Bonsoir, c'est Pointue !

👩🏻‍⚖️ Ça juge. Au détour de son discours sur le patrimoine marseillais, et notamment Notre-Dame de la Garde — "là où notre œil se fixe à la seconde même où on pose le pied à Marseille" —, la ministre de la Culture Rachida Dati s’est offert une saillie à l’emporte-pièce. "Marseille, on reconnaît — j’allais dire — sur pièces. Au-delà des Marseillais qu’on reconnaît aussi sur pièces", lâche-t-elle. Petits rires gênés et sourires embarrassés dans l’assistance. "Non mais c’est vrai !", insiste l’élue parisienne, sans détailler en quoi un Marseillais se reconnaît au premier coup d’œil. Et, ma foi, c’est sans doute mieux comme ça.

🛬 Ça débarque. La Ville de Marseille pourrait enfin voir débarquer un directeur général des services, le cinquième si on compte l'aller-retour Paris-Paris du dernier postulant. Il s'agirait de François Poupard, l'actuel DGS de la région Aquitaine, qui connaît bien la ville pour avoir supervisé le chantier de la L2 au ministère des Transports. Pour l'heure, la Ville se refuse à confirmer. "Je vous le dirai quand il sera là", balaie le maire (en touchant du bois). Mais, de bonne source, le candidat aurait déjà son billet Bordeaux-Marseille...

🌠 Ça s'affiche. La métropole soutient ses maires du territoire. Même ceux qui sont suspectés d’avoir falsifié plus d’une centaine de délibérations municipales pendant une demi-décennie pour un montant estimé à plus de deux millions d’euros. L’édile d’Aurons, André Bertero, organisait le dimanche 5 janvier sa cérémonie des vœux pour l’année 2025. Et dans la salle était présent Pascal Montécot, premier vice-président de la métropole, pour représenter Martine Vassal, la présidente. Le maire a-t-il fait le vœu de ne pas être condamné à une peine d’inéligibilité pour faux, usage de faux, escroquerie, détournement de fonds publics et prise illégale d'intérêts ? Réponse lors de l’audience au tribunal judiciaire d’Aix-en-Provence en juin 2025.

Bonne pâte. Il fallait bien l'œil d'une connaisseuse, que dis-je, d'une experte, pour voir que quelque chose clochait sur l'étiquette de ces pots de El Mordjene miraculeusement vendus par centaines — et au prix imbattable de 9 euros les 700 grammes — dans un grand bazar de la Canebière. La provenance du produit, désormais interdit en France, n'y figurait pas, à l'exception d'un unique pot estampillé "Producted in Türkiye", en lieu et place de l'habituelle mention "Algerian product". C'est donc l'eau à la bouche que notre foodista maison, Clara Martot-Bacry, a écumé les rues de l'hypercentre marseillais pour faire le plein élucider ce mystérieux retour de la pâte à tartiner star des réseaux sociaux. Quant à nous, chez Pointue, c'est le mot "Producted" qui nous a interpellés. Et pour cause : l'adjectif est obsolète, nous apprend le Oxford English Dictionnary, précisant que sa dernière trace remonterait aux années... 1820.

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Vœux brouillés. Sur le boulevard Chave, certains ont décidé de proposer des alternatives à la "République forte" appelée de ses vœux par Martine Vassal pour 2025. "Solidaire", "sociale", "anti-raciste", "féministe" : pas sûr que le champ sémantique employé siée particulièrement à la présidente de la métropole et du département...

Coupables. C'est ce qu'on appelle une affaire au long cours, qui occupe la justice depuis quinze ans. Et si la Cour de cassation a (très) partiellement invalidé le verdict de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, les anciens patrons des pompiers des Bouches-du-Rhône sont définitivement reconnus coupables de la majorité des faits qui leur étaient reprochés. À savoir détournements de fonds publics, recel de ce délit, prise illégale d’intérêts et favoritisme. Ce pourquoi Jean-Pierre Maggi, ancien président du service départemental d’incendie et de secours (Sdis13), et l'ex-directeur du Sdis Luc Jorda n'échapperont pas au bracelet électronique. Sans compter les sanctions pécuniaires, qui devraient s'accroître considérablement lors d'une future audience devant le tribunal correctionnel, cette fois-ci au titre des intérêts civils liés aux délits qui leur valent condamnation.

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Lignes de vie. Où l'on plonge dans le quotidien fait d'appâts et d'écailles de Sandro Dipaola, un jeune pêcheur saussetois, grâce aux superbes images d'Emilio Guzman. Dans le cadre d'un projet consacré à la jeunesse, le photographe attitré de Marsactu livre une magnifique série en noir et blanc qui retranscrit toute la passion du jeune homme, à qui Violette Artaud en a tiré le portrait. Laissant à Emilio le soin de conclure par quelques jolies lignes sur la pêche comme métaphore de la vie idéale.

Centre de gravité. Certes, le podcast date du mois dernier, mais il aurait été dommage de ne pas le mentionner, d'autant qu'il s'ouvre aux pieds de la tour B du parc Bellevue à Saint-Mauront, récemment revenue à la une de Marsactu à la faveur d'une réunion d'information sur sa future démolition. Et de démolitions, il en est question dans le deuxième épisode de la séquence que l'émission radiophonique LSD, la série documentaire consacre à la gentrification. De celles qui ont causé la destruction du Panier par les Allemands en janvier 1943 jusqu'à celles qui ont accompagné le faramineux projet Euroméditerranée, symbole de la frénésie immobilière des années Gaudin. Très dense, le documentaire de Clémence Allezard embrasse moult sujets propres à la ville : son centre encore populaire malgré l'investissement massif des plateformes de location touristique, le logement indigne qui y perdure, la "muséification" de certains quartiers et la "folklorisation" de la ville en général, la multiplication des résidences fermées... Jusqu'à faire de Marseille la "capitale de la fracture".

Pointue, 77e édition, c'est fini pour aujourd'hui. On vous donne rendez-vous jeudi prochain, même heure, même boîte mail, pour une nouvelle rasade d'infos locales.

D'ici là, pour toute question, info ou bon plan El Mordjene "producted in Algeria", écrivez à pointue@marsactu.fr.