Bardem a la vie douce. Le bureau de ce fonctionnaire de la mairie de Fos-sur-Mer donne sur les salins de la commune, où notre homme a tout loisir de contempler les flamants (presque) roses qui barbotent dans la lagune. Sans oublier les nombreuses autres espèces d'oiseaux remarquables peuplant cette poche de biodiversité classée Natura 2000, qui offre un contraste saisissant avec les usines fumantes alentours. Pour clore notre série d'été Avant le bitume, Violette Artaud a visité le site en compagnie de son gestionnaire, aussi intarissable sur l'histoire des lieux que sur la faune qui y niche. Selon lui, la future autoroute de contournement de Port-de-Bouc ne devrait pas avoir d'impact direct sur les espèces qui y trouvent refuge, déjà "habituées aux voitures comme les vaches aux trains". Las, on ne peut pas en dire autant pour l'ensemble des neuf zones naturelles touchées par son tracé...

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ET AVEC ÇA

OM d'affaires. Omniprésent, Omnipotent et convaincu d'être omniscient. Ainsi apparaît Bernard Tapie dans le quatrième épisode de la série que lui consacre l'émission radiophonique Salle des archives, sur France Culture. Au son des bobines de l'INA, Matthieu Garrigou-Lagrange et son invité, le journaliste Gilles Rof (qui fait partie de nos actionnaires), reviennent sur les relations que l'homme d'affaires a entretenues avec Marseille. Des liens encore tenaces, comme en témoignent l'hommage rendu par une bonne partie de la population à sa disparition et l'imposante statue à son effigie qui trône devant le Vélodrome depuis le printemps dernier. L'épisode s'attarde bien évidemment sur l'histoire d'amour arrangée — avec, dans le rôle de l'entremetteuse, Edmonde Charles-Roux, épouse du maire d'alors, Gaston Defferre — entre Bernard Tapie et l'OM, qu'il reprend en 1986 pour un franc symbolique. Même pas le prix d'une baguette à l'époque, nous rappellent, entre autres extraits savoureux, ces archives sonores.

Pointue, 102e du nom, touche à sa fin. On espère que ça vous a plu et on vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouveau passage en revue sans chichis de l'info locale indépendante.

D'ici là, pour toute question, info ou bon plan pour traverser le carrefour des Réformés sans danger, écrivez à pointue@marsactu.fr.

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