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Pointue !, 112e numéro Depuis quelques jours, l'équipe de Marsactu rivalise d'inventivité sur les réseaux sociaux pour promouvoir la campagne "+500 abonné·es", qui prend fin dans quelques jours. En exagérant à peine, l'une d'entre nous a même demandé à ses abonnés s'ils imaginaient les municipales à Marseille et dans sa région sans notre média (bien sûr que non). | Sans aller jusque dans ces extrémités, la semaine qui vient de s'écouler apporte de l'eau à notre moulin. Les révélations se sont succédé à la une de Marsactu, de ce local commercial de Noailles transformé en meublés de tourisme sans autorisation, jusqu'au pain distribué dans les cantines et les hôpitaux de la métropole et qui refroidit entre rats et cafards, en passant par le risque pour la biodiversité que représente le projet de ligne THT vers Fos. Sans compter l'improbable retour de Jean-Noël Guérini, dont le parti fantôme est visé par une enquête judiciaire. | Autant de sujets qui témoignent de l'utilité, et même de la nécessité, qu'un média indépendant se mêle des affaires qui vous regardent. | |
| 📱 Ça sourit. Parfois, sourire un peu, ça fait du bien. Illustration, samedi 22 novembre, après le rassemblement organisé à la mémoire de Mehdi Kessaci. Quelques politiques sont encore sur place. Dans son manteau non pas vert, mais blanc, Marine Tondelier — elle connaît bien Amine Kessaci, qui milite au sein des Écologistes dont elle est la secrétaire nationale — s’apprête à quitter les lieux. Un instant, fugace, elle s’approche de Sébastien Barles, adjoint écolo au maire de Marseille, suspendu du parti pour avoir préféré se rapprocher de LFI plutôt que de rester dans l’orbite du Printemps marseillais. Et, sourire en coin, elle lui lance : "Si tu reviens, j’annule tout !" Référence à un SMS qu’aurait envoyé Nicolas Sarkozy à son ancienne épouse Cécilia, pour qu’elle revienne au foyer. Laquelle, comme chacun sait, n’a pas accouru. Et Sébastien Barles ? Ma foi, l’avenir le dira ! | 🗞️ Ça ose. "Inscrivez-vous gratuitement et contribuez à un futur meilleur tous ensemble." Ce mot d’ordre ponctue l’invitation qu’adresse La Provence à celles et ceux qui veulent prendre part à l’une des "grandes conférences" qu’elle organise. Il s’agit, ce vendredi matin au siège du journal, d’aller causer "Réindustrialisation". "Une transformation concrète de nos modes de vie", affirme encore le carton. Et pour donner corps à ces jolies formules qui fleurent bon la verdure printanière et l’air pur, La Provence s’associe… au groupe TotalEnergies. Nul doute qu’en matière de "futur meilleur", le géant pétrolier en connaît un rayon. | |
| Troubles de la tension. Réindustrialisation vs biodiversité. L'antagonisme n'est pas inédit, mais il trouve une nouvelle illustration avec le courrier des services de l'État que révèle notre journaliste Violette Artaud. La direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) Occitanie y pointe le risque d'extinction que le projet de ligne à très haute tension vers Fos fait peser sur plusieurs espèces d'oiseaux menacées. Pas de quoi émouvoir RTE, le gestionnaire du réseau public d’électricité, qui avance pour sa part que l'impact de la ligne THT sera "très faible", mettant en avant des mesures de compensation. Quant à la préfecture des Bouches-du-Rhône, elle a fait savoir à Marsactu qu’elle réservait ses réponses dans le cadre du débat global sur la réindustrialisation du golfe de Fos, organisé par la Commission nationale du débat public. Réponses qui doivent intervenir avant le 13 décembre. | |
| 💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr | |
| Bande appart'. C'était une première à Marseille et, de fait, "une audience importante et attendue", comme l'a souligné l'avocat de la Ville. Ce lundi 24 novembre, cette dernière assignait quatre propriétaires pour des locations illégales de meublés touristiques. Se défendant de vouloir faire un exemple, la municipalité a cependant réclamé de lourdes sanctions financières à leur encontre. Assurant par ailleurs travailler sur d'autres dossiers, qui devraient conduire à de nouvelles audiences. Le 5 rue Rouvière en fera-t-il partie ? Dans cet immeuble bourgeois de Noailles, un local commercial de 80 mètres carrés s'est transformé en "appart'hôtel" comprenant quatre studios et un sauna, sans autorisation ni de la copropriété, ni de la mairie, ainsi que le révèle Myriam Léon dans Marsactu. Au grand dam de ses habitants, qui se mobilisent haut et fort contre la location touristique, exhortant la Ville à agir. | |
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|  | Comptes à rebours. La dernière fois qu'il avait fait la une de Marsactu, il portait un masque, symptomatique de l'époque covid. Depuis, condamné définitivement dans l'affaire qui porte son nom, l'ancien sénateur socialiste et président du conseil général des Bouches-du-Rhône était, croyait-on, tombé aux oubliettes. Mais, en cette fin 2025, "il y a des juges pour encore penser à Jean-Noël Guérini", ainsi que le note Blaah, avec une pointe de malice, dans nos commentaires. Le siège de son mouvement, La Force du 13, a en effet reçu la visite, début novembre, de la brigade financière. Le parquet de Marseille aurait ouvert une enquête préliminaire sur "l’utilisation par un parti politique local de financements de la vie publique entre 2018 et 2020", croient savoir les dirigeants de Renaissance, dont les locaux ont également été perquisitionnés. Au vu de ses comptes, que notre président et journaliste spécialisé en data Julien Vinzent a méticuleusement compulsés, et de son activité publique — stoppée nette après la défaite des départementales de mars 2015 —, on peut légitimement s’interroger sur la destination des 719 000 euros d’aides publiques que le micro-parti a perçus en dix ans... Et il n'est pas interdit non plus de penser qu'on reverra sans doute Jean-Noël Guérini à la une de Marsactu. | |
| "La vie est une question de choix. Soit on éteint la perdrix, soit on éteint la lumière." | |
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| Des grues et des hommes. Parfois, une image en dit autant, si ce n'est plus, que des mots. Ici, c'est l'essence même d'Euroméditerranée que Felice Rosa a captée. En arrière-plan, les tours CMA CGM et la Marseillaise, symboles tout en hauteur de la première phase de cette vaste opération d'aménagement urbain en train de changer la façade Nord de Marseille. Dans un coin, la promesse d'une "réinvention" en 4x3. Et partout, des grues. Le photographe italien en aura croisé, des engins de chantier, au cours de ses pérégrinations pour illustrer notre série Quartier chantier, dont le dernier épisode est consacré à son travail. Avec Violette Artaud, ils ont sillonné le périmètre pendant de longs mois, afin de construire un récit au plus près des habitants. Les images, solaires, de Felice Rosa, donnent à voir, littéralement, la ville en train de se faire. Surtout, elles mettent en lumière la rupture entre les nouveaux quartiers et le faubourg ouvrier dans lequel ils s’implantent. | |
| Influence de trafic. Après l'onde de choc provoquée par l'assassinat de Mehdi Kessaci, notre partenaire Mediapart consacre le dernier épisode de son émission À l'air libre au poison du narcotrafic et à ses possibles antidotes. Parmi les invités, Coralie Bonnefoy revient sur les nombreuses enquêtes qu'elle a menées sur le sujet aux côtés de Benoît Gilles et Clara Martot Bacry. Lesquelles prennent désormais la forme d'un livre, Marseille sous emprise, à paraître en janvier aux éditions Hors d'atteinte (et en précommande ici). L'émission est l'occasion pour notre corédactrice en chef d'insister sur le travail de terrain effectué par Marsactu qui, à rebours du traitement fait-diversier ordinairement dévolu au sujet, cherche à comprendre les conséquences de la mainmise des réseaux sur la ville et, surtout, ses habitants. L'émission, passionnante, se penche longuement sur la logique de marché qui préside au fonctionnement des réseaux, témoignant de ce que produit le capitalisme débridé quand il n’a comme mode de régulation que la réponse policière. | |
| Il est temps de clore ce 112e numéro de Pointue. Rendez-vous jeudi prochain, même heure, même boîte mail, pour une nouvelle salve d'infos indépendantes. | |
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