Pointue !, 101e numéro Si, au niveau météorologique, l'été n'a pas encore dit son dernier mot, il commence — déjà — à ressembler à de l'histoire ancienne pour la rédaction de Marsactu. Après une rentrée politique bien agitée, surtout avec la perspective des municipales de mars prochain, nos journalistes ont repris cette semaine le chemin des tribunaux. | Et il y avait beaucoup de choses à rapporter : les poursuites pour harcèlement moral visant un ancien cadre des bibliothèques de Marseille, une nouvelle comparution devant l'Ordre national des médecins pour le chirurgien orthopédiste Michel Assor, qui fait feu de tout bois afin de disqualifier ses détracteurs, la condamnation d'un bureau d'études dit "naturaliste" pour avoir détruit l'habitat d'une espèce protégée... Loin des salles d'audience, on a aussi visité les champs des Zavattoni, une fratrie de paysans intimement liée à l'autoroute. | Pour l'autoroute de l'info locale, il est temps de se lancer dans ce 101e épisode de Pointue ! | |
| 📰 Ça rend hommage. Le préfet des Bouches-du-Rhône, Georges-François Leclerc, a eu droit à un hommage dans le JDNews, le nouvel hebdo du Journal du dimanche (JDD). Le magazine, dont la ligne éditoriale a pris un tournant plus que droitier avec Vincent Bolloré à l’actionnariat, dresse dans un article le portrait de "ces préfets courage qui combattent dans l'ombre". Le JDNews félicite notamment Georges-François Leclerc pour avoir été "parmi les premiers à avoir appliqué, dès le mois de juillet, les expulsions de délinquants des logements sociaux qu’ils occupent" ou encore pour la façon dont il a "permis d’éviter le pire" lors de l’incendie de cet été aux Pennes-Mirabeau et dans le nord de Marseille. Un hommage dans la (très) droite ligne d’un préfet qui a centralisé le pouvoir autour de lui-même en récupérant la préfecture de police et dont les sinistrés du feu à l’Estaque ont interrogé la gestion de crise. | 🦪 Ça s’accroche. L’ex-adjoint aux sports du maire de Marseille, Sébastien Jibrayel (PS), a passé un bel été. Sur les réseaux sociaux, il aligne les publications. On le voit auprès d’habitants de Saint-Henri après l’incendie de juillet, de jouteurs estaquéens, ou de parents d’élèves du 15e en lutte contre la fermeture d’une classe. Souvent accompagné de Lyece Choulak, élu — comme lui — dans les 15e et 16e arrondissements de la ville et condamné — comme lui — le 3 juillet dernier pour des violences volontaires en réunion contre des colleurs d’affiche de La France insoumise. En mai, le maire Benoît Payan l’avait suspendu de ses délégations. Et la Ville attend désormais que Sébastien Jibrayel démissionne de son poste d’adjoint. Ce qu’il rechigne manifestement à faire. | 🎁 Ça fait un cadeau. Le sous-préfet d’Aix-en-Provence, Bruno Cassette, quitte ses fonctions. Après plus de quatre années à ce poste, il a eu le temps de tisser sa toile, notamment en créant le réseau des Ambassadeurs de Provence, qui réunit près de 500 membres dans l’objectif de "faciliter les échanges et la coopération entre les acteurs locaux pour renforcer l’attractivité du territoire et favoriser l’émergence de projets innovants". Pour son départ, son réseau a lancé une cagnotte en ligne pour lui faire un cadeau. Près de 4 000 euros ont été récoltés par les plus de 80 participants, parmi lesquels des maires du pays d’Aix, comme celui du Puy-Sainte-Réparade, Jean-David Ciot, ou celui des Pennes-Mirabeau, Michel Amiel. Un pot d’au revoir doit se tenir en mairie d’Aix-en-Provence ce jeudi 11 septembre au soir. Sans doute l’occasion pour Bruno Cassette de récupérer son cadeau.
🎨 Ça se refait une beauté. La communication de la mairie des 15e et 16e arrondissements va faire peau neuve. La Ville de Marseille a lancé un marché public pour "élaborer la stratégie globale de communication de la mairie de secteur dans divers domaines tels que les relations avec les administrés, marketing, événementiel, digital, etc.". Cela passe notamment par la création d’une identité visuelle et graphique. Ce rebranding devra se décliner dans le journal des 15/16, sur les affiches, communiqués de presse, publications sur les réseaux sociaux ainsi que dans une production de contenu radio et vidéo. Le tout "en adéquation avec les valeurs que la mairie souhaite transmettre (mixité sociale, développement économique, social, culturel, environnemental...)". | |
| Tourner la page. Il était, en quelque sorte, le Voldemort des bibliothèques marseillaises. Son nom y était synonyme de terreur, à tel point que peu osaient le prononcer. Conservateur à l'Alcazar jusqu'à ce qu'il soit poussé vers la retraite en 2022, Patrick Casse comparaissait mercredi 10 septembre devant le tribunal judiciaire de Marseille pour des faits présumés de harcèlement moral à l'encontre de Pierre Chagny, ancien directeur des bibliothèques de 2019 à 2023. Mais des dizaines d'autres agents de la Ville pourraient se constituer partie civile lors de l'audience définitive. Nombre d'entre eux ont d'ailleurs déjà témoigné, lors de l'enquête préliminaire, de la souffrance au travail que leur a fait subir, parfois pendant de longues années, Patrick Casse. Dont le mandat syndical au sein de Force ouvrière n'a fait qu'accroître le pouvoir, au grand dam de ses "collègues". | |
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| Cabale perdue. "Je vous considère comme une ennemie partie du complot." Ainsi Michel Assor conclut-il sa réponse écrite à Eva Thiébaud et Jean-Marie Leforestier, qui ont enquêté pour Marsactu sur les manœuvres entreprises par le chirurgien orthopédiste afin de discréditer ses détracteurs. Tous impliqués, selon lui, dans une incroyable machination destinée à le faire tomber : des patients fainéants, qui ne devraient l’absence de rémission qu’à une rééducation paresseuse, des confrères incompétents et animés par un "mauvais esprit", les autorités de santé et la justice, qu'elle soit pénale ou ordinale. Sans oublier Marsactu, donc, à qui Michel Assor réclame des sommes astronomiques dans un procès en diffamation. Mais les procédures-bâillons ne sont pas la seule arme du médecin. Insultes, pressions financières et judiciaires sur des patients, recours à un détective privé et même à des hackers... Le chirurgien opère tous azimuts pour résister à cette prétendue conspiration. | |
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|  | Cabinet en l'air. C'était inédit, peut-être même une première, à en croire Stéphane Coppey, administrateur de France Nature Environnement 13 et coutumier des procès à enjeux écologiques : début juillet, un bureau d'études environnement était jugé aux côtés d'un promoteur pour complicité de destruction d'habitat d'une espèce protégée. En l'occurrence, un couple de chouettes chevêches d'Athéna qui nichait dans une bâtisse de Château-Gombert, dont le cabinet d'expertise Ecotonia n'avait rien fait pour empêcher la démolition. L'occasion, pour notre journaliste Violette Artaud, de se pencher sur les pratiques sujettes à controverse d'Ecotonia, plus enclin à labourer le terrain pour les bétonneurs qu'à préserver la biodiversité. Vendredi 5 septembre, le jugement est tombé : le bureau d'études a été condamné, comme le relate notre corédacteur en chef Benoît Gilles qui, en l'absence du principal prévenu, le gérant d'Ecotonia Gérard Filippi, a ressorti ses croquis de l'audience de juillet. | |
| "S'ils peuvent rompre aussi avec leurs tarifs, c’est cool" | |
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| Virage au sort. Un siècle de maraîchage et, toujours, une autoroute au milieu. Jean-Marc, l'un des quatre frères Zavattoni, se souvient de ce jour où, alors qu'il n'était encore qu'un enfant, il a vu "débouler des bulldozers sur l’exploitation" familiale, située sur le tracé de l'A55. Aujourd'hui, c'est avec la future autoroute qui reliera Martigues à Fos que le chemin de la fratrie d'agriculteurs se croise. Pas forcément en mal, selon le paysan, qui espère qu'en contournant Port-de-Bouc, où il exploite les terres du Plan Fossan depuis quarante ans, la quatre voies réduira le défilé infernal des voitures alentours. Dans ses champs, entre deux exposés sur la culture des légumes feuilles ou racines, Jean-Marc Zavattoni déroule à Benoît Gilles l'histoire familiale. Celle d'un destin intimement lié à l'autoroute. | |
| Chant de bataille. C'est l'info "bonus" de la dernière enquête menée par Eva Thiébaud et Jean-Marie Leforestier sur Michel Assor : le chirurgien se défend aussi à travers... la chanson. Sur ses chaînes Youtube — où l'on découvre qu'il reprend des standards pop au piano sous le pseudo de Mickas, parce que "de la chirurgie au piano, il n'y a qu'une clef... de sol" —, Michel Assor a publié un morceau, dont le titre vient confirmer que notre homme ne doute décidément de rien : Je gagnerai. Musique, chant et images manifestement générés par IA s'y mêlent pour évoquer le "combat" du médecin contre "les ombres de la nuit". Une nouvelle chanson est annoncée d'ici à quelques semaines. Son titre ? Ce jour viendra. |
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| Pointue, saison 4, épisode 2, c'est fini pour aujourd'hui. Rendez-vous jeudi prochain, même heure, même boîte mail, pour un nouveau tour sur les routes de l'info locale indépendante. | D'ici là, pour toute question, info ou paroles de chanson pour un chirurgien en lutte contre des "animosités injustifiées", écrivez à pointue@marsactu.fr. | |
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