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🗳️ Ça racole. Le sénateur d’extrême droite (ex-RN, ex-Reconquête) Stéphane Ravier se prépare pour les municipales 2026 à Marseille. Dans un courrier interne, adressé aux membres de son mouvement Marseille d’abord !, l’élu annonce qu’il "[aura] l’honneur" de conduire des listes lors de ce prochain scrutin. Il invite donc ses sympathisants à le rejoindre, à devenir colistiers, à venir coller des affiches, ou à faire don d’argent pour financer sa campagne. Entre les lignes, cette communication éclaire l’isolement dans lequel se trouve l’ancien leader départemental du Rassemblement national, aujourd’hui sans parti et donc sans militants et sans subsides. Il assure que "des discussions avec d’autres mouvements politiques sont encore ouvertes". Sans toutefois s’aventurer à les nommer.

💶 Ça pince. La semaine dernière, la maire de Cassis, Danielle Milon, était au tribunal correctionnel devant lequel elle traînait trois élus d'opposition, accusés de diffamation. En cause, la vente de la villa Mauresque, qui déchaîne les passions outre-calanques. Mais l'audience a tourné court. En cause, les 2 000 euros de consignation que la plaignante doit verser en cas de citation directe. La maire de Cassis a versé 1 999 euros d'abord, puis un euro, plus tard, en complément. Or, la défense avançait que ce dernier paiement a été effectué hors délai. Danielle Milon justifie ce retard par un plafond imposé par sa banque, après le vol de sa carte bleue. Pas suffisant pour émouvoir le tribunal, qui a mis fin à la procédure "pour irrecevabilité".

Rétention en tension. Fin mai dernier, l'opération "Jumbo", deuxième du nom, mobilise 700 agents et policiers dans tout le département, aboutissant notamment à l'interpellation de 36 étrangers en situation irrégulière. La préfecture se félicite d'un "bilan fructueux", mais un problème de taille demeure pour les pouvoirs publics : à l'instar des prisons, les centres de rétention administrative débordent. Et le CRA du Canet, dans le 14e arrondissement de Marseille, ne fait bien sûr pas exception. Voilà ce qui, selon nos informations, motiverait l’État à ouvrir de nouvelles places d'enfermement pour les sans-papiers sur le territoire marseillais via la création non pas d’un centre, mais d’un local de rétention administrative, dont la mise en place est beaucoup plus simple. Ce futur LRA, qui devrait être situé à la Capelette, viendrait ainsi compléter l'arsenal répressif mis en place par le ministère de l'Intérieur, après la création, il y a deux mois, d'un local du même type — à durée indéterminée — à l'aéroport de Marignane.

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De pire emprise. C'est un témoignage rare qu'a recueilli notre corédactrice en chef Coralie Bonnefoy dans le cadre de la série L'Emprise. Imad est un miraculé, comme son corps maculé de cicatrices peut en attester. Le 28 juillet 2021, deux hommes s'introduisent chez lui, à la Paternelle, et lui tirent dessus à huit reprises. Touché aux jambes, aux bras, à l’abdomen et au thorax, mais pas à la tête, le trentenaire s'en sort vivant. Quelques jours après le procès de ses deux meurtriers devant la cour d’assises d’Aix-en-Provence, fin mai dernier, Imad, à présent loin de Marseille, confie son histoire à Marsactu. Une trajectoire difficile, mais tristement banale, qui aura conduit ce jeune sans-papiers originaire d'Algérie à intégrer les réseaux marseillais en tant que petite main. Jusqu'à devenir, comme tant d'autres, l'une des premières cibles de ce que l’on appelle désormais des narchomicides. Son récit illustre de manière tragique l’uberisation des victimes, conséquence directe de l'uberisation globale des activités du trafic.

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Délaisse béton. Autrefois, c'était une "résidence modèle", dont les immeubles parés de mosaïques colorées s'égaillaient au milieu de rues intérieures noyées dans la végétation. Aujourd'hui, les lieux sont déserts, comme abandonnés. C'est d'ailleurs un sentiment d'abandon qui prévaut chez les habitants de la Maurelette, dans le 15e arrondissement de Marseille, comme a pu le constater sur place notre corédacteur en chef Benoît Gilles. Mise en arrêté de péril depuis 2021, leur cité a été placée sous administration judiciaire, au grand dam des propriétaires, qui contestent cette décision devant la justice. En attendant une éventuelle opération de requalification d’intérêt national voulue par les pouvoirs publics, les problèmes s'accumulent : pannes d'électricité, parkings condamnés par des amoncellements de déchets, absence de ménage et de veille anti-squat... Après des années d'attente et de dégradations, il faudra encore patienter quelques mois avant de connaître le sort réservé à la copropriété.

Exil était une fois. Asma*, Hassen et Ibrahim ont beaucoup en commun. Accompagnés par l’association marseillaise Cépar, qui lutte contre l’isolement et la précarité des personnes retraitées, tous trois ont affronté avec courage les affres de l'exil, dans l'espoir d'un avenir meilleur loin de leur terre natale. Et tous trois ont accepté de confier leurs souvenirs, leurs rêves et, parfois, leurs regrets à la réalisatrice sonore Charlotte Penchenier. Ce sont ces parcours de vie, parmi d'autres issus d'une exposition à la Compagnie, à Belsunce, que nous donne à entendre cette "collecteuse de témoignages", dont la délicatesse rend un bel hommage à la force de ses sujets.

Bal dingue. Ce sont les portes d'un monde insoupçonné, pour ne pas dire d'un univers parallèle, que nous ouvre la bien-nommée Diane Merveilleux dans Le Monde. Le 31 mai dernier, la journaliste a pénétré le palais de la Bourse à Marseille en même temps que trois centaines de jeunes vêtus, au choix, de robes à crinoline ou de costumes inspirés des mythologies grecques, nordiques ou égyptiennes. Toutes et tous ont déboursé 260 euros pour assister au bal littéraire organisé par Saphia Bentouil et Sarah Ravan. Sans compter la tenue, le transport et le logement, car les participants viennent parfois de loin. Mais peu importe le coût exorbitant de la fête, ils et — surtout — elles ont "besoin de rêver". Et cet événement immersif, entre culture geek, danses du Second Empire et tubes de Jul, leur aura permis, le temps d'une soirée, d'échapper à "ce monde de fous".

Ce 95e épisode de Pointue touche à sa fin. On espère que ça vous a plu et on vous donne rendez-vous jeudi prochain, toujours dans votre boîte mail, pour un nouveau tour de l'actu locale.

D'ici là, pour toute question, info ou bon plan bal mythologique, écrivez à pointue@marsactu.fr.