Bonsoir, c'est Pointue !

👮 Ça recadre. Isabelle Campagnola-Savon a été la vedette du début du conseil municipal marseillais ce jeudi 12 décembre. L’élue régionale, coréférente départementale d’Horizons avec le maire d’Arles Patrick De Carolis, a essuyé des embruns au détour d’une déclaration sur une délibération en matière portuaire. Elle y a tressé les lauriers de la politique régionale en la matière sous les quolibets de la majorité municipale. Qui lui a rappelé, sans scrupule, comment elle a été recadrée par son camp. C’est qu’après avec avoir posté sur X un message de soutien à Renaud Muselier “en tant que responsable 13 d’Horizons”, elle a été sèchement rattrapée par la patrouille. “Je rappelle qu’à ce jour, Horizons n’a accordé ni soutien, ni investiture à quelque candidat que ce soit pour les municipales à Marseille, a réagi Patrick De Carolis par communiqué. Le temps des décisions viendra en 2025, selon notre calendrier et nos procédures. Les déclarations d’Isabelle Savon (...) sont des initiatives personnelles qui n’engagent pas officiellement notre mouvement.” Chouette ambiance.

❌ Ça annule. C’était pourtant bien parti pour Une génération pour Marseille, le collectif créé par les personnalités de la “nouvelle génération” de la droite locale. Le premier débat public avait eu une forte résonance, en tout cas dans le microcosme politico-médiatique. Notamment grâce à la présence de Christophe Pierrel, ancien proche collaborateur de Benoît Payan, qui avait réglé ses comptes en direct avec ses anciens collègues. Le président du micro-parti, Romain Simmarano, par ailleurs directeur de cabinet de Renaud Muselier, avait clos l’événement en s’engageant pour la tenue d’une nouvelle réunion ce jeudi 12 décembre sur le thème de la sécurité, et de bien d’autres à venir. Le rendez-vous n'aura finalement pas lieu. Du côté du collectif, on explique cette annulation par la censure du gouvernement, alors qu'un de ses membres devait être présent. “On fera bien cet événement, précise-t-on toutefois. Certainement en janvier.” À suivre après les vacances hivernales, donc.

Self service. Député des Bouches-du-Rhône ? Président du groupe d'opposition RN au conseil régional ? Difficile de s'y retrouver entre les différentes fonctions de Franck Allisio. Il faut dire que le chef de file local du parti frontiste n'en finit plus d'entretenir la confusion. Les révélations de Marsactu quant au double emploi — illégal — de ses collaborateurs parlementaires et l'utilisation des locaux du RN au conseil régional comme base arrière n'ont rien d'un cas isolé. Benoît Gilles a pu retracer une utilisation systémique des véhicules de service attribués par la région au groupe RN pour des évènements sans lien avec l’institution. Les vidéos que nous publions illustrant ce mélange des genres, qui pourrait être interprété comme un détournement de fonds publics, risquent de sacrément écorner l'image de cet autoproclamé chevalier blanc anti-fraude.

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Pas Satysfaisant. C'est une histoire au long cours, hélas. Connue de la Ville depuis 2013. Ville qui aura attendu six ans avant d'informer les riverains que le ruisseau des Aygalades et ses eaux souterraines présentent des taux de chrome VI, un métal lourd cancérogène, très supérieurs aux obligations préfectorales. Cinq ans plus tard, la dépollution du petit fleuve côtier par l'entreprise Satys, qui a racheté le groupe à l'origine de cette contamination, est toujours à la traîne. Et la qualité de ses eaux, "médiocre". Une mauvaise nouvelle pour les voisins de Satys, peu informés des dangers liés à la présence du chrome VI dans le ruisseau, ainsi que pour la flore et la faune locales. Et la prochaine ouverture du cours d'eau à ciel ouvert dans deux parcs publics d'Euroméditerranée n'est pas pour nous rassurer.

Maux d'excuses. C'est une “grande douleur de ne pas avoir entendu de pardon. Ni Simona, ni Pape, ni Taher, ni Chérif, ni Ouloume, ni Fabien, ni Marie-Emmanuelle, ni Julien ne reviendront, avec ou sans excuse. Mais on attendait des excuses. Pour notre sérénité”. Ces mots, forts, bouleversants, sont ceux de la mère de Simona Carpignano, décédée avec sept de ses voisins dans les effondrements de la rue d'Aubagne. Mais ils pourraient avoir été prononcés par n'importe quel membre d'une des familles de victimes du drame, tant ils reflètent l'état d'esprit général alors que la fin du procès approche. Notre spécialiste police-justice Clara Martot Bacry a recueilli les ressentis de quatre d'entre elles, qui oscillent entre "colère" et "frustration".

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Bloqués. Le temps semble s'y être arrêté. Quatre ans après l'incendie meurtrier qui a ravagé ses derniers étages, l'entrée N des Lauriers n'a pas vraiment changé. Et dans ce climat de désolation, le quotidien n'est pas facile pour les onze ménages qui vivent toujours sur place, sans ascenseur depuis le drame. Confiée au même juge que les effondrements de la rue d'Aubagne, l'instruction piétine. Retardant ainsi la réfection des lieux par le bailleur Habitat Marseille Provence, qui songe à reloger ces derniers habitants. Benoît Gilles est allé prendre de leurs nouvelles, constatant, comme on pouvait s'en douter, que les Lauriers ne sont pas près de voir la vie en rose...

Première séance. Jolie initiative que celle du blog marseillais Qui vive. Dans le cadre d'un atelier journalisme animé par son équipe, trois élèves du lycée Saint-Charles ont interviewé le responsable et la programmatrice du cinéma le Gyptis, qui célèbre en 2024 son dixième anniversaire. L'occasion d'évoquer l'histoire, les projets et, surtout, les spécificités de cette salle "art et essai" de la Belle de Mai, rattachée à la Friche. "Pas rentable en soi" (les tarifs y sont plus qu'abordables), le Gyptis s'inscrit avant tout dans l'idée de "rendre service à la communauté", en offrant une "proposition culturelle" riche et variée aux habitants de ce "quartier en grande difficulté sociale et économique". Pour (mal) paraphraser un grand du 7e art : Qui vive le cinéma !

Pointue, 75e numéro, c'est fini pour aujourd'hui ! On se retrouve jeudi prochain, même heure, même boîte mail, pour de nouvelles exclus signées Marsactu.

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