Bonsoir, c'est Pointue !

Et voilà, nous y sommes : ce samedi 5 avril à la Friche la Belle de Mai, Marsactu fêtera officiellement ses dix ans d'indépendance ! Sans Bruno Retailleau, mais en compagnie de nos fidèles partenaires de Mediapart et Disclose, avec qui nous débattrons de l'utilité de la presse indépendante. Avant de guincher sur les sons d'Applause, le projet inclusif de Matteo (Chinese Man), aux platines en duo avec Angelina.

Mais, entre deux grands récits relatant l'aventure Marsactu et une décennie de révélations, l'actu ne s'arrête pas. Cette semaine, on vous raconte ainsi la découverte de la revue de presse très à droite de l’association de la Légion d’honneur, l'ouverture du débat public sur l'avenir industriel de la zone Fos Berre, et les modestes honoraires des avocats représentant les victimes du drame de la rue d'Aubagne.

Pointue, saison 3, épisode 27, c'est parti !

Cynthia Cucchi

À PICORER

📊 Ça sonde. Tous les moyens sont bons pour entrer en campagne municipale. La jeune droite locale — réunie sous la bannière d’Une génération pour Marseille — tente l’épreuve du questionnaire. Les méchantes langues diront qu’il faut occuper l’espace après un sondage défavorable à la droite, les autres argueront qu’il s’agit de recueillir "l’avis d’un maximum de Marseillais" sur des sujets présentés comme d’importance. Sauf que les questions de cette consultation, sobrement intitulée "le référendum des Marseillais", interpellent. Deux questions hors sol sur l’intelligence artificielle, mais aucune sur les transports. Une sur l’état des trottoirs, mais rien sur l’état de la voirie. D’autres ne peuvent qu’appeler une réponse positive (cinq nouvelles piscines, des horaires de bibliothèques élargis, un match de la Champions League au Vel’). Bref, la démonstration qu’on ne s’improvise pas sondeur.

◀️ Ça revient. Il y a deux ans, Michel Karabadjakian quittait la métropole, après une décision du conseil de discipline qui recommandait sa suspension. Ce cadre de la métropole fait partie des condamnés de l'affaire Guérini. Le tribunal lui a infligé deux ans de prison avec sursis pour favoritisme et violation du secret professionnel. Alors directeur de la propreté, il avait favorisé l'immixtion d'Alexandre Guérini dans le fonctionnement de son service. Au bout de sa suspension, celui qu'on surnomme "Kara" retrouve son poste de chargé de mission à quelques mois de la retraite.

👮‍♂️ Ça disparaît. En juin prochain, la préfecture de police n'existera plus. Cette date marque la fin de la période de préfiguration durant laquelle le préfet de département et de région, Georges-François Leclerc, prend en main son nouveau poste de préfet de police. Corinne Simon, préfète déléguée à la sécurité, le secondera désormais en tant que "préfiguratrice" avant de prendre son poste à l'issue de cette période. Fait important pour la préfectorale, il n'y aura désormais plus qu'un préfet en uniforme lors des cérémonies protocolaires.

DANS NOS FILETS

Légion d'horreurs. C'est, a priori, une vénérable institution. La Société des membres de la Légion d’honneur "fédère, en France et à l’étranger, les décorés volontaires désireux de faire rayonner les valeurs de l'Ordre et celles de solidarité et d’entraide", stipule son site internet. Mais de solidarité et d'entraide, il n'en est pas vraiment question dans la revue de presse envoyée par mail chaque semaine par le président de la section des Bouches-du-Rhône à quelque "28 000 personnes" dans le département. Le lieutenant-colonel Jean-Claude Baffie préfère manifestement "faire rayonner" d'autres "valeurs" actuelles, piochant une grande part de ses pièces jointes sur le site d'extrême droite Boulevard Voltaire. Ce qui n'a pas manqué d'émouvoir un adhérent de l'association, l'astrophysicien et ancien conseiller municipal de Marseille Jacques Boulesteix, qui a mis en suspens ses cotisations. Loin de s'en offusquer, l'auteur des envois invoque quant à lui la liberté d'expression et le droit à l'information. Droit dans ses bottes.

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💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr

LE SUIVI

Emploi du temps. "Tous ces projets, on peut les conjuguer au futur de l’indicatif." Ainsi le nouveau préfet de région, Georges-François Leclerc, anticipe-t-il les conclusions du grand débat public sur l'avenir de la zone industrialo-portuaire de Fos Berre, ouvert ce mercredi pour une durée de trois mois. Pourtant, nombre de projets présentés ici se conjuguent plutôt au conditionnel, comme ne manque pas de le rectifier Benoît Gilles. À l'instar du four à arc électrique d'ArcelorMittal, dont la réalisation s'avère plus qu'incertaine, tandis que la firme sidérurgique a annoncé la suspension de tous ses projets de décarbonation. Continuant de filer la métaphore amorcée par le préfet, notre corédacteur en chef mentionne aussi les projets qui exigent l'impératif, comme la ligne à très haute tension prévue pour relier les usines de Fos au Gard. Condition sine qua non à l'accomplissement des projets industriels censés consteller le territoire. Où l'on revient au conditionnel, quand il ne s'agit de parler que du futur.

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ON A CREUSÉ

Avocats vinaigre. 235 000 euros. La somme allouée par la Ville de Marseille aux avocats de Julien Ruas, ancien adjoint municipal à la prévention des risques, au titre de la protection fonctionnelle dans le procès du drame de la rue d'Aubagne, n'a pas manqué de choquer. Et ne peut que renforcer le sentiment d'une justice à deux vitesses éprouvé par plusieurs avocats des parties civiles. Dont les honoraires s'avèrent bien plus modestes et qui, pour certains, devront attendre le délibéré, en juillet, pour être enfin rémunérés via l'aide juridictionnelle. Ceux que notre journaliste Clara Martot Bacry a contactés dénoncent spontanément cette inégalité de classe. À commencer par Mourad Mahdjoubi, conseil de plusieurs habitants de la rue et survivants du drame, qui a brisé ce qu'il appelle un "non-dit" sur son compte Facebook le 4 mars dernier, soutenant que "beaucoup d’avocats finissent par renoncer à assister des victimes". Voilà une réalité méconnue du métier d'avocat, qui interroge, bien au-delà de cette corporation, sur un principe qui nous concerne tous : l’équité devant la loi.

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ÇA SE DISCUTE

Commentaire de Fatima Ahmed sur Facebook, au sujet de l'annonce de la fausse venue de Bruno Retailleau comme invité spécial de la journée anniversaire des 10 ans de Marsactu ce samedi.

LE CLIN D'ŒIL DE CHARMAG

 

LE PLONGEON

Vu de l'intérieur. On n'a pas tous les jours dix ans. A fortiori quand on est un média indépendant. En ce printemps, Marsactu célèbre donc avec fierté les dix ans de la relance du titre par ses salariés. Des premiers mois de la reprise, où des journalistes se sont transformés en patrons de presse, jusqu'à aujourd'hui, où Marsactu compte dix salariés et 5 000 abonnés, notre équipe prend le temps de se retourner sur cette aventure, pour le moins singulière, dans un grand récit illustré. Ainsi que dans le podcast le Bocal, où Benoît Gilles et Julien Vinzent, qui étaient là au tout début, racontent notre histoire de l'intérieur au micro de Violette Artaud (qu'on entend pousser la chansonnette pour l'occasion). Dix ans d'indépendance, c'est aussi une décennie d'enquêtes et pléthore de révélations, sur lesquelles revient un deuxième long format inédit. Autant d'occasions de mesurer tout le chemin parcouru, avant de poursuivre notre combat pour la liberté et la nécessité d'informer.

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ET AVEC ÇA

Pour toi, Arménie. Comment un petit commerçant de la Canebière est-il devenu, à l'orée des années 1980, le symbole international de la lutte du peuple arménien ? En 1980, Max Hraïr Kilndjian est arrêté, à Marseille, pour avoir attenté à la vie de l'ambassadeur de Turquie en Suisse. Sa culpabilité ne sera jamais prouvée et son procès, deux ans plus tard devant la cour d'Aix-en-Provence, devient une tribune politique contre la Turquie. Les revendications du buraliste marseillais — la reconnaissance du génocide arménien par l'Empire ottoman en 1915, qui fera 1,5 million de morts et 1 million de réfugiés — sont validées. Même si la France n'en a pas fini avec le terrorisme arménien... C'est ce récit que relate Gilles Rof dans le passionnant documentaire Terrorisme arménien : des procès pour l'histoire (produit, entre autres, par 13 Prods, qui fait partie, comme le réalisateur, de nos actionnaires), à voir sur France.tv. Une histoire intime et universelle à la fois.

Pointue, numéro 88, c'est fini pour aujourd'hui ! On vous donne rendez-vous jeudi prochain, même heure, même boîte mail, pour une nouvelle fournée d'infos locales sauce Marsactu.

En attendant, deux bonnes nouvelles supplémentaires à vous annoncer : à l'occasion de ses dix ans d'indépendance, Marsactu est en accès libre jusqu'à demain minuit ! Et jusqu'au 10 avril, une offre spéciale d'abonnement vous attend, vous et vos amis, pour découvrir ou redécouvrir Marsactu : un an pour 59 € seulement (au lieu de 79,99 €), soit quatre mois offerts.

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