Lire en ligne | S'abonner

 

Pointue ! est déjà là 👋

Pont de l'Ascension oblige, votre lettre d'infos locales a un jour d'avance cette semaine. Ce n'est pas pour autant qu'elle sera allégée ! Au menu, le deuxième épisode de notre série consacrée au poids des trafics, une enquête sur les conditions de travail au sein d'une illustre enseigne marseillaise, les suites de nos révélations sur les subventions gelées de la région et un détour par Roquevaire, où la sècheresse frappe l'agriculture et les terres sont déjà assoiffées.

Assez de lectures pour remplir un jour férié, non ?

Lisa Castelly, cheffe de la newsletter

À PICORER

✍️ Ça continue. À Rognac, le conflit entre la maire et deux agentes de la bibliothèque municipale n'en finit plus. Et les épisodes se multiplient. Après les avoir mises à pied (épisode 1), la municipalité rognacaise a fait le choix d'exclure, sans preuve et pour deux ans, deux bibliothécaires de la fonction publique, comme Marsactu le racontait le 21 avril dernier (épisode 2). La maire Sylvie Miceli-Houdais (UDI) leur reprochait d'avoir pris part à la rédaction d'une pétition critique à l'égard de sa politique culturelle, ce que les deux fonctionnaires ont toujours nié. Finalement en raison de la parution d'articles dans la presse, l'une des deux agentes a été réintégrée et sa sanction a été levée. Mais pas l'autre. La responsable de la bibliothèque a vu son poste purement et simplement supprimé par une délibération du conseil municipal du 27 avril dernier (épisode 3). La suite se jouera devant la justice administrative (moult épisodes à venir).

🚄 Ça marque mal. Deux candidats aux législatives 2022 dans la circonscription d’Arles ont vu leurs comptes retoqués par la commission des comptes de campagne. Dans le cas de Mariana Caillaud (Renaissance), c'est une boulette de son cabinet d’expertise-comptable qui en est la raison. Celui-ci a envoyé le compte finalisé à son adresse personnelle plutôt qu’à la commission. Résultat : un rendu hors délai et pas de remboursement des frais de campagne pour elle, comme pour son concurrent de gauche et homonyme Christophe Caillault. Seul recours pour les malchanceux : faire appel aux assureurs de l’expert-comptable pour récupérer l’argent investi.

📧 Ça foire. Comme Marsactu l’avait raconté, le préfet avait tenté de torpiller l’improbable bowling municipal voulu par le maire d’Istres François Bernardini. Mais sa tentative a fait long feu. Le tribunal administratif qu’il avait saisi a considéré qu’il s’était réveillé trop tard et a renvoyé le préfet à ses chères études, l’obligeant même à verser 1000 euros à la Ville d’Istres. Strike.

DANS NOS FILETS

Soudées. Marsactu poursuit son enquête au long cours sur la terreur instaurée par les réseaux de deal avec la série "L'Emprise". Dans le deuxième épisode, Coralie Bonnefoy recueille la parole de familles et principalement de mères, dont la principale angoisse est de voir leurs enfants recrutés pour "charbonner". Interdiction de se déplacer seul dans la cité, refus des activités sportives en soirée, les stratégies mises en place sont draconiennes, mais vitales à leurs yeux. Sabrina, confie les efforts financiers qu'elle est prête à faire pour que son fils ne cède pas aux promesses d'argent facile : "Il veut des TN, un survêt Lacoste, un nouveau téléphone ? Il va les avoir. On va se sacrifier pour ça. On va être à découvert la moitié du mois et même moins manger… Je suis prête à tout pour qu’il n’aille pas charbonner."

Lire notre enquête

💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr

LE SUIVI

Ricochets. Des mois que la situation s'enlisait. Marsactu a révélé vendredi dernier comment Renaud Muselier avait gelé depuis le début 2023 toutes les subventions à la filière du film documentaire après un "coup de sang". Une situation qui mettait dans l'attente voire en difficultés des dizaines de productions. Pourtant, rien n'avait filtré jusqu'ici. L'enquête que nous avons fait paraître a en tout cas suscité de nombreuses réactions. Sur les réseaux sociaux et dans le monde de la culture, avec notamment un tweet du directeur de la SCAM, qui représente les auteurs de l'audiovisuel et dénonce : "une bien curieuse et troublante attitude que celle du président de région qu’on a connu plus tolérant". Dans la sphère politique on relève un commentaire de l'adjoint au maire de Marseille chargé de la culture mais aussi un communiqué de la liste écolo candidate aux régionales de 2021. Rien en revanche de la part de l'opposition RN à la région.

ON A CREUSÉ

Apothicaire. Il y a la jolie devanture du Père Blaize, les étagères surannées, la réputation de l'herboristerie bicentenaire nichée en plein centre-ville... et la vision qu'en ont ceux qui passent leurs journées derrière le comptoir. Plusieurs d'entre eux ont décidé de prendre la parole dans les colonnes de Marsactu. Interrogés par Violette Artaud, ils racontent une "culture du chiffre" instaurée par la direction mais aussi des conditions d'hygiène problématiques, avec la présence récurrente de souris dans les réserves. Un symptôme de la crise : un tiers des effectifs est actuellement en arrêt maladie. "Aujourd’hui, je ne peux plus exercer mon métier en adéquation avec mes valeurs", regrette une salariée.

Lire notre enquête

Partagez cette newsletter !

Pointue ! et Marsactu n'existent que grâce à ceux qui les lisent. Si ce numéro vous plaît, parlez-en autour de vous grâce aux icônes ci-dessous.

LE CLIN D’ŒIL DE CHARMAG

ÇA SE DISCUTE

"La constante dans tout ça, c’est l’argent et le pouvoir fous, ici encore plus qu’ailleurs. Que les mères et pères qui liraient ceci aient l’assurance de mon soutien indéfectible, seuls les étroits d’esprits peuvent avancer qu’une famille accepterait contre quelque somme que ce soit d’envoyer leurs gamins au-devant de la mort.".

Commentaire de Vand au sujet du deuxième volet de notre série l'Emprise, consacré aux familles face aux trafics.

Lire en contexte

LE PLONGEON

À sec. Dès fin avril, la préfecture a constaté un état de sécheresse dans de nombreuses communes du département. Concrètement, cela veut dire que le recours à l'eau est fortement encadré, notamment dans les exploitations agricoles. À Roquevaire, commune déjà placée en état d'alerte maximale, Léa Delaplace est allée rencontrer une famille d'agriculteurs contraints de s'adapter. Ils décrivent la terre sableuse, le rythme d'arrosage qui s'intensifie et les puits de forage qui doivent aujourd'hui être complétés par de l'eau potable fournie par la commune. Autrefois, "on récoltait les poireaux et les courgettes dans la boue. On avait froid et on se couvrait pour travailler", se remémore Jean-Paul Julien. Un temps révolu.

Lire le reportage

ET AVEC ÇA

Marseillocentré. Marseille, centre du monde, on savait déjà. Marseille, cœur de la Méditerranée, pourquoi pas aussi. Sur Twitter Julien Dupont Kobri propose des "cartographies imaginaires" et va encore plus loin en calant la géographie locale à l'échelle de la mare nostrum. Carry-le-Rouet remplace Gibraltar, les Goudes se logent dans la botte italienne, Cassis et La Ciotat prennent la place de la Turquie et, évidemment, le Frioul trouve sa place entre Corse et Sardaigne. Une transposition poétique, mais finalement très convaincante.

Merci d'avoir lu ce dixième numéro de Pointue ! Rendez-vous la semaine prochaine pour un nouveau condensé d'actu locale, cette fois-ci avec ma collègue Clara Martot Bacry aux commandes, toujours directement sur votre boîte mail !

(Et d'ici là, pour une info, une question, une ordonnance de plantes : pointue@marsactu.fr)

Rejoignez Marsactu sur les réseaux sociaux !

Cette newsletter vous est proposée par :

9, rue Euthymènes, 13001 Marseille
Lire en ligne - Se désabonner

Ne plus recevoir aucun mail de Marsactu (si vous êtes abonné.e cela peut bloquer des envois importants) : cliquez ici (attention, vous serez désinscrit au clic sans demande de confirmation).