Bonjour, c'est toujours Pointue !

📹 Ça fait des Tiktok. Sébastien Delogu, député LFI, candidat à sa réélection dans les quartiers Nord, a investi les réseaux sociaux avec succès, on vous le racontait la semaine dernière. Nouveau pas franchi mercredi dans cette quête de popularité : une vidéo avec la star des Marseillais de la téléréalité, Maeva Ghennam. Assis côte-à-côte, ils entonnent ensemble le refrain de Diams “j’emmerde…”, visant Marine Le Pen et son parti. Petit souci, l'influenceuse confiait il y a quelques jours à ses abonnés qu'elle avait reçu une proposition pour soutenir un candidat "pour 15 000 euros". Alors évidemment, les internautes s'interrogent. Et l’influenceuse se défend."Arrêtez de paniquer et occupez vous de vos oignons. J’ai jamais eu peur d’exprimer mes idées ni attendu pour le faire je soutiens qui je veux”, a-t-elle tweeté quelques heures plus tard. Si la somme évoquée semble en effet irréelle et le procédé tout sauf réglementaire, il y aura forcément des curieux pour regarder les comptes de campagne du candidat dans quelques semaines.

🗺️ Ça théorise. Plus élu, mais toujours observateur affuté de la politique locale, Stéphane Mari (ex-PS, puis Renaissance) a, via un post sur le réseau X, proposé une nouvelle nomenclature assez iconoclaste pour évoquer la carte électorale marseillaise. S’interrogeant sur l’avenir de réforme du mode de scrutin municipal après la dissolution de l’Assemblée nationale, il a déploré : “On va se garder nos secteurs avec la ceinture brune 9/10/11/12/13 boboland 4/5/6/2 bourgeoisieisland 7/8 et  ViedifficileLand 1/3/14/15/16”. Un bel exercice de déchiffrage pour qui veut se frotter à la tambouille locale, mais attention, rien à voir avec les circos des législatives qui nous occupent actuellement. La politique, c’est d’abord de l’arithmétique, on l’oublie trop souvent.

🎯 Ça nous cite. Parfois, il faut se battre pour que Marsactu soit cité quand nous sortons une info, comme la déontologie le préconise. D'autres fois, on ne comprend pas ce qu'on fait là. C'est ce qui nous est arrivé cette semaine, quand le nom de notre journal s'est retrouvé dans un article de Valeurs Actuelles. Au détour d'un portrait (enquêté ?) sur le militant et patron de bar Hazem, "le baron noir "anti-fa" de la Plaine", on pouvait lire : "Sur son blog hébergé par le média local Marsactu, le militant relatait comment il avait harangué des jeunes du quartier du Panier, suivi et interpellé Éric Zemmour, dont la déambulation fut mouvementée." Rappelons à nos confrères que la partie Agora de notre journal est utilisable par tous nos abonnés. Hazem El Moukkadem peut donc y poster des billets en toute liberté, tout comme le font parfois aussi des internautes aux idées diamétralement opposées à celles du "baron noir de la Plaine". Mais pas de panique, nous ne sommes pas les seuls à prendre des balles perdues. Nos confrères du Monde et de La Provence sont aussi visés, euuuh cités.

Switch.“Comment il va Hendrik ? Pourquoi ? Est-ce qu’il a démérité ? Franchement, c’est du délire. Méluche a déconné à fond comme avec Corbière ! Vous avez pas une place à l’Ehpad pour lui ?”. Heureusement pour Allan Popelard, la campagne va être courte ! Candidat insoumis pour le Nouveau front populaire dans la 5e circonscription – qui recouvre une bonne partie du centre de Marseille – il a remplacé à la dernière minute un autre insoumis, le sortant Hendrik Davi, écarté par la commission électorale nationale mais qui reste candidat. Ce nouveau visage de la politique locale, plus en accord avec la ligne du mouvement, doit donc se préparer à beaucoup de pédagogie. Son mantra ? la “discipline”. Jean-Marie Leforestier l’a suivi lors de tractages dans le 4e arrondissement..

💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr

Carto. Il y a le terrain bien sûr, mais aussi le décryptage. En période électorale, Marsactu traque les infos inédites, mais travaille aussi à vous donner toutes les clés de compréhension. Dès le lancement de la campagne lundi, nous avons mis en ligne notre page dédiée aux élections législatives. Vous y trouverez nos derniers articles, mais aussi la carte de toutes les circonscriptions et celles et ceux qui s’y présentent. Et pour ne manquer aucune subtilité, on a fait un grand tour des candidatures présentées, en analysant les surprises et les potentielles tensions à venir.

Brasse coulée. Il y a pire endroit pour noyer sa mélancolie. Laure-Agnès Caradec (LR) lançait sa campagne depuis le cercle des nageurs, mardi. La présidente d’Euromed, ex-adjointe à l’urbanisme de Jean-Claude Gaudin, part à la conquête de la 2e circo marseillaise, qui englobe une bonne partie des quartiers Sud, jusqu’à la corniche. Un projet qui comporte plusieurs défis : outre celui de devoir déloger la sortante macroniste, Claire Colomb-Pitollat, il s’agit de convaincre l’électorat traditionnel de la droite de revenir au bercail, après un vote massif pour le RN aux européennes. "Vous savez, les gens ne voient pas très bien la différence entre eux et nous", glisse une militante à notre journaliste Coralie Bonnefoy. Fini "l’âge d’or" et les "grandes fêtes avec 2000 personnes autour de Dominique Tian", les militants LR se raréfient et mènent la bataille sans trop y croire.

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Rencontre fortuite. “Bonjour tonton !” Soly est en gueule de bois électorale, il ne comprend d’abord pas trop pourquoi ce jeune homme inconnu l’aborde avec autant d’entrain. Notre chroniqueur a, comme toujours, un tram à prendre, mais il prend un instant pour écouter l’individu natif de Guinée-Conakry, qui fait son éloge auprès d’un autre garçon qui l’accompagne : “Des Racistes ont tué un ami à lui. Et il a manifesté pendant longtemps avec beaucoup de gens pour donner le nom d’une Rue à leuR ami qui est décédé. Pendant 26 ans !”. En quelques secondes, simplement parce que ce jeune récemment arrivé à Marseille a été marqué par son visage dans une vidéo Snapchat évoquant la mémoire d'Ibrahim Ali, Soly est rappelé à l’engagement de sa vie. Et le lecteur avec lui.

Bascule. La semaine dernière, Marsactu vous racontait comment les quartiers chics marseillais avaient basculé vers le vote RN. Cette semaine, Le Monde s’essaye au même exercice, mais en des lieux au pedigree électoral bien différent, à Martigues, sur les rives de l’étang de Berre, dernière circonscription tenue par les communistes du département. Dans ces terres ouvrières, les problématiques qui expliquent que le parti de Jordan Bardella est arrivé en tête des européennes sont peut-être à chercher ailleurs, s’interroge le quotidien du soir. “À une époque, on disait qu’on parlait trente-trois langues différentes sur la place du marché de Port-de-Bouc… J’ai du mal à croire que cette ville est subitement devenue raciste”, pose ainsi un acteur culturel. “Le fantasme d’autorité, la peur des étrangers, c’est un paravent. La vraie raison du vote RN, c’est que les gens se sentent en insécurité sociale et psychologique”, analyse un autre interlocuteur, médecin à Port-de-Bouc. Un long reportage à lire ici.

Ce 58e numéro de Pointue ! est déjà fini, mais la course électorale continue. Retrouvez tous les jours sur Marsactu de nouveaux décryptages, reportages et infos exclusives autour de la campagne.

En attendant de se retrouver jeudi prochain, écrivez à pointue@marsactu.fr pour toute question, info à partager ou pour un snap avec Maeva Ghennam.