Pointue, bonsoir !

Il est 18 heures et attention, le couvre-feu va bientôt tomber sur la ville. À 21 h 30, on arrête tout ! Enfin, c’est surtout vrai pour les usagers du métro, qui trouveront très bientôt portes closes en soirée, les jours de semaine, pour un an, deux ans, peut-être plus.

Pointue ! reviendra bien évidemment sur les dessous de ce grand secret enfin révélé, mais on parlera aussi des parkings à prix d’or qui plombent les caisses d’un satellite municipal, de rénovation du centre-ville et on se demandera si oui ou non, il est temps de quitter Marseille (dans la limite des horaires de la RTM, bien sûr).

🏉 Ça continue. Parfois, une photo vaut mieux qu'un long discours. La Ville d’Aix-en-Provence continue de vanter sa rénovation du stade Carcassonne. Et ce, en toutes circonstances. À l’occasion de la conférence de presse pour l’annonce de la préservation par la municipalité du studio de photographie Ely (à lire bientôt sur Marsactu), ses équipes de communication ont disposé dans la salle une série de clichés issus du fonds. Parmi tous les événements, lieux et thèmes que la famille Ely a documentés au fil des décennies, la Ville a décidé de mettre en avant… l’histoire du stade Carcassonne au fil des âges ! Il ne manquait plus que les images de la modélisation du futur complexe sportif. Quelle sera la prochaine occasion pour la municipalité de chanter les louanges de son projet ? À suivre dans Pointue !

⚰️ Ça enterre. Le plan partenarial d'aménagement (PPA) n'est pas mort mais a tout de même quelques cadavres dans le placard. Le PPA, vous savez, c'est ce plan censé rénover en profondeur le centre de Marseille dans les 15 prochaines années. Au cœur de ce vaste périmètre, il y a la Belle-de-Mai, ses immeubles en péril et ses espaces publics à l'abandon. Il y a de quoi faire puisque le quartier n'a pas fait l'objet de projet d'envergure depuis quelques décennies. Ou plutôt si. Baptisé "Quartiers libres", un projet devait bel et bien rénover en profondeur le périmètre autour de la gare Saint-Charles et des anciennes casernes militaires. Mais depuis l'avènement du PPA, le projet "Quartiers libres", pourtant riche de dizaines d'études financées à coup d'argent public, est tombé dans les oubliettes. Au point qu'il est même interdit d'en faire mention dans les réunions de travail. Bientôt une école de magiciens à la caserne du Muy ?

⛪ Ça rentabilise. Une ZAD sur un terrain de golf en plein pays d'Aix ? On vous en avait parlé début septembre. C'était le projet fou d'une poignée de militants écologistes déterminés à bloquer la construction de 132 villas accolées au golf de Fuveau, où vivent des espèces protégées. Depuis notre article, le propriétaire du terrain Philippe Laurent a suspendu les travaux pour faire retomber "la pression médiatique". Mais dans Le Canard Enchaîné de cette semaine, il se montre plus déterminé que jamais. "Les vociférations de la mairie et des associations altermondialistes n'y changeront rien", promet-il. Et on comprend mieux pourquoi : nos confrères révèlent que Philippe Laurent a déjà prévendu toutes ses villas, et qu'il compte en tirer pas moins de 80 millions d'euros. Pas sûr que les "altermondialistes" aient ça sur leurs PEL.

Au lit. La bamboche, c’est fini ! Ou en tout cas en semaine, pour les intrépides noctambules habitués du métro. Comme la RTM ne jugeait pas urgent de communiquer, Marsactu a filé un coup de main en révélant mardi qu’à partir du 6 novembre, du lundi au jeudi, les deux lignes du métro marseillais feront leur dernier départ à 21 h 30 contre 00 h 30 aujourd’hui. Un choix justifié par les tests nécessaires pour mettre en place l’automatisation des rames, qui pourront s’étaler sur deux ans, voire plus. Des bus de substitution doivent être mis en place, et ils seront gratuits, a annoncé la RTM lors d’une conférence de presse organisée en catastrophe mercredi après la parution de notre article. En attendant, chez les usagers et les commerçants, la colère monte.

💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr

Déter. Depuis l’été, on avait vu fleurir sur les réseaux sociaux locaux des messages évoquant une fermeture du métro en soirée. Difficile de trouver ça crédible. Puis, au détour d'une phrase dans La Provence du samedi 9 septembre, nouvel indice : on y lit que les agents de la RTM s’inquiètent pour leur temps de travail à cause de l’arrêt du métro à 22 h. Clignements de paupières incrédules. Quelque chose d'aussi énorme ne peut pas être aussi simplement évacué alors que personne n'est au courant... si ? Marsactu s’est alors lancé sur la piste de cette info. Quoi, quand, comment ? Et quid des usagers alors ? Il nous aura fallu plus de deux (2) semaines pour obtenir des réponses claires à nos questions. La RTM, selon toute vraisemblance, n’était pas du tout prête à communiquer. Et bien décidée à jouer la montre. Toutes les pistes ont été creusées par notre journaliste Alexia Conrath pour vérifier l’info par des chemins détournés. Syndicats ? Pas d’accord entre eux. Élus ? Noient le poisson. Sources confidentielles parmi les services ? Motus. Quinze jours plus tard, petits bouts par petits bouts, Alexia a pu reconstituer l’essentiel. Et annoncer à la RTM que pour donner des explications, c’était maintenant ou jamais. Marsactu ne fait pas souvent dans l’info trafic, mais quand on s’y met, on lâche rien.

Créneau. Gyptis et Protis sont dans un bateau, et à la fin c’est Protis qui tombe à l’eau à cause de places de parking impayées. Dit comme cela, c’est sûr que ce n’est pas très clair. Notre journaliste Benoît Gilles, fort heureusement, est meilleur pédagogue. L’affaire concerne la SCI Protis, voulue par la majorité Gaudin pour financer des places de parking mises à disposition des primo-accédants en plus du chèque premier logement. Après quelques années, les jeunes propriétaires se voyaient proposer d’acquérir ladite place. Sauf que l’opération s’est soldée par un fiasco : les places ont été largement boudées, et finalement bradées quand il y avait des intéressés. Forcément, tout cela a un coût pour la Ville, répercuté par un habile tour de passe-passe sur les comptes de Marseille habitat, filiale chargée de l’habitat indigne. Parce que pourquoi pas.

Pointue ! et Marsactu n'existent que grâce à ceux qui les lisent. Si ce numéro vous plaît, parlez-en autour de vous grâce aux icônes ci-dessous.

Open mic. Vous connaissez déjà Le Bocal, le podcast qui raconte les coulisses des enquêtes de Marsactu, et dont le numéro de rentrée est annoncé pour la semaine prochaine. Si vous aimez l'info en format sonore, vous allez aussi adorer "C'est pas pareil", une nouvelle façon d'écouter l'info locale. Tous les quatrièmes samedis du mois, un ou une journaliste de la rédaction se joint désormais au journaliste Michel Gairaud pour animer, dans les studios de Radio Grenouille, une heure d'entretien avec une personnalité du monde associatif, culturel, militant. Objectif, parler de politique, "au sens premier : ce qui nous oppose et nous rassemble, ce qui fait conflits et solution, ce qui fait commun", défend Michel Gairaud. Premier épisode : rencontre avec Marie Hermann, éditrice, qui raconte son combat pour mettre en valeur depuis Marseille des livres à la portée féministe et antiraciste sans concession.  

Départs. Faut-il quitter Marseille ? La question fait trembler, et elle était posée la semaine dernière à la une du Point, placardée en immense sur les kiosques à journaux de la Canebière. À l'heure où les néo-arrivants sont le sujet préféré de marronage pour les Marseillais, elle peut aussi paraître un peu décalée (même s'il paraît que pour certains, la lune de miel ne dure pas très longtemps). Si les thématiques point noir listées par Le Point sont sans surprise insécurité, saleté et transports, qu'on se rassure : comme à son habitude, le magazine n'en est pas à son coup d'essai. Ces dernières années, il a déjà suggéré de quitter Bordeaux ou Nantes, comme relevé par l'adjoint au tourisme Laurent Lhardit sur les réseaux. Espérons que les lecteurs sauront où aller, à force.

Merci à vous d'avoir lu Pointue ! jusqu'au bout ! Et un merci particulier à la rédaction qui a permis à ce numéro d'être envoyé à l'heure, tandis qu'une partie de l'équipe, dont votre serviteuse, se trouve à l'autre bout de la France, à Nantes, au Festival de l'info locale, justement pour parler... de Pointue !

Rendez-vous jeudi prochain pour un numéro 100% envoyé et écrit depuis le Vieux-Port ! D'ici là, pour nous partager une info, poser une question, filer vos bons plans taxis après 21h30, c'est ici : pointue@marsactu.fr)