Pointue !, bonsoir !

🏀 Ça investit. “Autour d’un million d’euros”, c’est le montant que compte engager René Raimondi, le maire (divers-gauche) de Fos-sur-Mer, pour agrandir la halle sportive. C’est elle qui accueille les Byers, l’équipe de basket choyée par la mairie, malgré des alertes venues notamment de la chambre régionale des comptes. Les gradins vont ainsi passer courant 2025 de 1387 à 2800 places. Pourtant, l’équipe jaune et noire traverse une mauvaise passe et se classe actuellement avant-dernière de deuxième division. “Mais nous allons nous maintenir, nous avons gagné nos deux derniers matches”, pointe, convaincu, le maire interrogé par Marsactu la semaine dernière. Entretemps, les Byers ont perdu leur match face à un concurrent direct. Espérons que le public vienne quand même profiter des nouveaux sièges.

👠 Ça se charrie. Ce jeudi matin, c’était jour de visite ministérielle, avec celle de la secrétaire d’État du cru, Sabrina Agresti-Roubache, confirmée à son poste après plusieurs semaines de suspense. Pour le comité d’accueil, elle a pu compter sur le sens de la formule de Samia Ghali. Alors que la ministre déléguée tentait la difficile ascension d’un chemin rocailleux menant à la cité Kalliste en talons aiguilles, la maire-adjointe (divers-gauche) lui a ainsi lancé fort aimablement : "On a eu la visite de la directrice générale de l'agence nationale de rénovation urbaine, il y a pas longtemps. Elle avait des talons presque aussi hauts que les tiens. Mais bon, elle, elle a une excuse, elle est pas marseillaise".

☝️ Ça se re-re-copie. C'est nous d'abord ! Agacé de voir le député RN Franck Allisio reprendre à son compte le nom de "RPR" pour fonder une association politique, Renaud Muselier, ex RPR, ex UMP et aujourd'hui Renaissance, a choisi de contre-attaquer, en annonçant au Figaro qu'il crée le RPR Sud, acronyme de "Rassemblement pour la région". Attention à ne pas se mélanger les pinceaux entre les étiquettes, il s'agira de "la branche politique de [son] microparti Cap sur l’avenir", à ne pas confondre avec Nos territoires d'abord, le mouvement qu'il a lancé en 2022. Tout le monde a bien suivi ?

Crise. Ce jeudi, notre journaliste Alexia Conrath publie une enquête sur le théâtre le Daki ling, situé rue d’Aubagne à Marseille. À en croire les témoignages qu’elle a recueillis, au sein du théâtre spécialisé dans l’art du clown, cela fait un moment que plus personne ne rigole. Malgré une première vague de départs et des alertes il y a deux ans, le lieu de spectacle semble reparti dans une spirale similaire. Depuis septembre, l’équipe a été renouvelée deux fois en intégralité. En cause : le comportement imprévisible et agressif du directeur, qui conserve pourtant le soutien de son conseil d’administration. À l’heure où la Ville de Marseille vote une nouvelle subvention au lieu, beaucoup s’interrogent sur son avenir.

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Décade. C’était le 3 octobre 2014. Marsactu écrivait pour la première fois sur le sujet des diplômes au rabais de Science po Aix, vendus à des centaines d’étudiants, à prix d’or. Jean-Marie Leforestier, en binôme avec Louise Fessard, de Mediapart révélait l’ampleur des combines mises en place dans le vénérable institut d’études politiques. Presque dix ans plus tard, l’heure du procès est arrivée. Dans le Bocal de cette semaine, Jean-Marie revient sur l’affaire d’une décennie.

Scoop. “De la corruption pour obtenir une place sur le marché de la Plaine ? Mais enfin, tout le monde le sait !” Il y a des sujets marseillais comme ça, qui suscitent comme principale réaction ce fameux “tout le monde le sait”. Agacé, le journaliste de Marsactu répondra quasi invariablement d’un “et alors pourquoi vous n’en faites pas des articles ?”. Mardi, Coralie Bonnefoy publiait les témoignages inédits de forains de la Plaine qui racontent avoir dû filer quelques billets de la main à la main pour que des agents municipaux leur débloquent un emplacement. Si la rumeur n’est en effet pas nouvelle, cette parole publique et assumée est plus rare. Et elle est prise au sérieux, puisque la Ville de Marseille a ouvert une enquête interne. Et ça aussi, c’est une exclusivité Marsactu.

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Vocation. “Moi, j’ai fait de la politique et de la médecine pour la même raison : m’occuper du peuple”. Samedi dernier, Benoît Gilles proposait une immersion dans le parcours de Patrick Padovani, ancien adjoint à la santé de Jean-Claude Gaudin et inclassable personnalité de la politique locale. Condamné récemment pour une ordonnance non sécurisée à un toxicomane, la justice l’a néanmoins exempté de peine au nom du “mobile altruiste” de son travail. Premier porteur du projet de salle de shoot à Marseille, il partage ses désillusions, mais aussi son combat ininterrompu pour la santé de toutes et tous.   

Melting pots. Des musulmans sur le Vieux-Port, ce n’est pas nouveau, et c’est la recherche qui le dit. Repéré par 20 Minutes, un article de National geographic paru en janvier révèle les dernières découvertes archéologiques locales, et elles pourraient faire sourciller les tenants de la provençalitude 100% provençale. Selon le travail mené par Catherine Richarte à l’Inrap, il est désormais avéré que dès le XIIIᵉ siècle, une communauté musulmane existait en Provence, et notamment à Marseille, où elle travaillait probablement dans la création de céramiques arabo-andalouses. Une communauté bien intégrée, puisque des sépultures tournées vers la Mecque ont été retrouvées au sein d'un cimetière médiéval à Nîmes, et que des éléments indiquent que des mariages entre communautés avaient lieu.

Merci d'avoir lu Pointue ! jusqu'au bout ! Rendez-vous jeudi prochain, même adresse mail, pour une nouvelle plongée dans l'actu locale, sauce Marsactu.