Bonjour, c'est Pointue !

Lundi dernier, à l'occasion de l'enregistrement de l'émission Blagues Bloc de Guillaume Meurice au Théâtre de l'Œuvre, les journalistes de Mediapart Ellen Salvi et Lucie Delaporte, accompagnées de notre corédacteur en chef Benoît Gilles, rappelaient la nécessité d'une presse non assujettie aux pouvoirs économique et politique. À son échelle —locale —, Marsactu n'a de cesse de démontrer que l’information n’est pas une marchandise comme les autres.

En atteste ce nouveau numéro de Pointue, dans lequel on s'intéresse à un château ventabrennais qui a vu défiler toute l'ultradroite locale depuis cinquante ans, à une histoire de pieds nickelés au PS local, ou encore au très énergivore projet de réindustrialisation du golfe de Fos.

Pointue, saison 3, épisode 32, allons-y !

Cynthia Cucchi

À PICORER

💸 Ça passe à la caisse. La métropole ne semble — vraiment  — pas motivée à construire une aire d’accueil et une aire de grand passage destinées aux gens du voyage à Marseille. En fin d’année dernière, la cour d’appel administrative la condamnait sous astreinte financière à réaliser ces deux aménagements, comme elle s’y était engagée. Selon les informations de Marsactu, la métropole attaque cette décision auprès du Conseil d'État. Ce pourvoi en cassation ne suspend toutefois pas l’astreinte décidée par la juge, et la métropole "passe bien à la caisse", indique-t-on au sein de l’institution. En attendant, elle a — encore — été attaquée devant la justice administrative, cette fois-ci pour réaliser des travaux d’urgence sur les aires d’accueil de Saint-Menet (11e) et d’Aubagne. La décision dans ce dossier doit être rendue la semaine prochaine. Et pourrait alourdir la facture.

🚌 Ça part en tournée électorale. Martine Vassal s’est lancée dans un tour du territoire pour défendre son bilan de mi-mandat en tant que présidente du département. La première étape a eu lieu le 16 mai à Pélissanne. Elle passera ensuite par Boulbon, Sénas, Gémenos, Cabriès et Velaux. Deux autres dates doivent encore être calées avant un grand final à Marseille prévu pour le début de l’été. Martine Vassal avait réalisé une opération du même acabit lors de son précédent mandat, en 2018. L’exercice avait alors pris des airs de pré-campagne pour la présidence de la métropole (qu’elle remportera deux ans plus tard) et la mairie de Marseille (qu’elle perdra la même année). Le calendrier n’est pas le même aujourd’hui, mais comme Martine Vassal a déjà annoncé "vouloir rester" à la tête de la métropole en 2026, le final à Marseille devrait n'en être que plus savoureux…

🤖 Ça rédige avec IA. Il y a déjà des engatses chez Vaï ! Marseille. Le collectif "écolo-citoyen", créé par l’actuel adjoint au maire et ex-candidat Les Écologistes à la mairie en 2020 Sébastien Barles, s’est lancé dans la campagne pour les municipales 2026 cette semaine. Si ses membres ont tous en commun d’être des "déçus du Printemps marseillais", ils ne sont pas — encore — alignés sur le fond. Tout le monde n’est pas, par exemple, sur la même longueur d’onde quant à l’utilisation de l’intelligence artificielle. Ainsi, une page du site internet du collectif écrite avec ChatGPT a été repérée par un lecteur attentif (et intéressé), avant d’être supprimée quand votre gabian préféré a questionné les fondateurs à ce sujet. Au sein du mouvement, on tient toutefois à préciser que ce sont des débats normaux au sein d'un collectif qui débute et que le texte de l'appel à signatures a — lui — bien été rédigé par les membres, tout comme celui, à venir, des dix mesures phares. Brève certifiée écrite sans IA.

DANS NOS FILETS

Privés de séance. La projection du "documentaire" était prévue pour ce vendredi dans la campagne aixoise. Les organisateurs avaient demandé aux participants de cette "séance 100 % privée" de faire preuve de "la plus grande discrétion". Mais cela n'aura pas suffi à empêcher l'affaire d'arriver jusqu'aux oreilles de Clara Martot Bacry. Car le film en question s'avère pour le moins problématique : dans Silenced, Tommy Robinson, figure de l’extrême droite britannique, raconte ses déboires judiciaires sur fond de racisme et d’islamophobie assumés. L'influenceur anglais ne sera finalement pas à l'honneur de la Domus Europa le 23 mai, l'association organisatrice ayant fait machine arrière. Mais ce rendez-vous manqué est l'occasion pour notre journaliste de revenir sur l'histoire de ce repaire de l'ultradroite aixoise, installé dans un château à Ventabren depuis plus de cinquante ans.

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💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr

LE SUIVI

Pot à la rose. C'est une histoire piquante — "un vaudeville", pour reprendre les mots de la procureure Audrey Jouaneton — que l'on vous révélait dans Pointue ! la semaine dernière. Et qui, malgré le retrait de la plainte, a fini devant la justice. Lundi 19 mai, un militant du Parti socialiste et un agent de la mairie du 2/3 comparaissaient pour vol en réunion devant le tribunal correctionnel de Marseille. En septembre dernier, ils avaient dérobé la caisse de la Fête de la rose, organisée par le PS 13 à la Friche La Belle de Mai. Avant que l'instigateur du larcin ne finisse par rendre l'argent et que le parti ne s'empresse de retirer sa plainte, évoquant un malheureux "quiproquo". Une mansuétude qui ne manque pas de donner une dimension politique à ce dossier rocambolesque, dont on connaîtra la décision judiciaire le 2 juin prochain. Quant à la gestion de cette affaire par le PS marseillais, familier des coups tordus, c'est une autre histoire...

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ON A CREUSÉ

Projet de hauts volts. En début d'année, Marsactu mettait la main sur le rapport confidentiel de l'État relatif à son pharaonique projet de "décarbonation" — ou, plutôt, de réindustrialisation — du golfe de Fos. Notre journaliste Violette Artaud, spécialisée dans les questions environnementales, continue de creuser la question en décryptant la première étude publiée par la préfecture, relative aux besoins énergétiques de ce pari autant économique que technique. Le document de douze pages envisage et évalue plusieurs scenarii pour les dix ans à venir. Tous aboutissent à la même conclusion : d'ici à 2035, la consommation d’électricité pourrait quasiment doubler en PACA, la faute aux data centers et... à la réindustrialisation. Or, la production régionale d'énergie est loin d'être à la hauteur. D'où le projet de ligne à très haute tension qui se dessine en creux de cette étude, non sans soulever de nombreux problèmes environnementaux au niveau local.

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ÇA SE DISCUTE

"Que le PS arrive à collecter 1500 € est en soi une info importante."

Commentaire de vékiya, au sujet de l’affaire du vol de la caisse de la Fête de la rose organisée par le parti en septembre dernier.

LE CLIN D'ŒIL DE CHARMAG

 

LE PLONGEON

Comores de faim. "Existe-t-il encore des restos comoriens en ville ?", se demande Iliès Hagoug dans sa chronique "Que de la bouche !". La question se pose, tandis que le centre de Marseille, première ville comorienne au monde, paraît bien famélique quand il s'agit de représenter la culture culinaire de l'archipel. Encore convient-il de définir le périmètre exact que recouvre l'expression "centre-ville". Question vite expédiée par notre chroniqueur amateur de bonne chère, qui commence sa quête au 358 boulevard National, avec le restaurant Lydy. Où la majeure partie de la clientèle est comorienne, ce qui constitue "certainement le meilleur sceau de validation". Direction ensuite l'hypercentre, où le journaliste gastronome est allé vérifier ce que cachait le nom oxymorique du restaurant Douceur Piquante. Un conseil avant de plonger dans cette chronique : n'y allez pas le ventre vide, sinon la lecture pourrait vous paraître intolérable.

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ET AVEC ÇA

Cachots cachés. On avait abordé le sujet à l'occasion de la diffusion du documentaire Un hangar sur le port d'Olivier Bertrand en octobre dernier : entre 1963 et 1975, Marseille a accueilli, à Arenc, un centre de rétention clandestin où près de 30 000 Algériens ont été enfermés arbitrairement — et dans d'effroyables conditions — en attendant leur refoulement. Dans son numéro du 20 mai, l'émission Affaires sensibles (France Inter) revient sur ce scandale d'État tombé aux oubliettes, mais auquel notre époque offre une forte résonance. Ce que ne manque pas de souligner l'invité de Fabrice Drouelle, l’avocat Sixte Ugolini, qui a révélé l'affaire voilà cinquante ans. Jusque dans ses parenthèses musicales (cf. le bienvenu Hexagone de Renaud), cet épisode livre une captivante plongée dans le traitement de l'immigration en France depuis la fin de la guerre d'Algérie. Exhumant au passage des archives délectables, à l'instar d'un discours enflammé de Gilbert Collard en faveur des immigrés (sic) ou des extraits illustrant les multiples retournements de veste de Gaston Defferre, qui finira par légaliser les centres de rétention administrative en 1981, en tant que ministre de l'Intérieur de gauche.

Ici s'achève ce 93e épisode de Pointue ; on espère que ça vous a plu ! Pont de l'Ascension oblige, on vous donne rendez-vous dans deux semaines pour un nouveau récap' de l'info locale à la sauce Marsactu.

D'ici là, pour toute question ou info, écrivez à pointue@marsactu.fr.

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