Pointue !, 72e numéro
L'actualité s'avère bien dense en cette fin d'année et les colonnes de Marsactu ne désemplissent pas d'infos fraichement pêchées par nos journalistes. À l'instar de l'affaire de collaborateurs parlementaires qui touche le député RN (décidément...) Franck Allisio, quelque peu ignorant de la loi, ou des fonctionnaires de police, qui ne sont pas légion malgré les promesses de la macronie. |
Mais l'actualité en cette fin d'année à Marseille, c'est surtout le procès du drame de la rue d'Aubagne, qui se concentre depuis près d'une semaine sur les victimes de la catastrophe. Suivi des débats en direct, dossier spécial, grand format et podcast : jour après jour, nos journalistes suivent au plus près ce procès hors norme. |
Alors, n'attendons pas plus et plongeons dans ce 72e épisode de Pointue. |
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⛷️ Ça confraternise. À la une de nos confrères de Made in Marseille, ces derniers jours, un titre accroche le regard. La région va accélérer les projets de transports pour préparer les jeux 2030, y lit-on sous la photo d’un TER qui fonce. L’article est signé “Par annonceurs”. Même forme, même titraille qu’un article, ce contenu est en fait une publicité de la région Paca, pardon, région Sud. Les Jeux olympiques de 2030 vont donc permettre d’accélérer les projets de transports, y compris pour ceux qui seront livrés en 2035, comme la nouvelle gare Saint-Charles. Le miracle de la publicité (déguisée). |
🔎 Ça cherche. La métropole recherche un directeur général des services, poste à pourvoir au 1er janvier. Dans le Landerneau local, ce type d’annonce déclenche un cataclysme et l’écriture d’un article urgent. L’info est pourtant réelle : elle a donné lieu à publication sur les sites spécialisés. En revanche, le grand boss des services métropolitains, Domnin Rauscher, n’est pas débarqué par Martine Vassal. En fait, depuis son arrivée en 2019, il est en emploi précaire et son contrat renouvelé tous les trois ans. Avec publication obligatoire, au cas où un meilleur CV tomberait. |
🏫 Ça s’absente. Il y avait du monde, samedi 15 novembre, pour l’inauguration du groupe scolaire Malpassé Les Oliviers, la première école réalisée dans le cadre du plan Marseille en grand. Pourtant, sur les photos officielles, un acteur majeur dans ce dossier manque à l'appel : le pilote du plan de rénovation des écoles, Vincent Bourjaillat, directeur général de la société publique des écoles marseillaises (SPEM). Une absence pour raisons personnelles, justifie son entourage. Mais une absence remarquée, alors que, selon les informations de Marsactu, Vincent Bourjaillat est sur un siège éjectable depuis le début de l’année. Mais le directeur général de la SPEM n’a toutefois toujours pas été débarqué. Un sursis ? Le prochain conseil d’administration de la société est programmé pour décembre. Reste à savoir si la Ville de Marseille aura d’ici là trouvé un profil pour le remplacer et obtenu sa validation par l’État. Une question sensible. |
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Double emploi. Difficile de ne pas y voir de ressemblance... Voire l'ombre d'un système en place au sein du Rassemblement national. En plein procès des assistants parlementaires des députés européens du parti, sa tête de proue dans le département, Franck Allisio, connaît lui aussi quelques soucis avec la probité quant à l'emploi de ses collaborateurs. En 2023, le député frontiste a omis de déclarer à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique que deux de ses quatre collaborateurs parlementaires étaient par ailleurs salariés de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ce qui est contraire à la loi. Celui qui est pressenti pour mener la campagne du RN aux municipales de 2026 à Marseille a même mis en place un cabinet à plusieurs échelles, où bossent des militants entièrement acquis à sa cause dans diverses institutions. Une vidéo que Marsactu s'est procurée montre que la salle de réunion du groupe à la région sert très clairement de base arrière au député RN. Qui offre là une curieuse réplique au séisme national qui secoue actuellement son parti. |
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Indignes. Après les experts, place aux victimes. Depuis vendredi dernier, les proches des huit personnes décédées dans l'effondrement des immeubles de la rue d'Aubagne le 5 novembre 2018, ainsi que des survivants du drame, se sont succédé à la barre lors du procès de la catastrophe. Leurs témoignages, toujours dignes, souvent poignants, contrastent singulièrement avec ceux des propriétaires cités à comparaître, dont le manque de compassion, pour ne pas dire d'humanité, finit par exaspérer tout le monde, parties civiles, public, journalistes, jusqu'au tribunal lui-même. Depuis le premier jour d'audience, Clara Martot Bacry et Coralie Bonnefoy se relaient dans la salle des procès hors norme de la caserne du Muy pour relater les débats en direct. En quatre articles, elles nous racontent les parcours de vie des victimes, leurs multiples alertes ignorées par des propriétaires au mieux indifférents, les vies brisées, la douleur incommensurable des proches... Interrogeant, en creux, l'indigence des uns et l'indignité des autres. |
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💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr |
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Police, trop court. Devenue le laboratoire des politiques sécuritaires des mandats Macron, Marseille a fait l'objet de moult promesses en matière de renforts policiers. Mais "les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent", disait un ancien président de la République, et à en croire le rapport sur les forces de police à Marseille qu'elle a rendu public le 17 octobre dernier, la cour des comptes n'a pas reçu celles des ministres qui se sont succédé à l’Intérieur. S'il y a bien eu des fonctionnaires supplémentaires affectés à la sécurité publique, leur arrivée n'a pas réussi à combler le déficit d'effectifs, dont le nombre n'a finalement fait que diminuer depuis 2016. Et ce, malgré un pourcentage de missions annexes — parmi lesquelles, ironie du sort, les services d'ordre pour les déplacements du personnel politique — deux fois plus important que pour le reste du territoire national. Ce qui explique en partie que tant d'appels au 17 n'aboutissent à... rien. Guillaume Origoni s'est rendu à l'Évêché et en est ressorti avec des chiffres et des éclaircissements. |
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"C'est bien connu que la peinture ça retient un immeuble de s'effondrer…" |
Commentaire de cbou sur le live du procès de la rue d’Aubagne, au sujet de Xavier Cachard, propriétaire d’un appartement au 65 rue d’Aubagne, qui se défend (mal) d’avoir abandonné ses locataires en justifiant d’avoir fait des peintures. |
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Premiers de la caste. C'est une première place dont personne ne se vantait : en 2004, Marseille était la ville la plus ségréguée de France. Et si, en 2019, elle a perdu la tête de ce peu glorieux classement, elle y figure toujours en "bonne" position. La faute aux populations les plus aisées, dont la tendance à pratiquer l'entre-soi dans les quartiers Sud, voire à l'Est, n'a cessé de se renforcer durant cette période. C'est ce qui ressort d'une étude régionale de l'Insee, sur laquelle l'un de ses co-auteurs, Sébastien Novella, revient pour Marsactu. |
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Pointue, 72e du nom, c'est fini pour aujourd'hui. Rendez-vous jeudi prochain, plus ou moins même heure, même boîte mail, pour retrouver la fine fleur de l'investigation locale. |
D'ici là, si vous avez une question, une info à partager, voire un CV à transmettre à la métropole ou à la SPEM, écrivez à pointue@marsactu.fr. |
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