Bonjour, c'est Pointue !

En cette première semaine de septembre, c'est avec le cartable plein d'infos exclusives, d'enquêtes fouillées et de brèves croustillantes que Pointue est de retour dans vos boîtes mail pour une saison 4 qui s'annonce palpitante.

Comme les petits Marseillais, la rédaction de Marsactu a repris le chemin de l'école pour tirer le bilan de la majorité de Benoît Payan en la matière, mais aussi pour se pencher sur les difficiles conditions d'apprentissage des élèves infirmiers de la Croix-Rouge. À quelques mois des municipales, la rentrée s'avère aussi particulièrement chargée au niveau politique. Ainsi, pendant que le Printemps marseillais n'en finit plus de vanter la "réussite" de son action à la tête de la mairie, le RN continue son travail de sape à droite.

Histoire d'offrir des notes plus douces à ce centième numéro, on finira par un tour derrière le comptoir de la dernière station uvale de France. Il paraît que "décider qu'il fait beau, c'est très jus de raisin". Bonne lecture !

Cynthia Cucchi

À PICORER

🎥 Ça mythonne. L’attaque au couteau sur le cours Belsunce a donné un coup d’accélérateur à la campagne pour les élections municipales 2026 à Marseille. Les personnalités politiques y sont en effet toutes allées de leur commentaire sur le sujet. Parfois jusqu’à donner des fausses informations. Ainsi, la déjà candidate pour garder la présidence de la métropole et très probable candidate à la mairie Martine Vassal (divers droite) a-t-elle déclaré sur Cnews, le 3 septembre, au sujet du maire Benoît Payan (divers gauche) : "Quand il a été élu avec ses amis (...), il voulait supprimer toute la vidéosurveillance et c’est ce qu’ils ont fait." Si la majorité avait promis un moratoire en 2020, la Ville a poursuivi pendant ce mandat l’installation de caméraspour porter leur nombre à plus de 2 000 d’ici à 2026. Cette séquence sonne comme un avant-goût de la hauteur des débats politiques des prochains mois. 

🚍 Ça rétrograde. Et de cinq ! Lundi, la RTM a lancé le B4 et le B5, qui rejoignent le club très fermé des bus à haut niveau de service marseillais. Ou pas. Si le B4, financé dans le cadre du plan Marseille en grand, suit la L2 entre Gèze et la Fourragère jusqu'à une heure du matin, sans descendre sous les douze minutes de fréquence, son alter ego le B5 semble avoir subi une cure de rigueur : un dernier départ à 21 heures et un bus toutes les vingt minutes hors heures de pointe. Entre la Fourragère, Saint-Loup et la Gaye, il devait pourtant être l'illustration que le très décrié Boulevard urbain sud (BUS) sert à développer les transports en commun...

🎒 Ça rentre. Il n’y a pas que les minots, et votre newsletter préférée, qui ont fait leur rentrée cette semaine. Les élus de la majorité municipale divers gauche du maire Benoît Payan font aussi ce jeudi 4 septembre leur retour sur les bancs. Cette fois-ci, pas de l’école, mais de l’hémicycle de l’hôtel de Ville. Les membres de la majorité municipale, y compris les conseillers d’arrondissement, se rencontrent à l’espace Bargemon pour une réunion privée. L’occasion pour les élus de se retrouver pour raconter leurs vacances, mais surtout d’évoquer quelques questions d’actualité, à quelques mois des élections municipales. Si, au sein de l'équipe aux manettes, on commence à s’interroger sur la construction des listes pour le scrutin, les discussions n’en sont pas là officiellement. Les débats devraient davantage concerner les règles de communication en cette période électorale, qui peuvent être utiles quand la mairie commence à appuyer sur son bilan de mandat.  

📃 Ça échappe. Depuis quelque temps, au détour des débats du conseil municipal ou dans les couloirs des collectivités, on s’interroge sur un contrôle en cours de la chambre régionale des comptes (CRC) sur la Ville de Marseille. Du côté de la mairie, on confirme à Marsactu que les magistrats financiers se penchent bien depuis plusieurs mois sur la gestion municipale. Toutefois, on affirme que ce rapport ne devrait pas sortir avant les élections municipales 2026. Sachant que le maire n’a pas encore eu l’entretien avec la CRC précédant la remise de la version provisoire des observations et compte tenu des délais légaux pour le contradictoire, ainsi que de la réserve électorale, la municipalité s’en sortirait alors bien politiquement, en évitant de potentielles révélations des magistrats juste avant le scrutin des municipales.

VÉ !

Retour vers le futur. Nos lecteurs ont parfois des talents d'archiviste. L'un d'eux nous a fait parvenir un extrait de ses archives en écho à notre série de reportages Avant le bitume, sur le tracé de la future autoroute de contournement de Martigues et Port-de-Bouc. Cette archive date de 1973, sous la forme d'une chronique du Méridional, signée Robert Bonifay et intitulée Ici Fos. Elle se fait l'écho des projets d'autoroutes à l'ouest du département inscrits dans la planification du ministère de l'Équipement pour la décennie. Ainsi la liaison Fos-Salon, dite A56, est attendue pour "1977... si tout va bien", titre le journal. Rappelons que son financement fait l'objet d'un accord politique cinquante ans plus tard. Quant au contournement de Fos, via l'A55, son tracé traverse la zone des étangs aujourd'hui protégée par plusieurs règlementations. Enfin, on découvre sur ce plan une liaison Fos-Aix par l'autoroute qui traverse nonchalamment l'étang de Berre entre Istres et Saint-Chamas. Le choc pétrolier a remis dans les cartons ces beaux projets.... 

DANS NOS FILETS

La Croix (Rouge) et la bannière. Ce n'est pas la première fois que l'établissement s'invite à la une de Marsactu. Début 2023 déjà, les élèves de l’IFSI (Institut de formation en soins infirmiers) de la Croix-Rouge française à Marseille alertaient sur leurs conditions d'apprentissage dégradées. Deux ans plus tard, le mal n'a pas été soigné, bien au contraire. Dans un courrier adressé aux instances de l'État, un collectif d'étudiants dénonce "un ensemble de dysfonctionnements", que d'aucuns n'hésitent pas à qualifier de "maltraitance". En cause principalement, les locaux de l'IFSI aux Aygalades, des bâtiments préfabriqués "mal climatisés" et "insalubres", dans un quartier qu’ils jugent "marqué par des problèmes de sécurité". Mais aussi "un taux d'échec alarmant", ainsi qu'une "précarité des équipes enseignantes [...], marquée par un fort turnover, des arrêts maladie et des départs fréquents, [qui] fragilise la qualité pédagogique". Pire, les auteurs du courrier, identifiés grâce à un procédé à la limite de la légalité, auraient subi, en retour, des pressions de la part de la direction de l'établissement. Décidément pas aux petits soins avec les futurs infirmiers.

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💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr

ON A CREUSÉ

Cas d'écoles. La rentrée a beau avoir été décalée, le Printemps marseillais n'a, lui, pas attendu pour vanter la "réussite" de la ville, à commencer par celle de la première politique municipale : l'école. Outre la traditionnelle tournée des établissements scolaires par Benoît Payan, qui a naturellement profité de l'occasion pour faire sa com', la Ville a ainsi opportunément édité un hors série en forme de bilan, à six mois des municipales. Celui que dresse Julien Vinzent pour Marsactu s'avère, forcément, plus nuancé. Du faramineux plan écoles aux cantines, pas vraiment libérées du joug de la Sodexo, en passant par les tatas, et même les ramettes de papier, notre expert éducation passe au crible les principales composantes de l'action municipale.

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LE SUIVI

RN +1. L'OM n'est pas la seule écurie locale à avoir fait une belle prise dans les ultimes moments du mercato estival. Lundi 1er septembre, le leader du Rassemblement national, Franck Allisio, annonçait officiellement le ralliement de l'élu Les Républicains Patrick Pappalardo à l'UDR (Union des droites pour la République), allié du parti d'extrême droite. Mais la comparaison s'arrête là. Car la dernière recrue du RN ne sort pas "de nulle part", comme les supporters de l'équipe de France le chantaient en 2018 à propos du néo-Olympien Benjamin Pavard. Au contraire : comme bien d'autres avant lui — et après, promet Franck Allisio —, le président de l'office HLM métropolitain arrive tout droit du camp Vassal. Et si son transfert a de quoi contrarier la présidente de la métropole et du département, il ne fait pas l'unanimité non plus dans le parti frontiste. Certains membres du RN "canal historique" voient en effet d'un mauvais œil cette logique d'ouverture qui tendrait à les exclure des investitures.

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ÇA SE DISCUTE

"Normal, c'est la Facho Week"

Commentaire de Florian Called sur Facebook, au sujet du ralliement au RN d'un nouvel élu proche de Vassal.

LE CLIN D'ŒIL DE CHARMAG

 

LE PLONGEON

Le cœur a ses raisins.... Le décor est connu des habitués du cours Pierre-Puget et de tous ceux qui ont eu à se rendre au palais de justice de Marseille : une petite cahute verte au style Art déco, qui vante les bienfaits du jus de raisin frais. Derrière le comptoir, le personnage principal arbore, lui, un look résolument pop, déployant une panoplie de chemises aux couleurs acidulées. L'histoire, c'est celle de la dernière station uvale de France à travers le récit d'une journée, ponctuée d'extraits musicaux originaux. À mi-chemin entre documentaire et comédie musicale, le court-métrage La Station de Lisa Chapuisat pose en creux la question de l'avenir du lieu, menacé par le futur tramway des Catalans. À l'occasion de la diffusion du film dans le cadre du festival Ciné plein-air, Emilia Spada s'est entretenue avec la réalisatrice et le gérant de la station, Yannis Amokreze, dont la bonhomie fait le succès de son établissement, mais aussi, sans doute, celui du court-métrage, qui a fait son chemin dans plusieurs festivals.

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ET AVEC ÇA

Lanterne rouge. Le nouveau numéro du magazine Complément d'enquête, diffusé ce soir sur France 2 et que Marsactu a pu voir en avant-première, sillonne les routes du pays afin de dresser un état des lieux de la "bataille" qui fait rage entre cyclistes et automobilistes, principalement dans les grandes agglomérations, mais pas que. Pour être honnête, les Marseillais, a fortiori les lecteurs de Marsactu, n'apprendront pas grand-chose des quinze minutes du reportage consacrées à la ville, dont l'histoire d'amour avec la voiture perdure et celle avec le vélo patine, malgré les beaux discours de façade de Martine Vassal, présidente (divers droite) de la métropole, dont c'est la compétence. Nos compatriotes y découvriront quant à eux l'existence des puissants CIQ (comités d'intérêt de quartier), dont le représentant se fend ici d'un déconcertant oxymore pour définir le fonctionnement de ces associations typiquement marseillaises : "clientélisme vertueux".

Pointue, numéro 100, c'est fini pour aujourd'hui. Rendez-vous jeudi prochain, même heure, même boîte mail, pour un nouveau tour de l'info locale indépendante.

D'ici là, pour toute question ou info, écrivez à pointue@marsactu.fr.

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