Pointue ! a un an !

C'était un jeudi, il y a 364 jours. Le premier numéro de la newsletter signée par Marsactu arrivait sur les boîtes mails de centaines de curieux. On était fébriles, un peu débordés par les derniers détails techniques à régler, mais à 18 h 04, ce jeudi 16 mars 2023, le premier envoi était lancé. Merci d'être toujours très nombreux (1600 selon le dernier décompte) à recevoir notre lettre hebdomadaire avec impatience et gourmandise ! Rendez-vous en bout de mail pour un petit cadeau de nous à vous.

Mais comme l'actu ne s'arrête jamais, pas le temps pour la nostalgie. Cette semaine, on clôt le lourd dossier de l'affaire Guérini, on prend le petit-dej à Belsunce et on plonge dans la mécanique d'un puissant réseau de deal.  

Pointue, an 02, numéro 1, nous voilà !

Lisa Castelly, cheffe de la newsletter
lisa@marsactu.fr

À PICORER

🥤 Ça fait pschiit. Les maires de secteur, stop ou encore ? La rengaine revient régulièrement ces derniers mois, depuis l’annonce d’une refonte de la loi électorale PLM à l’horizon encore flou. Dernière sortie, celle de la maire d’arrondissements des 1/7, Sophie Camard (Printemps marseillais). Se félicitant pour l’initiative des encas matinaux distribués dans une école de son secteur (voir plus bas), elle a cinglé dans un tweet : “Le mépris que je lis sur les élus de proximité, gardez-le pour vous et faites mieux”. La flèche est bien évidemment dirigée vers son ex homologue des 9/10, Lionel Royer-Perraut (Renaissance) qui a parlé récemment de "maires Canada dry" : "ils ont l’apparence d’un maire mais ne le sont pas dans les faits". Tout cela n’est peut-être qu’une affaire de petit-dej…

📸 Ça s'incruste. On a déjà parlé ici de Marseille, le nouveau magazine municipal sur lequel on aime bien compter le nombre de fois où apparaît le maire (seulement cinq dans le numéro de mars). Mais dans cette dernière édition, c’est un autre visage qui a attiré notre attention. Page 18, une double-page célèbre les droits des femmes, avec en illustration l’image de la foule des coureuses de la Marseillaise des femmes 2023. La rédaction a-t-elle remarqué, au premier plan, que le seul visage masculin était celui… d’un opposant municipal ? On distingue en effet très nettement la mine extatique du LR Ludovic Perney, conseiller d’arrondissements et vice-président à la région, qui s’offre là un splendide “photobomb” gratis dans la revue de la mairie. Plus discrète, on remarque aussi à ses côtés Nora Preziosi, vice-présidente (divers-droite) du département. Un petit coup de projecteur au prix de quelques foulées.

☝️ Ça s'engatse. Là, pour le coup, on a renoncé à compter. Mieux que les débats délirants sur la disparition supposée de Kate Middleton, le réseau X accueille depuis quasiment deux semaines une joute homérique entre l’opposant municipal LR Pierre Robin et le conseiller municipal délégué à l’urbanisme Éric Méry (Printemps marseillais). Pour être tout à fait honnêtes, on avait suivi dans le cadre de cet article, puis on a perdu le fil, devant les dizaines d’invectives échangées. Quand Pierre Robin accuse Éric Méry de "manquer d'autorité", celui-ci le qualifie de “lanceur d’alerte de Wish”. Débat de haute volée à ne pas louper (en cas d’insomnie, par exemple).

DANS NOS FILETS

Saga. Guérini Jean-Noël : the end. Il y a une décennie encore, il était le patron socialiste des Bouches-du-Rhône. En 2008, il ratait la mairie de Marseille d’un cheveu. Dans quelques jours, il rendra son dernier mandat et récupèrera un bracelet électronique à la cheville, sur ordre de la Cour de cassation, après quinze ans de dégringolade judiciaire et politique. La plus haute juridiction a confirmé le jugement rendu en appel en 2022, le condamnant à trois ans de prison, dont la moitié avec sursis, assortis de cinq ans d’inéligibilité pour prise illégale d’intérêt dans le cadre de ses fonctions de président du département. Pour tout comprendre du jugement, le décryptage de Jean-Marie Leforestier est à retrouver ci-dessous. Vous pouvez aussi vous replonger dans ce long récit que nous avions publié en 2021 à la veille du premier procès, ou encore dans toutes nos archives consacrées à l’affaire.

Lire notre décryptage

💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr

LE SUIVI

Retour aux Oliviers. Il y a quelques années encore, Marsactu traitait très peu des questions de trafics. Non-dotés d’une rubrique faits-divers, nous cherchions encore à trouver la bonne approche pour décrypter cette réalité qui frappe la ville. En février 2021, Coralie Bonnefoy se lançait dans un reportage qui allait donner le ton de notre suivi de ces sujets pour les années à venir. Cité des Oliviers, dans le 13ᵉ arrondissement, elle racontait le quotidien des habitants sous l’emprise d’un réseau tout-puissant. L’Emprise, c’est le nom que, deux ans plus tard, nous donnions à notre série d’enquêtes sur le deal à Marseille. Avec toujours ce fil rouge de l’impact de ces systèmes mafieux sur le quotidien de quartiers entiers. En 2024, Marsactu n’a toujours pas de rubrique faits-divers, mais il nous semblait logique de suivre le procès du réseau des Oliviers, trois ans après ce premier article. Lire notre reportage à l’audience de mercredi ici ou écouter les coulisses de l'enquête en podcast là.

ON Y ÉTAIT

Tartines. À table ! À l’école Maurice-Korsec, dans le 1ᵉʳ arrondissement, un petit-déjeuner gratuit est désormais proposé aux enfants et à leurs parents tous les matins. La raison de cette initiative n’est pas à chercher très loin. “Cette idée vient d’un constat de terrain réalisé avec les habitants et les associations qui œuvrent dans l’aide alimentaire : dans le quartier, il y a des gosses qui arrivent à l’école le ventre vide, car ils ne mangent pas le matin. Des enfants dont, parfois, le dernier repas est celui de la cantine, la veille. Et cela constitue une rupture évidente de l’égalité scolaire”, déroule Gilles Aspinas, adjoint de la maire des 1/7. Coralie Bonnefoy était présente lors de la première distribution ce lundi. Et il semble que la demande était bien là : sur 222 élèves à l’école, 107 étaient déjà inscrits et d’autres ont rejoint la liste dans les heures suivantes.

Lire notre reportage

Partagez cette newsletter !

Pointue ! et Marsactu n'existent que grâce à celles et ceux qui les lisent. Si ce numéro vous plaît, parlez-en autour de vous grâce aux icônes ci-dessous.

LE CLIN D'ŒIL DE CHARMAG

 

ÇA SE DISCUTE

"Il était temps ! À la retraite à 73 ans après autant de magouilles ce n’est pas non plus l’exploit du siècle de la part de cette justice trop souvent cousine avec la famille des tortues".

Commentaire par demidi.aminuit au sujet de la condamnation de Jean-Noël Guérini.

LE PLONGEON

Sauvée par la fraude. Prendre les transports avec Soly, c’est toujours l’assurance d’aventures inattendues. Pas tant dans les destinations que dans les rencontres qu’il effectue en chemin. Souvent drôles, quelques fois dramatiques, et le plus souvent les deux à la fois. Samedi dernier, il racontait la mobilisation spontanée née autour d’une passagère fuyant son domicile et les coups de son compagnon. Une solidarité inopinée mise à l’épreuve par l’arrivée des contrôleurs dans la rame.   

Lire la chronique

ET AVEC ÇA

Bellevue. La cité Félix-Pyat, aux portes des quartiers Nord, est surtout connue pour ses tensions liées aux trafics de drogue. Les sociologues Dennis Rodgers et Steffen Jensen ne disent pas le contraire. Ils ont passé plusieurs mois à parcourir les travées de cette résidence qui abrite plus de 600 ménages, aussi appellée “Parc Bellevue”. Parmi les interrogations qu’ils ont soumises à 228 foyers, celle de la violence, telle que les habitants la perçoivent. Dans un article paru sur The Conversation, ils résument leurs premières conclusions, avant la parution d'un livre à venir. Leur constat principal : si la brutalité des réseaux est indéniable, aux yeux des résidents, elle passe après d’autres inquiétudes : la « saleté », la « pauvreté », « l’état des bâtiments » et la « santé » arrivent en premières places, avant la violence et la délinquance. De Félix-Pyat, nous parlions justement dans nos colonnes samedi dernier, avec un tour dans le tout nouveau parc de Bougainville inauguré au pied des barres d’immeubles, promesse fragile d’un futur peut-être moins étouffant.

Ce numéro anniversaire touche à sa fin, merci de continuer à nous lire jusqu'au bout ! Notre cadeau pour vous ? 30% de réduction sur l'abonnement annuel si vous utilisez le code ANNIVPOINTUE ou en cliquant là, d'ici à ce soir. De quoi vous assurer l'accès à Marsactu et à votre newsletter sans compter les numéros...

Rendez-vous jeudi prochain, 18h, pour un nouveau numéro. En attendant, écrivez à pointue@marsactu.fr pour toute question, remarque, ou carte d'anniversaire animée.

Rejoignez Marsactu sur les réseaux sociaux !

Cette newsletter vous est proposée par :

9, rue Euthymènes, 13001 Marseille
Lire en ligne - Se désabonner

Ne plus recevoir aucun mail de Marsactu (si vous êtes abonné.e cela peut bloquer des envois importants) : cliquez ici (attention, vous serez désinscrit au clic sans demande de confirmation).