Hola, c'est Pointue !

Les terrasses se remplissent. Les agendas des ministres et même du président se garnissent de visites à Marseille... Pas de doute, c'est le printemps ! Et ça tombe bien, les colonnes de Marsactu fleurissent de toujours plus d'infos inédites !

Cette semaine, on reparle d'une affaire embarrassante pour le président de région, on vous raconte les coulisses de la visite d'Emmanuel Macron à la Castellane, mais on s'interroge aussi sur l'avenir du centre-ville marseillais.  

Pointue, numéro 46, vamos !

Lisa Castelly, cheffe de la newsletter
lisa@marsactu.fr

À PICORER

🚛 Ça rentre dans le rang. Les poubelles, nouvel épisode des chicayas métropole-mairie de Marseille. Alors que la première réorganise les rythmes de collecte des déchets, la seconde a fait savoir son agacement de voir le nombre de passages réduire dans certains quartiers. Une position officielle qui vient nourrir le conflit entre les deux institutions, mais ne ferait pas l’unanimité à la mairie. Sur une boucle interne, il y a quelques jours, une élue municipale de premier plan défendait la stratégie métropolitaine face à ses collègues : “Cette réorganisation est nécessaire et on note des améliorations.” Mais depuis le communiqué du maire publié mardi, c’est silence radio.

💔 Ça chouine. Saadé monte en puissance. L’armateur marseillais a passé la vitesse supérieure dans la construction de son empire médiatique en annonçant le rachat de BFM TV et RMC. Le média l’Informé a raconté les coulisses de la rencontre de l'homme d'affaires avec les représentants des salariés du groupe, et on peut imaginer que des oreilles ont dû siffler, avenue Salengro, à la rédaction de La Provence. Dans une démonstration douce-amère, Rodolphe Saadé a illustré ainsi sa vision de l’indépendance des médias qu’il possède : “Depuis que je suis propriétaire de la Provence, dès qu’il y a une info sur CMA CGM, elle est en tout petit et je me dis, j’ai mis autant d’argent pour n'avoir que des petits encarts... c'est un peu dommage. Mais je n’interviens pas ils veulent faire comme ça, c’est leur choix”. Émoji cœur de milliardaire brisé.

🚲 Ça se châle. À l’occasion de la présentation des chantiers ferroviaires de 2024, la directrice régionale SNCF gares & connexions, exprimait vendredi dernier sa fierté d'avoir tenu les objectifs de construction d’abris à vélo dans l’ensemble des gares de la région. “On est allés au-delà de la loi LOM”, fanfaronne la directrice régionale en faisant référence à la loi d’orientation des mobilités, qui impose entre autres des emplacements sécurisés pour les bolides des cyclistes. Seul hic et pas des moindres : “À Marseille par contre, ce n’est pas réglé. On est censés être à 700 places selon la loi LOM”, contre moins de 200 places aujourd'hui. “Mais on y travaille avec la métropole” s’empresse-t-elle d’ajouter. À jamais en queue de peloton...

DANS NOS FILETS

Futurama. Et si on parlait du futur ? Une fois n’est pas coutume, Marsactu a donné dans la prospective mardi, en interrogeant justement le “quartier du futur” marseillais, Euroméditerranée. À l’horizon 2030, le palais de Justice et ses différents tribunaux y déménageront. Et avec eux toute une activité économique. Le centre historique va-t-il perdre de sa superbe ? Alexia Conrath a croisé les regards sur ces sujets, tandis que Yasmine Sellami arpentait les allées, bien actuelles et bien vides, de la Joliette, où l’on ne serait pas contre un petit miracle, fût-il judiciaire.

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💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr

LE SUIVI

Lapin. Cette semaine dans Marsactu, vous avez pu lire les aventures d’Emmanuel Macron à la Castellane. Mais ce que vous n’avez pas lu, c’est que cette visite présidentielle surprise a entraîné l’annulation d’une autre séquence médiatique qui, elle, avait été préparée bien comme il faut. Le rendez-vous était donné à la presse à 11h, au commissariat Nord, qui devait recevoir la visite de trois ministres : Éric Dupond-Moretti (Justice), Gérald Darmanin (Intérieur) et Sabrina Agresti-Roubache (Ville). Arrivés sur place, les journalistes déposent leurs sacs pour une opération déminage. Sauf qu’on apprend à ce moment-là qu’Emmanuel Macron vient d'atterrir à Marignane. La préfecture annonce dans la foulée que “la séquence au commissariat est annulée”. Vent de panique : ni la commissaire de police, ni les communicants sur place ne sont au courant, les bras toujours chargés de dossards “presse” prêts à être distribués. Et vite remballés. On a aussi une pensée émue pour les policiers qui devaient être décorés par les ministres ce jour-là...

ON A CREUSÉ

Vintage. Marsactu ne lâche rien. Et encore moins les petits dossiers qu’on croirait enterrés par la justice. Cette semaine, Jean-Marie Leforestier révèle ainsi qu’une affaire vieille de plus d’une décennie impliquant des proches du président de région (Renaissance) va finalement aboutir à un procès. Au début des années 2010, “Renaud Muselier est alors encore l’ambitieux dauphin de Jean-Claude Gaudin à la mairie de Marseille”, rappelle-t-il, et à la direction générale du bailleur de la Ville se trouve un de ses très proches, Jean-Luc Ivaldi. Aussi, le fait que l’ex-femme de l’élu, l’avocate Stéphane Clément, se voit confier un très grand nombre des dossiers juridiques de l’entreprise a-t-il fait tiquer, jusqu’à la justice, qui vient d’ordonner un procès. Les deux se préparent donc à devoir répondre de prise illégale d’intérêts pour l’un et de recel, pour l’autre. 

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LE CLIN D'ŒIL DE CHARMAG

 

LE PLONGEON

Splendeur et décadence. Le procès du réseau des Oliviers A touche à sa fin. Nous vous en parlions déjà la semaine dernière : deux semaines durant, le tribunal judiciaire a interrogé les rouages de ce point de deal ultra-puissant du 13e arrondissement. Ce jeudi matin, Clara Martot Bacry nous plonge dans le parcours d’un prévenu natif du quartier qui a fini sa folle course en menant grand train à Dubaï. Sans être une tête de réseau, il en était probablement l’un des principaux fournisseurs. Son témoignage sans filtre a surpris jusqu’à la présidente du tribunal lorsqu’il a démarré son propos par ces mots  “Aujourd’hui, je reconnais les faits et je vais tout vous expliquer. Je faisais du semi-gros. J’ai gagné de l’argent, mais pas comme les juges d’instruction le disent. Et il me reste plus rien”.   

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ÇA SE DISCUTE

"C’est une photo de la façade de la kommandantur ?"

Commentaire par vékiya, au sujet de l'article du jour sur le procès des Oliviers et de la photo qui l'illustre (voir ci-dessus). Comme l'a rappelé 20 Minutes récemment : la façade du palais de justice, rue Émile-Pollak, ornée de svastikas est d'inspiration art déco et a été inaugurée bien avant l'occupation nazie....

ET AVEC ÇA

Dépassew. Jul plus fort que la linguistique, qui sera surpris ? Mais graphiques à l’appui, ça reste impressionnant. Sur X, un chercheur, doctorant en sciences sociales, Benoît de Courson, explique comment l’ultraproductif rappeur marseillais a mis ses outils de mesures en échec. Son objectif initial : observer à partir de données statistiques les évolutions lexicales du rap français (lire son article ici). Or, avec plus de 1000 morceaux produits et un recours à des mots toujours plus courts, les lois linguistiques employées par le chercheur se sont révélé inopérantes, illustre-t-il avec amusement dans un fil complet – on n'a pas tout compris, mais c'est à lire ici.

Pointue !, c'est fini pour aujourd'hui. Filez profiter du soleil pas encore couché, on s'occupe de l'actu pour vous ;)

Et si vous souhaitez nous révéler des scandales, poser une question qui vous taraude ou révéler la méthode infaillible pour décrypter les textes de Jul, écrivez à pointue@marsactu.fr.

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