Bonsoir, c'est Pointue !

Depuis une semaine, son nom est sur toutes les lèvres, accapare tous les médias, mobilise toute la classe politique. Jeudi dernier, à l'heure où nous bouclions le précédent numéro de cette newsletter, le jeune frère du militant Amine Kessaci était assassiné par balle, à Marseille. Alors, dans cet épisode de Pointue aussi, Mehdi Kessaci est forcément présent.

Mais, s'il fut difficile de penser à autre chose ces derniers jours, la rédaction de Marsactu n'a pas manqué de sujets à traiter. Et de révélations à faire, comme cette "opération santé-justice" visant les consommateurs de drogue, aussi inédite que problématique. Ou les défaillances en série que connaît le service de bus à la demande de la métropole pour les personnes à mobilité réduite.

On vous laisse découvrir tout ça dans ce 111e numéro de Pointue !

Cynthia Cucchi

À PICORER

✈️ Ça s'envole. Toute la classe politique marseillaise est en ce moment tournée vers l’actualité avec l’assassinat du frère d’Amine Kessaci. Toutes sauf un. Car pendant ce temps, le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier (Renaissance) est lui… au Costa Rica. Un déplacement officiel prévu de longue date dans le cadre d’un partenariat de protection de la biodiversité, mais dont le timing tombe mal médiatiquement parlant. Alors, sur ses réseaux sociaux, il se fait discret quant à son voyage. Les photos se limitent au strict minimum diplomatique. Mais, sur d’autres comptes, on peut le voir poser face à la mer des Caraïbes, en short et chemise blanche, faisant même sauter les premiers boutons. Heureusement, une séquence avec les experts du centre de lutte contre les stupéfiants du Costa Rica a aussi été organisée pour évoquer le narcotrafic. En costume, cette fois-ci.

🐔 Ça poole. La France entière était tenue en haleine : deux ministres, Gérald Darmanin pour la Justice, Laurent Nuñez pour l'Intérieur, étaient attendus à Marseille afin de donner la réponse de l'État après la mort tragique de Mehdi Kessaci. Ambiance déception dans le petit marigot médiatique à la lecture de la note aux rédactions qui donne les grandes étapes de la visite. Du Palais de justice à l'Évêché, en passant par la préfecture de police, l'essentiel de la visite se fait "hors presse". Les reporters sont quand même conviés pour faire des images de l'arrivée des deux vraiment importantes personnes. Pire, les rares moments ouverts à la presse sont "poolés", c'est-à-dire qu'un seul journaliste par type de média est autorisé à suivre les ministres. Finalement, le seul moment de questions/réponses est un "micro tendu" en préfecture. "Les nouvelles annonces seront demain dans La Provence", conclut le ministre de la Justice. L'avantage de la clarté.

😢 Ça communie. Des fois, on se moque. Et des fois, non. Mardi 18 novembre au soir, dans un froid polaire et le cœur glacé, de nombreux Marseillais se joignaient à la famille de Mehdi Kessaci pour lui rendre un dernier hommage, dans les locaux de l’association Conscience, fondée par son frère, le militant écologiste Amine Kessaci. Il y a là des associatifs, des journalistes, des politiques. De gauche, mais aussi de droite. Le moment est dur. Vraiment. Et plusieurs représentants politiques locaux, pas toujours aptes à fendre l’armure, font montre d’une émotion palpable. "Parfois, c’est bien de se retrouver tous ensemble et de se regarder dans les yeux, juste pour s’assurer que même si on n’est pas d’accord sur tout, on se comprend", souffle l’un des présents.

DANS NOS FILETS

Opération coups de soins. L'opération, prévue — au moins un temps — le 26 novembre prochain à Belsunce, provoque une levée de boucliers dans le milieu de la réduction des risques à Marseille. Il faut dire que c'est une première : l'implication d'une institution chargée de mettre en œuvre une politique de santé publique, en l'occurrence l'Agence régionale de santé (ARS), dans une action à visée répressive. Cette "opération santé-justice" visant les consommateurs de drogue, que révèle notre journaliste Violette Artaud, pose de sérieuses questions éthiques. Et, au-delà, souligne que la "priorité à la répression" dans le domaine de l’addiction, annoncée par l'ancien préfet Georges-François Leclerc, semble se poursuivre même après le départ de ce dernier. Reléguant les logiques de soins et de prévention au second plan. Et les consommateurs de drogue, toujours plus au ban de la société.

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💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr

ON A CREUSÉ

Mal des transports. Les usagers de la RTM le savent bien : emprunter les transports en commun pour se déplacer sur notre territoire n'est pas chose aisée. Et que dire des personnes en situation de handicap, pour lesquelles cela relève parfois — de plus en plus souvent, selon l'enquête qu'a menée Zoé Cottin pour Marsactu — du parcours du combattant. Retards, difficultés à réserver, manquements à la sécurité des passagers… Les dysfonctionnements du service de bus sur réservation pour les personnes à mobilité réduite de la métropole Aix-Marseille-Provence, pourtant censé compenser le manque d’accessibilité du réseau de transports, s’accumulent depuis des années. Pas de quoi affoler pour autant l'établissement public, dont la vice-présidente — et présidente de la RTM — Catherine Pila n'a pas répondu à nos questions, malgré plusieurs relances. Et, même si elle a prévu un chantier de refonte de Mobimétropole à l’horizon de l’année prochaine, en attendant, la métropole minimise ses défaillances. Laissant sur le carreau ses usagers les plus en difficulté.

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LE SUIVI

Y a-t-il un pilote dans l'action ? Voilà plusieurs semaines que Violette Artaud rapporte patiemment, en compagnie du photographe Felice Rosa, ce qu'est le quotidien dans la poussière d'Euroméditerranée. Avant de clore en images la série Quartier chantier, il fallait répondre à une question : qui, exactement, tire les ficelles de la plus grande opération d'aménagement urbain d'Europe ? Les promoteurs, filiales locales de géants du béton ? Les techniciens de l'établissement public éponyme ? Les politiques ? Avec le corédacteur en chef de Marsactu, Benoît Gilles, notre journaliste a décortiqué la boîte noire d'Euroméditerranée, plongeant dans les rouages de cette ville nouvelle qui se construit sur le littoral Nord de Marseille. Avec une principale interrogation en tête : quels sont les principes qui guident l'action des décideurs ?

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ÇA SE DISCUTE

"Sans étiquette : ni de gauche, ni de gauche."

Commentaire de Electeur du 8e ©, au sujet du label "Maires de Provence", revendiqué par 80 candidats aux municipales dans les Bouches-du-Rhône.

LE CLIN D'ŒIL DE CHARMAG

 

MAKING OF

"Notre affaire à tous". Jeudi dernier, en plein bouclage de cette newsletter, on apprenait la mort de Mehdi Kessaci, tué par balle dans le 4e arrondissement de Marseille. Si le jeune homme de 20 ans était totalement inconnu des services de police, son grand frère est quant à lui une personnalité très ancrée localement. Amine Kessaci apparaît dans le paysage politique en 2021, quand il crée l'association Conscience, suite au narchomicide dont est victime un autre de ses frères, Brahim. Devenu militant écologiste, il a multiplié les prises de position contre le narcotrafic, au point d'être placé sous protection policière depuis quelques mois. La piste d'un "assassinat d'avertissement" le visant est d'ailleurs "largement envisagée" par les enquêteurs. Dans un reportage bouleversant, notre corédactrice en chef Coralie Bonnefoy fait le récit des obsèques de Mehdi Kessaci. Racontant la douleur d'un quartier qui a perdu l'un de ses enfants, tout autant que la peur qui s'est emparée de ses habitants. Samedi 22 à 15 heures, proches et amis de la famille Kessaci convient à une marche blanche pour rendre hommage au défunt. Mais aussi pour montrer que la lutte contre le narcotrafic est "notre affaire à tous", comme il est inscrit sur l'un des bouquets de fleurs déposés sur le rond-point où le drame a eu lieu.

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LE PLONGEON

Folles histoires. C'est peu dire que notre échappée du week-end aura évoqué de nombreux souvenirs à bien des commentateurs. Plusieurs d'entre eux rapportent qu'avant la destruction partielle du CHU de la Timone en 1967, et même jusque dans les années 1970, il n'était pas rare à Marseille d'entendre l'expression "Va au 54" à l'adresse de ceux que l'on considérait comme déments. Car l'hôpital généraliste — desservi, comme aujourd'hui, par la ligne de bus 54 — était alors un "asile d'aliénés". Depuis quelques années, des descendants de patients, internés contre leur gré, cherchent à comprendre ce qui est arrivé à leurs aïeuls. Pour Marsactu, Meriem Bioud les a suivis dans leur (en)quête, de la salle de lecture des Archives départementales jusqu'au bureau des amis du patrimoine médical de Marseille, à l’hôpital Sainte-Marguerite. En passant par la consultation de Chantal Deckmyn, architecte, urbaniste et anthropologue qui a vécu de 1946 à 1972 dans l’hôpital, où son père était directeur adjoint. Chacun contribuant à faire rejaillir le passé enfoui de la Timone.

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ET AVEC ÇA

Papa cool. En mai dernier, pour sa chronique Histoire d'atelier, la dessinatrice Malika Moine nous faisait découvrir l'antre d'Alain Gilles, artiste istréen et "lecteur assidu de Marsactu", ce qui n'est pas la moindre de ses qualités. Il faut dire que le monsieur n'est autre que le père de notre corédacteur en chef. De fait, plus qu'un "lecteur assidu", le sculpteur est un fervent supporteur de notre média, au profit duquel il a déjà exposé ses œuvres par le passé. Il remet ça dès ce samedi — avec un vernissage prévu à 15 heures — et jusqu'au 30 novembre, à Istres. On profite donc de ces quelques lignes pour convier nos lecteurs à aller découvrir son travail, et faire part à l'artiste de toute notre gratitude !

Pointue, 111e numéro, c'est fini pour aujourd'hui ! On vous donne rendez-vous jeudi prochain, même heure, même boîte mail, pour un nouveau concentré d'actus locales, à la sauce Marsactu.

En attendant, pour toute question ou info, écrivez à pointue@marsactu.fr.

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