Bonsoir, c'est Pointue !

Parfois, les scoops, les enquêtes et les reportages se bousculent dans les colonnes de Marsactu, et il est bien difficile de faire une sélection pour cette newsletter sans craindre de laisser les lecteurs passer à côté de l’article incontournable.

Cette semaine, on parle d'une figure marseillaise à l'impressionnant réseau, on revient sur les enjeux du procès de la rue d'Aubagne, et puis, ah, oui, on parle armement à l'international

Pointue, numéro 47, c'est parti !

Lisa Castelly, cheffe de la newsletter
lisa@marsactu.fr

À PICORER

Ça jure. "Qu'ils aillent se faire foutre." La phrase est lâchée dans le cadre feutré de l'hôtel de Région, par un président que le langage fleuri n'effraie pas. Cible de l'agacement de Renaud Muselier (Renaissance) ? La Ville de Marseille, accusée de traîner des pieds pour financer la cité régionale et méditerranéenne du cinéma, pierre angulaire du volet culturel du plan Marseille en grand. "On a tous signé, le préfet était là, sous les ors de la préfecture. Ça fait deux ans !" Ou quasiment. Mais le vrai hic est ailleurs : comme l'a récemment détaillé Marsactu, ce sont surtout les collectivités présidées par Martine Vassal (divers droite) qui sont les moins allantes pour contribuer au fonctionnement du futur équipement. On n'imagine pas avoir mal compris la cible du juron...

☁️ Ça se planque. Voilà une semaine que Rodolphe Saadé prend bien garde à ne pas piper mot de l'affaire qui a secouéLa Provence, dont il est propriétaire. Si son ombre est partout dans la mise à pied puis la réintégration du directeur de la rédaction, il ne s'est jamais exprimé publiquement. Selon nos informations, même devant la commission d'enquête sur la TNT qui l'a auditionné à l'Assemblée nationale mercredi 27 mars, l'armateur est resté muet sur le sujet. C'est notamment Jean-Christophe Tortora directeur général de Whynot médias qui a répondu sur cette actualité brûlante. Auprès du Figaro, celui-ci avait déjà juré que son patron n'avait eu aucun rôle dans les décisions controversées.

🔌 Ça s'entend. Une heure, puis deux heures de retard pour un point presse. Vendredi dernier, les journalistes attendent dans un salon de la préfecture pendant une réunion consacrée à la rénovation urbaine, quand ils sont enfin invités à prendre quelques photos dans la salle où se trouvent la secrétaire d'État Sabrina Roubache et des représentants des collectivités. Les clichés pris, il faut déjà ressortir. Samia Ghali s'impatiente. "On n'a pas fini", dit la maire-adjointe à la cantonade. La presse est redirigée vers un autre salon. Où, malgré la porte fermée, l'on entend parfaitement le préfet Christophe Mirmand dire : "vous pouvez y aller, les murs sont épais". Samia Ghali le reprend : "ils sont peut-être épais, mais j'ai un micro. Maintenant, je m'en fous, j'ai rien à cacher". Effectivement, une enceinte est ouverte dans la pièce et les journalistes peuvent tout entendre distinctement. Dans la seconde, surgit une attachée de presse pour, à nouveau, déplacer les plumitifs. Dommage.

🗑️ Ça fait de l'intox. Depuis quelques mois, vous avez peut-être croisé à la faveur d’un algorithme un étrange site d’information baptisé “News of Marseille”. En quelques clics sur les articles, il est assez aisé de remarquer que les textes ainsi que toutes les illustrations vantant des lieux touristiques enchanteurs sont créés par intelligence artificielle – indice : le Mont-Saint-Michel ne se trouve pas sur le Vieux-Port. Mais c’est un autre aspect qui a fait tiquer la rédaction de Marsactu : le nom du site. Car News of Marseille, c’était le nom du média lancé en 2011 par Alexandre Guérini, alors en pleine tempête judiciaire dans l’affaire de corruption qui a valu sa condamnation définitive tout récemment. On a vérifié : le magnat des déchets, actuellement en détention, ne se cache pas derrière le site d’infox 100% IA, détenu par une société de la région nantaise. Le recyclage, oui, mais y a des limites.

DANS NOS FILETS

Réseaux. Il y a des figures locales qu’on croise et recroise dans les événements et cérémonies officielles sans plus bien savoir à quelle institution elles sont rattachées. À Marseille, Alain Gargani entre définitivement dans cette catégorie. Et pas étonnant qu’on s’emmêle entre ses différentes casquettes : l’homme est à la fois élu municipal et régional, chef d’entreprises, président du syndicat des petits patrons CPME Sud, administrateur d’un organisme de santé et à la tête d’un microparti politique. Coralie Bonnefoy a plongé dans les méandres des réseaux de ce personnage incontournable dont le cumul d’activités frôle souvent le mélange des genres.

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💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr

LE SUIVI

Long cours. Le 7 novembre prochain, aucun doute que Benoît Gilles se trouvera au palais de justice pour l’ouverture du procès des effondrements de la rue d’Aubagne. Voilà plus de cinq ans que notre journaliste, et d’autres membres de l’équipe comme Violette Artaud, suit sans répit les évolutions de ce dossier. Depuis ce funeste 5 novembre au matin, et même avant. Les plus anciens lecteurs s’en souviennent, Benoît avait écrit sur l’état du n°63 en 2016, sans que son article ne provoque aucune évolution. Quelques minutes avant le drame, sur le chemin de la rédaction, il passait sous leurs fenêtres en se demandant comment ils pouvaient être toujours habités. Alors évidemment, Marsactu suivra le procès sans en rater une minute. Benoît en décrypte les enjeux ici. Tous nos articles liés aux effondrements sont quant à eux rassemblés dans ce dossier.

ON A CREUSÉ

Business. De l’international au local. Cette semaine, Marsactu a fait irruption dans un débat qui dépasse largement le corset montagneux en joignant ses forces à celles du site d’investigation Disclose, autour des journalistes Ariane Lavrilleux et Nina Hubinet. Leurs révélations montrent comment une usine marseillaise a pu livrer du matériel d’armement, plus précisément des maillons reliant entre elles des cartouches de mitrailleuse, vers Israël en période de guerre. Depuis la sortie de nos révélations, le ministère des Armées et l’entreprise ont promis que ces expéditions visaient à repartir vers d’autres pays, sans en apporter de preuve formelle. Une affaire à suivre dans nos colonnes et celles de Disclose

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ÇA SE DISCUTE

"Démarche discrète et efficace que voilà. À côté, d’autres démarches “flamboyantes” paraissent bien ternes …"

Commentaire par Marc13016, au sujet de notre reportage avec les familles de victimes marseillaises du trafic en voyage en Italie pour rencontrer des associations antimafia.

LE CLIN D'ŒIL DE CHARMAG

 

LE PLONGEON

Food. On ne parle pas souvent cuisine dans les colonnes de Marsactu, et encore moins de restau à la mode, à l’exception de la sortie du superbe livre de notre ex-chroniqueur Ezechiel Zerah. Mais recevoir la cheffe Laëtitia Visse au côté de Michel Gairaud dans le cadre de l’émission que nous co-animons tous les mois sur Radio grenouille ne pouvait que déboucher sur un échange passionnant. Pionnière du mouvement metoo en cuisine, charcutière militante et figure de proue de la nouvelle scène culinaire en vogue, la néo-Marseillaise pose sur la ville un regard précis et passionné. “Je suis heureuse à Marseille, pour tout ce qu'Aix n’a pas”, résume-t-elle, montrant à quel point elle a cerné les enjeux locaux essentiels.   

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ET AVEC ÇA

Place nette. Marseille ayant fait les gros titres ces derniers jours, la France entière a pu donner son avis, multiplier les chroniques et les blagues… Nous, on retiendra la chronique de Charline Vanhoeanacker en ouverture de son émission Le Grand dimanche soir sur France inter. “Le seul départ que le président Macron a provoqué, c’est celui du directeur de la rédaction de La Provence. Cette opération place nette a très bien fonctionné, mais surtout pour la presse”, tance l’humoriste. Avant de s’interroger sur le concept de “mexicanisation” de Marseille : cela signifie-t-il que le prochain album de Jul se fera "en featuring avec des mariachis" ? Pour l’écouter en entier, c’est ici (et pour écouter notre épisode du Bocal de Marsactu sur la crise à La Provence, c’est là).

Vous êtes arrivé au bout de Pointue !, pour ce jeudi au moins. Rendez-vous la semaine prochaine dans l'arène de l'info locale indépendante.

D'ici là, pour partager vos infos, vos interrogations ou vos contacts de mariachis, écrivez à pointue@marsactu.fr.

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