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Pointue !, 104e numéro Apparue le temps d'un été, à la faveur d'un stagiaire qui ne manquait pas d'aplomb, la rubrique "sports" de Marsactu n'aura pas fait long feu. Mais, au-delà des exploits physiques et des compétitions, le sport, c'est désormais et avant tout une histoire de gros sous. Et ça, à la rédac', on sait traiter. Après l'Open 13, parti depuis... dans le 69, ce sont la marina olympique et le Vélodrome qui se retrouvent coup sur coup dans nos filets. | Suite à un énième épisode méditerranéen la semaine passée, on s'est aussi intéressé au temps qu'il fait en compagnie des équipes de Météo-France, et on est allé prendre la température à Mas-Blanc-des-Alpilles, petite commune équipée d'une grande maison de santé... sans docteur. Et comme lors de notre précédent numéro, on n'avait pas assez parlé de trafics, on en rajoute une couche avec un article édifiant sur l'"empire" de la Castellane. | Pointue, saison 4, épisode 5, c'est parti ! | |
| 🤼♀️ Ça s'engatse. Parfois, la vie publique donne l'occasion de vivre des moments inédits. Renaud Muselier et Benoît Payan étaient les invités de la chambre régionale des comptes, à l'occasion de l'installation de son nouveau président, Xavier Lefort. Alors qu'il patiente sur le perron, le maire de Marseille voit arriver le président de région. Il s'avance alors et le remercie "pour ses mots" dans le magazine Objectif Méditerranée. "Merci, vraiment, cela m'a beaucoup touché que vous preniez une telle hauteur", raille Payan, de l'acide plein la voix. "Mais de rien, de rien. C'est bien normal", rétorque Muselier, sourire figé, mâchoire serrée. Dans l'interview, ce dernier balance sévère. "Si le maire doit être champion de karaoké, c'est pitoyable", tacle-t-il, ajoutant que la seule réussite de la ville est d'avoir "exporté la DZ Mafia". | 🤥 Ça ment. Ce jeudi 2 octobre, Aurélie Falek et Hayat Atia quittent le groupe d’opposition de droite Une Volonté pour Marseille dont elles regrettent "les prises de position qui tendent de plus en plus vers l’idéologie de l’extrême droite". Elles en veulent pour preuve le fait que le groupe a refusé de voter une subvention destinée à soutenir l’aide humanitaire apportée par l’Unicef aux enfants de Gaza. Interrogée sur le sujet, Catherine Pila (Les Républicains), la présidente du groupe, feint de s’offusquer et assure que "cette subvention a été votée à l’unanimité". Un pieux mensonge. Elle va jusqu’à ajouter : "Qui a pu imaginer que des conseillers municipaux iraient ne pas voter [cette aide] ?" Des membres d'Une Volonté pour Marseille, manifestement. Puisque, comme Marsactu le rapportait lors de son live, et comme le montre le compte-rendu écrit de la séance, la quasi-totalité du groupe — Catherine Pila et Martine Vassal en tête — a opportunément déserté l’hémicycle municipal afin de ne pas prendre part au vote… La délibération est donc votée à l’unanimité, c’est vrai — mais sans la droite. | 🥇Ça signe. En marge de la conférence de presse de présentation du conseil municipal de ce 3 octobre, l’élu écologiste Fabien Pérez a été interrogé sur la tribune qu’il cosigne dans Gomet avec Christophe Madrolle (élu régional de la majorité de Renaud Muselier - Renaissance) en vue des prochaines municipales. Leur think tank, Écologie des solutions, réclame, dit le texte, "transition écologique, justice sociale et attractivité économique", et appelle des "solutions utiles, efficaces et réalistes". Comme l’organisation de Jeux olympiques d’hiver dans les Alpes en 2030 qui — bouleversement climatique oblige — risquent de se dérouler en grande partie sur de la neige artificielle, très gourmande en eau ? Du bout des lèvres, l’élu marseillais, qui assure qu’il faut parler à "toutes les forces politiques" pour "créer du consensus" sur ces questions, a fini par convenir que ce n’était "peut-être pas une très bonne idée." | |
| Plouf. Neuf millions cinq cent mille euros. Voilà, en substance, ce que la Ville de Marseille doit encore débourser pour régler définitivement la facture de sa marina olympique. C'est ce que révèle un rapport inquiétant de la chambre régionale des comptes, qui documente la dérive du budget de la base nautique — initialement chiffré à 39 millions pour frôler in fine les 50 millions —, comme le racontait déjà Marsactu début 2024. Notre journaliste Violette Artaud a décrypté l'exposé des magistrats financiers, qui notent que la seule inflation n'explique pas ce dérapage, dû aussi à des aléas beaucoup plus locaux. La CRC pointe également l'absence de certains soutiens initialement prévus parmi les partenaires publics de la Ville. Laquelle voit sa contribution doubler, pour atteindre les 20 millions d'euros. Une addition beaucoup plus salée que prévu. | |
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|  | Doctissimaux. C'est ce qu'on appelle une arlésienne. Malgré son imposante maison régionale de santé, le village de Mas-Blanc-des-Alpilles — plus petite commune des Bouches-du-Rhône en superficie — n'a pas de médecin généraliste. Et ses quelque 500 habitants doivent souvent faire plus d’une dizaine de kilomètres en voiture pour aller consulter. Mais cela n'est manifestement pas un problème pour le département qui, après avoir déjà financé la construction dudit établissement à hauteur de 40 % il y a dix ans, lui a octroyé une nouvelle subvention de près de 200 000 euros "pour l’installation de cabinets paramédicaux". Au final, seuls une orthophoniste, une psychologue — qui consulte la plupart du temps en visio, car son cabinet principal est à Béziers — et un dentiste officient actuellement dans la maison de santé, censée apporter des réponses en termes de soins de proximité. Et alors que la construction du nouveau bâtiment vient tout juste de débuter, il n'y a toujours pas de docteur à l'horizon. | |
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| Vous m'en direz temps. Dimanche 21 septembre. Il est 14 heures quand la préfecture fait savoir que le classique OM-PSG est reporté au lendemain à cause de l'important épisode pluvieux qui s'annonce dans le Sud-Est de la France. Trois semaines plus tôt, c'était la rentrée scolaire dans l'ensemble des Bouches-du-Rhône que les autorités décidaient de différer. Pourtant, le Vieux-Port n'a pas débordé et les rues vallonnées de la ville ne se sont pas transformées en torrents cette fois-ci, suscitant des interrogations parmi les Marseillais. Pour élucider ce mystère et, plus généralement, en apprendre un peu plus sur ce qui se trame au-dessus de nos têtes, Violette Artaud s'est rendue à la source, dans les locaux de la direction interrégionale du Sud-Est de Météo-France, à Aix-en-Provence. Dont le directeur, Mathieu Créau, nous éclaire sur le travail minutieux de ces observateurs du ciel, certes pas infaillibles, mais au plus près d'une réalité plus complexe qu'il n'y paraît. | |
| "Il manque 9,5M€ pour boucler le budget de la Marina. Encore un effort." | |
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| Notre dame du Mont "Tout ça à cause de ce connard d’Alfred." Le langage de Françoise de Boisfleury rime à merveille avec son patronyme. Alfred, c'est son grand-père, qu'elle accuse d'avoir bradé les terres familiales — une large part du littoral sud de Marseille, de la montagne de Marseilleveyre jusqu’à Sormiou — au profit d'industries polluantes. Même si elle ne vient qu'en été à la Madrague de Montredon, la pétulante nonagénaire se désole de voir le quartier dont elle aimait la vie villageoise dépérir peu à peu. C'est là qu'elle a vécu ses meilleures années. D'abord enfant, aux côtés des pêcheurs, puis adulte, quand elle a soutenu les ouvriers de l'usine Legré-Mante, tandis qu'ils occupaient leur entreprise, en liquidation. Et c'est là qu'elle s'imagine finir, dans le caveau familial sur le Mont Rose, face à la mer qu’elle a tant aimée. | |
| De pire "empire". Si la Castellane est connue au-delà des frontières marseillaises pour avoir abrité les premiers dribles du petit Zizou, c'est sous un tout autre jour qu'elle s'affiche désormais : celui du narcotrafic. C'est en effet dans cette cité, à cheval sur les 15e et 16e arrondissements, que se trouve l’un des plus importants points de vente de drogue en Europe. Cet "empire", comme le nomme la police judiciaire, affichait un chiffre d'affaires annuel estimé à 40 millions d'euros (soit 100 000 euros par jour) avant son démantèlement en avril dernier, après seize mois d'enquête. Le Monde revient sur l'histoire de ce bastion du narcobanditisme, indissociable de celle de Mohamed Djeha alias "Mimo", "fantôme" pour les enquêteurs de la PJ, chef adulé par les cousins et les copains de collège qui forment son clan. Au cœur de l'article de notre confrère Luc Leroux, une mine d'or : un an de conversations au sein du gang sur des messageries cryptées, radiographie captivante de cette multinationale du crime. | |
| Pointue, 104e du nom, c'est fini pour aujourd'hui. Rendez-vous jeudi prochain, même heure, même boîte mail, pour un nouveau tour des terrains de l'info locale indépendante. | |
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