|
Pointue !, 105e numéro À moins de six mois des municipales, et tandis que ça patine sévère au niveau national, les maires s'invitent plus que jamais dans les colonnes de Marsactu. À ma (divers) droite, l'édile de Cornillon-Confoux semble prendre ses aises avec le code de l'urbanisme au profit de sa belle-fille. À ma (divers) gauche, le premier magistrat de Marseille doit faire face à l'emprise grandissante du crack dans le centre-ville. À sa charge aussi de renégocier (enfin) le loyer du Vélodrome, dorénavant corrélé aux résultats de l'OM. Ça tombe bien, la saison démarre fort en termes d'affluence comme de résultats. | Cette semaine, on prend aussi des nouvelles des Habeilles, pionniers de l'habitat participatif à Marseille, et on picore quelques brèves croustillantes en avant-première. | Pointue, saison 4, épisode 6, allons-y ! | |
| 🏊♂️ Ça rame. La piscine du lycée marseillais Marseilleveyre est (enfin) rouverte, annonce la direction, après avoir viré au vert à la rentrée. Mais, pour que les élèves en profitent, les professeurs vont devoir aussi enfiler leur maillot de bain. La réglementation sur la surveillance a évolué, nécessitant désormais la présence d’une personne en plus du professeur d’EPS. Mais l’établissement n’a pas réussi à anticiper la situation avant les premiers cours. La solution ? "J'ai proposé aux enseignants d'accompagner leur collègue sur leurs créneaux de liberté, contre rémunération, en heures supplémentaires, mais sans contraintes de ma part", indique le proviseur, Robert Ciampi-Faggianelli, dans un courrier aux parents d’élèves. Il assure qu'il s'agit d'un dispositif transitoire (jusqu’à début novembre), en attendant que cette surveillance soit assurée par d’autres personnes. Comme des étudiants en licence de sport (Staps) ou des membres d'associations, en échange de créneaux de piscine. Des parents d’élèves ont réagi via la FCPE Marseilleveyre : "C'est ainsi que la cité scolaire a fait appel à des associations pour se substituer au service public." Sur cette critique, Robert Ciampi-Faggianelli ironise auprès de Marsactu : "Ne venez pas faire des vagues dans ma piscine." Trop tard. | 🚗 Ça s'emboucane. Un (autre) sujet a agité les élus au conseil municipal de Marseille ce vendredi 3 octobre. Dans l’intimité des couloirs de l’espace Bargemon, et même jusqu’à l’esplanade publique à la sortie de la séance, le ton est monté entre la directrice de cabinet du maire de Marseille et l’adjoint écologiste Hervé Menchon. Au cœur de la polémique, la question de l’utilisation des voitures avec chauffeur de la Ville. Une note du directeur général des services du 10 septembre est en effet venue clarifier un point : les élus ne peuvent pas en bénéficier pour se rendre à la séance. Une "nouvelle politique" qui crée des crispations chez certains, dont Hervé Menchon, peste-t-on à l'hôtel de Ville. L'élu écolo balaie quant à lui le sujet, ne souhaitant pas s’exprimer publiquement sur ce "désaccord privé". Il ne reste de toute façon plus qu’un conseil avant les élections municipales, et donc une séance sans chauffeur avant la fin du mandat. À moins de passer la seconde mandature. | ⛺ Ça campe. Éric Le Dissès est toujours vice-président de la métropole Aix-Marseille-Provence. Deux ans après être devenu un allié du Rassemblement national et avoir rejoint son groupe d’opposition à la présidente divers droite Martine Vassal. Et deux ans après que cette dernière a promis publiquement de lui retirer sa vice-présidence. Si, depuis, elle a invoqué des arguments juridiques pour expliquer son maintien, son entourage a toutefois indiqué à plusieurs reprises que ça y est, cette fois, promis, au prochain conseil métropolitain, les élus voteront son retrait. Sans aucune délibération en ce sens à l’ordre du jour depuis. Et pourtant, au conseil du lundi 6 octobre, il y a eu des mouvements dans les vice-présidences, mais pas pour celle d’Éric Le Dissès. Si, dans les faits, son fauteuil reste vide lors des séances, sur l’organigramme de l’exécutif, il est toujours bien présent.
⚔️ Ça se complique. Depuis des mois, la métropole est le théâtre d'une guerre syndicale fratricide entre deux syndicats Force ouvrière. Le dernier-né, piloté par Carine Pinet, a obtenu la reconnaissance de la confédération. En réaction, le canal historique, mené par Patrice Ayache, a décidé de se séparer de FO Ville pour reconquérir les agents. Ce faisant, il est devenu un nouveau syndicat et a donc perdu ses avantages, issus des élections professionnelles : autorisation spéciale d'absence, locaux, heures syndicales... Alors que le conflit est toujours pendant devant les tribunaux, FO canal historique a décidé de refusionner avec FO Ville, obtenant du même coup le retour de ses avantages syndicaux. Grosse colère de l'union départementale, acquise au syndicat dernier-né. Son secrétaire départemental, Franck Bergamini, dégaine donc une lettre du grand boss national qui met en demeure Martine Vassal de redonner les moyens de fonctionner au seul syndicat qu'il reconnait... Le dossier est donc reparti au service juridique pour un examen plus complet. | |
|  | Tout est permis. Le quartier dit de la Rivière, dans la jolie bourgade de Cornillon-Confoux, ne doit pas son nom au hasard : seules quelques dizaines de mètres le séparent de la Touloubre, un petit fleuve côtier dont les eaux ont une fâcheuse tendance à déborder. Au détour d'une route de campagne de cette zone inondable, donc non constructible, une maison toute neuve est pourtant visible entre les chênes verts et les thuyas. Comme notre corédactrice en chef Coralie Bonnefoy le révèle, sa propriétaire s'est contentée d'une simple — et lacunaire — déclaration préalable de travaux pour doubler la surface habitable de ce qui n'était, à la base, qu'un ensemble de cabanons, sans eau ni électricité. Sa proximité avec le maire de la commune, Daniel Gagnon, dont elle est la belle-fille, explique-t-elle la nonchalance des services municipaux quant au respect du code de l’urbanisme et du plan local d’urbanisme dans cette affaire ? L'édile comme la fille de son épouse s'en défendent, mais leurs "arguments" pourraient ne pas convaincre le procureur d'Aix-en-Provence, qui a désormais le dossier entre les mains. | |
| 💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr | |
|  | Les proies et l'ombre du crack. Dans le centre-ville de Marseille, leur présence est de plus en plus prégnante. Dans le débat public aussi, les consommateurs de crack occupent une place de choix. Lors du dernier conseil municipal, Benoît Payan en personne a fait appel à l'État, qui "laisse les toxicomanes à la rue". Une manière pour le maire d'éviter d'assumer l'échec de l'implantation d'une halte soins addictions. À laquelle, après des mois de tergiversations, le préfet Georges-François Leclerc a opposé une fin de non-recevoir. Sur le terrain, cette décision ne fait pas l'unanimité, comme a pu le constater notre corédacteur en chef Benoît Gilles. Si certains riverains font feu de tout bois pour obtenir un peu de tranquillité, allant jusqu'à inviter le député RN Franck Allisio à venir constater la situation, d'autres — habitants du quartier, acteurs de la réduction des risques et usagers — se désolent de voir la prise en charge sanitaire reculer au profit du seul volet répressif. Pendant ce temps, sur les trottoirs de Marseille, le crack n'en finit plus d'avaler ses proies. | |
| Partagez cette newsletter ! | Pointue ! et Marsactu n'existent que grâce à celles et ceux qui les lisent. Si ce numéro vous plaît, parlez-en autour de vous grâce aux icônes ci-dessous. | |
|  | Droit au brut. Le président de Marsactu, Julien Vinzent, est-il un supporter de l'OM ? Ce nouvel épisode de notre podcast Le Bocal ne le dit pas. Cela ne l'empêche pourtant pas de se révéler riche d'enseignements sur les coulisses de notre (très) cher Vélodrome. En vulgarisateur consciencieux (et facétieux), celui qui est aussi journaliste spécialisé en data dispense, au micro de Violette Artaud, un passionnant cours de finance. Où il est question de part variable en équivalent barquettes de frites, du diable qui se cache toujours dans les détails et de l'indifférence au beau jeu des magistrats de la chambre régionale des comptes. C'est justement à la faveur d'un rapport de la CRC, dont la Ville de Marseille a décidé d'appliquer les recommandations à la lettre, que le loyer du stade municipal est revenu à la une de notre média. Tout comme l'invraisemblable contrat passé par la mairie avec Arema, l'obligeant à régler l'impôt sur les bénéfices de cette filiale de Bouygues, qui a posé un toit sur le Vélodrome. | |
| "Donner son nom à une impasse aurait été suffisant." | |
| |
| Une ruche idée. Il y a un an presque jour pour jour, on vous racontait comment les vingt-cinq membres du collectif Les Habeilles essuyaient les plâtres du concept d'habitat participatif en locatif social à Marseille. Au printemps dernier, et après plus de quatorze années de gestation, l'essaim a enfin pu intégrer sa ruche de Saint-Mauront (3e arrondissement). Dans ce cube bardé de cuivre, encore en chantier quand ils y ont emménagé, les locataires apprennent encore à vivre les uns à côté — et aux côtés — des autres. Malgré l'adversité, des malfaçons qui se multiplient (infiltrations d’eau, électricité défaillante, ascenseur en panne dès qu’il pleut…) et un bailleur social pas toujours bienveillant, ils construisent, peu à peu, un vivre-ensemble basé sur la solidarité. Une "entraide sans précipitation", comme la qualifie un des habitants, que les Habeilles attendent de mettre à l'épreuve de leur quartier, avec l'ouverture prochaine d'une salle polyvalente au rez-de-chaussée. | |
| En vert et bleu. À l'occasion du Climat Libé Tour, qui fait escale à la Citadelle de Marseille ce week-end, le quotidien national "s'est mis au vert et bleu" pour explorer la ville et son décor naturel dans une série de courts articles. Au sommaire : un reportage qui part à la recherche des arbres dans le centre, un énième constat des inégalités Nord/Sud quant à l'accès à la mer et, plus original, un inventaire de la faune qui "gravite autour de la deuxième ville de France et commence à s’implanter dans des zones urbanisées". Un quatrième papier annonce : "On va s'en prendre plein la figure". Suivant les pas du délégué à l'action territoriale du parc national des Calanques, Alain Vincent, nos confrères reviennent sur les mesures prises par l'employeur de ce dernier pour préserver ce territoire fragile, qui attire près de trois millions de visiteurs chaque année. L'accroche de l'article évoque un éboulement, coïncidant avec l'interdiction d'accès à deux calanques, Sugiton et la bien nommée "des Pierres tombées", en raison d'une chute de blocs. C'est ce qui s'appelle coller à l'actualité. | |
| Sur cette chute s'achève ce 105e numéro de Pointue. On vous donne rendez-vous jeudi prochain, même heure, même boîte mail, pour un nouveau florilège d'infos locales et indépendantes. | |
| Rejoignez Marsactu sur les réseaux sociaux ! | Cette newsletter vous est proposée par : | Ne plus recevoir aucun mail de Marsactu (si vous êtes abonné.e cela peut bloquer des envois importants) : cliquez ici (attention, vous serez désinscrit au clic sans demande de confirmation). | | | | |