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Pointue est revenue !

Les journalistes, chez Marsactu, on les préfère en liberté. Alors impossible de démarrer ce numéro sans adresser tout le soutien de la rédaction à notre consœur et collaboratrice Ariane Lavrilleux, qui a passé 39 heures en garde à vue cette semaine, pour répondre au sujet d'enquêtes remarquables qu'elle a publiées et dont la véracité n'a jamais été remise en cause. Force à Ariane et vive l'investigation !

Dans nos colonnes cette semaine, on ne fait peut-être pas (encore) trembler la République, mais on continue de travailler à vous fournir une info locale de qualité, avec un retour sur le dossier des procurations frauduleuses de la droite, un focus sur la précarité alimentaire qui explose et des enquêtes qui portent leurs fruits plus vite qu'on ne l'aurait imaginé.

Pointue, 21e édition, on lâche rien !

Lisa Castelly, cheffe de la newsletter

À PICORER

🏉 Ça s'emmêle. La coupe du monde de rugby amène son lot de gagnants et de perdants en récupération politique. Parmi les perdants, l’opposition aixoise, fâchée de ne pas avoir été invitée pour accueillir l’équipe de France, en villégiature dans la ville du roy René. Alors que la maire, Sophie Joissains (UDI), en a, elle, profité pour multiplier les photos sur les réseaux. “C'est avec l'argent des Aixois qu'on a pu accueillir les Bleus donc la moindre des choses c'est que l'accueil soit rendu public et pas que ça soit réservé à la majorité”, grince-t-on dans l’opposition. D’autant que le staff de l’équipe de France aurait demandé à ce que la municipalité n’organise pas de cérémonie officielle en mairie “afin de ne pas perdre de temps de préparation”. Mais la Ville n’a pas résisté et en a même profité pour vanter les travaux menés sur le complexe sportif qui accueille l'équipe. Chiffrée à 18,6 millions d’euros, la rénovation s’est bouclée avec un surcoût de cinq millions par rapport à l’enveloppe initiale. Ça aurait été dommage que des élus chagrins viennent le souligner.

🎙️ Ça tâcle. IAM s’est une nouvelle fois reconstitué, mais cette fois-ci pour remettre à sa place la secrétaire d’État Sabrina Agresti-Roubache. Le groupe n’a pas apprécié que la Marseillaise laisse dire sur le plateau de Quotidien qu’elle avait été chargée de production de l'album iconique l’École du micro d’argent. Et s’est donc fendu d’un démenti en vidéo, où ses membres, mines fermées, demandent aux différents médias qui ont relayé l’info par le passé de corriger l’erreur. Interrogée par La Provence, Sabrina Agresti-Roubache ne nie pas la bévue et ajoute une précision : elle a bien été chargée de production sur plusieurs clips d’IAM mais en effet, jamais sur la partie musicale. L’entourage de l’élue ne manque pas de glisser à nos confrères que la réaction vive des rappeurs serait d’abord due "à leur anti-macronisme primaire."

Ça évangélise. Ce samedi, le pape est à Marseille, si jamais vous avez raté l’information. Celle qui ne l’a certainement pas loupée, c’est la sénatrice LR Valérie Boyer, catholique revendiquée, qui participait cette semaine à une émission consacrée à la religion sur la chaîne CNEWS. Installée au côté d’un homme d’Église en soutane, la parlementaire en a notamment profité pour tresser les louanges de l’enseignement catholique marseillais. Après s’être réjouie que ces établissements soient “très appréci[és] de toutes les religions”, elle a acquiescé pieusement aux propos du présentateur qui rappelait que l’enseignement catholique doit d’abord “annoncer l’évangile et le Christ” et “évangéliser” ses élèves. “Exactement”, a-t-elle appuyé. Pour la neutralité, on repassera.

DANS NOS FILETS

Clientèle. "Vous me demandez s’il s’agit d’un rabatteur de voix ou de procurations, je vous réponds que non, il sait mobiliser un grand nombre de personnes habitant aux Caillols, avec qui on a créé du lien et qu’on accompagne sur l’emploi et la citoyenneté". Devant la police judiciaire, l'ex-maire d'arrondissements et député LR Julien Ravier l'assure : les relations qu'il entretient avec un militant associatif de son secteur ne relèvent pas du clientélisme, pas du tout, du tout. Et le fait que le militant en question, Karim Rebouh, ait pu demander à de nombreuses reprises des logements ou des emplois pour ses proches n'a aussi rien à voir avec le fait qu'il se targue de garantir des votes par dizaines. Cet argumentaire, on le retrouve tout au long du dossier des procurations frauduleuses de la droite marseillaise. Notre journaliste Jean-Marie Leforestier a épluché les différents PV pour en faire ressortir ce fil rouge : lors des municipales 2020, les pratiques clientélistes se portaient toujours très bien, merci pour elles.

Lire notre enquête

💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr

LE SUIVI

Débarquement. Tous nos articles ne provoquent pas des réactions aussi rapides. Nous vous parlions le 14 septembre de la résidence Paulin-Talabot, située à proximité du marché aux puces marseillais. Entre des bâtiments jugés dangereux par la mairie, des copropriétaires aux abonnés absents et des appartements squattés, la situation cochait toutes les cases de l’habitat indigne. L’article de Benoît Gilles a rappelé ces petits immeubles au bon souvenir de la Ville. Le lendemain de sa parution, les services municipaux du logement se rendaient sur place. Les appartements interdits d'occupation ont été évacués à nouveau, et un nouvel arrêté de péril devrait être pris pour d'autres parties du bâtiment. Journalisme de solution, on vous dit.

ON Y ÉTAIT

Manger. La file s'étire chaque jour au petit matin devant le local du Secours populaire de la Belle-de-Mai. Ici, on distribue quotidiennement, sauf le dimanche, des denrées venues des invendus de la grande distribution. Ceux qui patientent ont des profils variés : chômeurs, allocataires du RSA, séniors, familles en difficultés... Roxanne Machecourt a recueilli leurs témoignages. Tous dessinent une aggravation de la situation, entre l'inflation et la hausse du coût de l'énergie. Avec, sur ces publics déjà très fragiles, des conséquences dramatiques. "Dire qu’avant, j’avais honte de ne pas pouvoir leur acheter de beaux vêtements… J’ai peur aujourd’hui d’être forcé de voler pour mes enfants", confie Matani, 54 ans et dans l'incapacité de travailler. Abdoui, 60 ans, est lui au chômage depuis plusieurs mois. "Je voudrais juste pouvoir me nourrir avec mes sous à moi", souffle-t-il.

Lire notre reportage

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ÇA SE DISCUTE

"Pesquer : Pêcher, attraper, du provençal pesca. Spécialement employé dans le sens de se faire attraper par la police, se prendre une amende. (...) Récemment employé dans un titre du média Marsactu : "Pesqués par la justice, les deux derniers chaluts marseillais ne pêchent plus".

Définition trouvée cette semaine dans les réponses du jeu Motchus (si vous ne le connaissez pas déjà, devenez accros ici).

LE CLIN D'OEIL DE CHARMAG

 

LE PLONGEON

Fin de cycle. Lundi est paru le dernier épisode de notre série consacrée à l'été meurtrier de 1973. Nous avons tâché d'y raconter des épisodes méconnus de l’histoire de Marseille, à commencer par cette vague de meurtres racistes, plus d’une quinzaine en quelques semaines, visant toujours des Algériens. Benoît Gilles est revenu sur les traces de la famille de Lounès Ladj, qui s’est battue pour obtenir la vérité concernant le meurtre de ce jeune, tué à 16 ans par un policier hors service. Iliès Hagoug a capté quant à lui l’atmosphère de terreur qui sévissait alors parmi les familles maghrébines, et j’ai pour ma part essayé de dépoussiérer les souvenirs enfouis de la grève générale des travailleurs immigrés qui ont dit non, par milliers, à ce climat mortifère.   

Découvrir la série

ET AVEC ÇA

Clôture. Dans le Sud de Marseille, mais aussi dans les quartiers Nord et Est, la ville se barricade, et depuis des années. Le phénomène des résidences fermées en constante expansion n'est pas nouveau, mais il reste plus marqué que dans les autres villes françaises, Marsactu vous l'a raconté à de nombreuses reprises. Le Monde se penche sur le sujet via une vidéo explicative limpide, avec de nombreuses infographies qui décryptent comment les choix des copropriétés ont des implications sur l'espace public marseillais. C’est à découvrir ici.

Pointue ! c'est fini pour ce jeudi... Merci de continuer à être si nombreux à nous lire pour cette deuxième saison !

Si entre deux numéros vous souhaitez échanger, transmettre des infos, envoyer vos selfies avec le pape, c'est ici : pointue@marsactu.fr)

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