Bonjour, c'est Pointue !

👑 Ça se retire - Bruno Gilles (Horizons) a éteint la concurrence pour prendre la présidence du groupe majoritaire de Martine Vassal (divers droite) à la métropole. Laure-Agnès Caradec, conseillère métropolitaine et présidente de la fédération Les Républicains des Bouches-du-Rhône, avait exprimé son intérêt pour le siège auprès de Marsactu. Mais quelques jours plus tard, Bruno Gilles apparaissait sûr de lui dans un entretien à La Provence sur son retour dans le jeu politique et s’imaginait déjà dans le costume de chef de file des conseillers métropolitains avant leur vote officiel à ce sujet dans quelques jours. Contactée par Marsactu, Laure-Agnès Caradec répond, avec clarté et simplicité, “non” quand elle est interrogée sur le maintien de sa candidature. “J’avais juste proposé mes services”, précise-t-elle même. Rendez-vous le jeudi 10 octobre pour le conseil métropolitain, pour voir Bruno Gilles être adoubé comme le premier des vassalistes.

🧮 Ça compte. Il ne reste plus grand monde au sein de la majorité de Sylvain Souvestre (Les Républicains) en mairie des 11/12. Au point de laisser vacant un poste d’adjoint, et l’indemnité qui va avec. C’est le constat qui a été fait lors du conseil d’arrondissements extraordinaire de ce mercredi 25 septembre. Plusieurs élus ont en effet quitté sa majorité pour former un nouveau groupe avec des élus du Rassemblement national, dont trois adjoints, qui se sont vu retirer leurs délégations. Mais seulement deux personnes ont été désignées pour leur succéder. En raison de l’obligation de parité, le dernier siège devait revenir à une femme. Sauf que, sur la liste, il ne reste plus qu’une seule élue disponible : Jeanne Renaux. “Elle ne veut pas”, justifie le maire de secteur Sylvain Souvestre. “Elle est propriétaire de la Maison Empereur, entre nous, elle n’a pas besoin de l’indemnité”, s’amuse, sous couvert d’anonymat, un élu, en aparté du conseil.

🚀 Ça retourne vers le futur. “En plein procès sur les fausses procurations, ça fait encore un peu plus désordre au sein de la droite.” L’adjoint au maire GRS délégué au logement Patrick Amico a déniché une nouvelle “affaire” de manigances électorales qu’il dépose aussitôt sur X. Il y est question d’une fausse liste écologiste, fomentée par des étudiants de l’UNI aux départementales… de 2015. Neuf ans après, le sel de l’histoire est un peu éventé, même si un certain Romain Simmarano est décrit dans un article de Marianne comme un des acteurs principaux de cette liste baptisée “Solidarité verte”.

Système P. L'affaire aura occupé une bonne partie de la rédac pendant toute la semaine. À l'heure où on écrit ces lignes, Coralie Bonnefoy est d'ailleurs encore au tribunal pour entendre les réquisitions à l'encontre des 13 prévenus dans le procès des procurations frauduleuses de la droite marseillaise lors des municipales de 2020. En attendant son papier consacré à l'audience du jour, nous vous invitons à consulter notre dossier sur cette affaire, qui met au jour un système bien huilé. Particulièrement dans le 11/12, qui a concentré l'essentiel des débats cette semaine. Au programme : une collecte quasi industrielle et beaucoup de négligence(s), des cadors de la droite locale à la barre, le Printemps marseillais en embuscade, un ancien maire frappé de surdité et de cécité au moment des faits, des "monstres de la procu"... sans oublier l'ingrédient essentiel à toute bonne affaire du cru : le clientélisme.

💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr

Ligne "droite". Ils ont beau étaler leur union en façade, les élus marseillais de la droite et du centre se déchirent en coulisse. À commencer par ceux des 11e et 12e arrondissements, sommés de choisir leur camp après le départ de trois adjoints vers un nouveau groupe d'opposition formé avec le Rassemblement national. À l'origine de ce "Rassemblement marseillais", Jean-Baptiste Rivoallan, proche de Martine Vassal et président (LR) de son groupe majoritaire à la métropole, jusqu'à ce qu'il plaque tout cet été pour rejoindre le parti d'Éric Ciotti, l'Union des Droites pour la République (UDR). Si, à droite et au centre, on se rassure comme on peut en évoquant "une grande clarification", au RN on se frotte carrément les mains, à l'instar de l'entourage du député Franck Allisio, manifestement ravi d'avoir semé la "panique en face".

Pointue ! et Marsactu n'existent que grâce à celles et ceux qui les lisent. Si ce numéro vous plaît, parlez-en autour de vous grâce aux icônes ci-dessous.

Mer sur vue(s). Comme nous, vous faites peut-être partie de ces Marseillais qui ne se lassent jamais des bords de mer et de la "vue imprenable" qu'ils offrent sur la grande bleue. Et si on changeait de perspective ? C'est ce que propose un outil précieux mais méconnu, d'autant qu'il se cache derrière un acronyme barbare : l'OPPLVM, pour Observatoire photographique du paysage littoral vu depuis la mer. Né d'une commande de l'État, ce site recense des centaines de photographies artistiques documentant des points sur 1000 kilomètres de trait de côte à différentes périodes. Pour évoquer ce trésor et toutes les merveilles qu'il recèle, Violette Artaud s'est entretenue avec l'architecte Odile Jacquemin, qui explique en quoi cette inversion du regard permet de mieux appréhender la façon dont notre monde change.

SOS futurs médecins. Un jour, je serai docteur. Cette phrase, ils sont nombreux à l'avoir prononcée étant minot, mais combien ont vu leur rêve se fracasser sur le mur de la reproduction sociale ? Réussir le très difficile concours d'accès aux études de médecine réclame du travail, mais aussi de l'argent et des codes qu'une enfance dans les quartiers Nord permet rarement d'acquérir. D'où la formidable écurie solidaire et gratuite Médenpharmakiné, qui accompagne des jeunes, majoritairement issus des quartiers défavorisés de la ville, qui rêvent de devenir médecins. Dans un documentaire diffusé la semaine dernière sur France 3 Provence-Alpes, et que l’on peut encore voir sur France.tv, Olivier Pekmezian (dont le producteur, 13Prods, fait partie de nos actionnaires) met en lumière cette initiative unique en France, en suivant Tesnim, Clémence, Dalia et Hichma, quatre étudiantes devenues tutrices de la prépa. Déter, ces jeunes femmes "pas censées être là" illuminent de leur présence ce documentaire dont on sort revigoré. 

Pointue, 64ᵉ du nom, c'est fini pour aujourd'hui ! On vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour une nouvelle fournée d'infos locales inédites et sans chichis.

D'ici là, pour vos questions, retours, infos et procus à recueillir, écrivez à pointue@marsactu.fr.