Bonjour, c'est Pointue !

Après une succession de ponts et autre changement de pontificat, revoici Pointue sur le pont pour faire le point sur l'investigation locale. Et, malgré des semaines raccourcies, la rédaction de Marsactu n'a pas chômé ces quinze derniers jours, proposant infos exclusives, enquêtes, décryptages et reportages aux petits oignons.

Cette semaine, on se penche sur les Rosiers, symbole de ces copropriétés marseillaises qui n'en finissent pas de se dégrader, on se félicite des suites judiciaires d'une affaire révélée par Marsactu et on poursuit notre série L'Emprise avec une enquête sur le narcotrafic à Port-de-Bouc.

Pointue, saison 3, épisode 31, c'est parti !

Cynthia Cucchi

À PICORER

🌹 Ça chourave. L’histoire n’est pas banale. Un jeune militant socialiste est convoqué devant le tribunal de Marseille lundi 19 mai, avec une autre personne, pour des faits de vol en réunion. Le délit ? Avoir subtilisé la caisse de la Fête de la rose organisée par le PS 13 à la Friche La Belle de Mai, en septembre dernier. Le parti confirme avoir déposé plainte contre le mis en cause, reconnaissable sur des images saisies par la vidéosurveillance. L’homme — membre des Jeunes Socialistes et chargé de mission à la mairie du 2/3 pilotée par Anthony Krehmeier (PS) — "s’est excusé et a restitué" les quelque 1 500 euros dérobés ; le PS a alors retiré sa plainte. Le parquet, lui, a néanmoins décidé de le poursuivre.

⚖️ Ça condamne définitivement. Jean-Pierre Serrus a été condamné le 29 avril pour prise illégale d’intérêts. Mais le maire de La Roque-d’Anthéron (Renaissance) a été dispensé de peine. Une décision mi-figue mi-raisin pour l’édile, à qui il faut accepter d’être reconnu coupable, mais certainement soulagé d’éviter l’inéligibilité. Jean-Pierre Serrus a décidé de ne pas faire appel, indique-t-il à Marsactu : "J’ai considéré que ce jugement était équilibré." "Le parquet n’a pas interjeté appel dans ce dossier", avancent également les services du procureur à Marsactu. C’est donc une condamnation définitive pour le maire de La Roque-d’Anthéron. Sur sa décision de se représenter ou non aux municipales de 2026, il avait indiqué au président du tribunal lors de son interrogatoire : "J’y travaille." Aujourd’hui, après sa condamnation, il déclare rester "sur la même position".

🏢 Ça conteste. Il y a quelques jours, Marsactu publiait une double enquête sur la copropriété des Rosiers et l'emprise de quelques multipropriétaires sur cette grande cité du 14e arrondissement. Cheffe de file en matière de lutte contre l'habitat indigne, la métropole a annoncé son intention de préempter 48 logements appartenant à la même personne, une décision dont La Marseillaise avait rendu compte. Or, le propriétaire en question conteste en urgence devant le tribunal administratif la décision de rachat de la puissance publique. Il n'apprécie pas de voir partir vers la métropole 48 logements alors qu'il avait fait le choix de les vendre à lui-même. En effet, le futur acquéreur des lots n'est autre que la SCI familiale de ce bon père de famille.

DANS NOS FILETS

Situation épineuse. Ses grands bâtiments ont beau être classés par le ministère de la Culture au titre du patrimoine remarquable du XXe siècle, la copropriété des Rosiers n'en finit plus de se dégrader. Jusqu'à se refermer comme un piège sur ses habitants. Alors que la cité de 723 logements doit faire l'objet d'une opération de requalification de grande ampleur d'ici à quelques mois, notre corédacteur en chef Benoît Gilles est allé en prendre le pouls. Et c'est un euphémisme de dire que le patient est en souffrance. Les Rosiers font grise mine, concentrant une grande partie des maux de l’époque : trafic de drogue omniprésent, mal-logement, chômage de masse, problèmes sanitaires, vandalisme... Une pluie de calamités qui s'abat sur les habitants et mine leur quotidien depuis trop longtemps.

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💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr

LE SUIVI

Complément d'enquête. C'était il y a six mois, en plein procès du Rassemblement national pour les emplois fictifs de ses assistants parlementaires européens. Dans une double enquête, Benoît Gilles révélait que le patron local du parti d'extrême droite, le député et président du groupe d'opposition au conseil régional Franck Allisio, connaissait lui aussi quelques soucis avec la probité quant à l'emploi de ses collaborateurs. Ainsi que dans son utilisation "toute personnelle" de véhicules de service mis à sa disposition par la région Paca. Au lendemain de la parution du premier article de Marsactu, la collectivité déclenchait une enquête interne. Laquelle a débouché sur un signalement au procureur de la République. Désormais entre les mains de la justice — le parquet de Marseille ayant ouvert une enquête pour détournement de biens publics —, cette affaire offre une illustration concrète de l'impact de notre travail d'investigation.

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ON A CREUSÉ

Trafic routinier. Comme une miniature de Marseille. À l'ombre de la deuxième ville de France, Port-de-Bouc, 16 600 habitants, est aussi en proie à un trafic de stupéfiants qui ne cesse de monter en puissance, passé d'un modèle artisanal à une échelle industrielle. À tel point que la petite commune portuaire concentre un nombre de faits liés au trafic proportionnellement supérieur à Marseille, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. Pour ce nouvel épisode de la série L'Emprise, Coralie Bonnefoy a écumé les cités de Port-de-Bouc afin de documenter cette mutation, ses causes et ses conséquences pour la population locale. Et dans Le Bocal, notre "vaillante" corédactrice en chef prolonge le plaisir au micro de Violette Artaud en détaillant les coulisses de cette patiente enquête.

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ÇA SE DISCUTE

"C’est pas un cadeau qu’il lui a fait."

Commentaire de Jean-Paul Renucci sur Facebook, au sujet de Renaud Muselier, qui annonce se ranger "derrière Martine Vassal" pour les municipales 2026.

LE CLIN D'ŒIL DE CHARMAG

 

LE PLONGEON

De l'or en bar. Dans le quartier, on l'appelle "la Parisienne". Cela fait pourtant quatorze ans que Camille Malbequi a quitté la capitale pour s'installer à Marseille. Et trois qu'elle a réalisé son rêve en reprenant le Bar Jo, un petit bar de quartier de la Belle de Mai. De ses débuts difficiles, où il lui aura fallu tout faire et tout apprendre, jusqu'à ce statut de patronne qu'elle peut désormais revendiquer fièrement, la trentenaire rembobine, avec son immuable sourire, le fil qui l'a amenée derrière son comptoir. Et offre l'occasion à notre journaliste Violette Artaud de tirer un très joli portrait à celle que l'on "prenait pour une petite chose fragile", mais dont le cocktail de bienveillance et de rigolade a su trouver sa clientèle.

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ET AVEC ÇA

Le dieu des stades. "Aaaaaah, enfin en tête du championnat !" Tel fut le commentaire, tout en sobriété, de Coralie Bonnefoy au moment de partager à la rédac' de Marsactu la une de L'Équipe du 14 mai. Il faut dire que cela fait bien longtemps qu'on n'avait pas eu l'occasion de se réjouir d'un tel succès pour le football marseillais. Non content de s'apprêter à réentendre l'hymne exalté de la Ligue des champions la saison prochaine, le Vélodrome vient en effet d'être sacré, par le quotidien sportif, champion des "stades où il fait bon vivre une soirée de Ligue 1". Ambiance, accessibilité, tarifs, prestige, confort et même environnement : l'enceinte marseillaise coche presque toutes les cases du classement rigoureusement établi par nos confrères. Ces derniers abordent également la dimension éminemment politique du Vélodrome dans un article quelque peu bancal, qui laisse Renaud Muselier réécrire l'histoire.

Pointue, 92e épisode, c'est fini pour aujourd'hui. On se retrouve la semaine prochaine, même jour, même boîte mail, pour un nouveau tour de l'investigation locale.

D'ici là, pour toute question, info ou pense-bête rétroactif pour le président de région, écrivez à pointue@marsactu.fr.

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