Bonsoir, c'est Pointue !

Le drame de la rue d'Aubagne, dont le procès a débuté il y a une semaine tout juste, occupe encore une place prépondérante dans les colonnes de Marsactu. Nos journalistes se relaient à la caserne du Muy pour vous rapporter les débats en direct, mais aussi couvrir le reste de l'actualité locale.

Ainsi, cette semaine, on vous emmène à Rognac, où vont se tenir des élections municipales anticipées, puis à l'usine Pillard, dans le 14e arrondissement, où le collectif d'artistes né in situ vit ses dernières heures. On ira enfin à la Fabulerie, où notre partenaire Mediavivant fête ses deux ans avec une enquête en scène sur les impasses du modèle carcéral français, symbolisé par les Baumettes.

Pointue, saison 3, épisode 10, c'est parti !

Cynthia Cucchi

À PICORER

🥅 Ça s'entraîne. Les élections municipales anticipées de Rognac, dont le premier tour a lieu ce dimanche 17 novembre, font figure de match de préparation pour le scrutin 2026 sur l’ensemble du territoire. Notamment pour le Rassemblement national et son capitaine au niveau local, Franck Allisio. Le parti d’extrême droite déploie donc en ce moment toute sa force de frappe sur la commune de 12 500 habitants et son champion du moment, Christophe Gonzalez. Ainsi, le directeur de campagne du candidat n’est autre que l’un des assistants parlementaires de Franck Allisio, Bryan Vincent. Une manière pour le député RN de garder un œil sur le jeu de Rognac en restant sur le bord du terrain.

🤝 Ça s’entend bien. Difficile d’imaginer un terrain d’entente politique entre Renaud Muselier (Renaissance), Sébastien Delogu (La France insoumise) et Stéphane Ravier (ex-Reconquête, toujours d’extrême droite), outre le fait de vouloir prendre la mairie de Marseille à Benoît Payan (divers gauche). Pourtant, tout comme Martine Vassal (divers droite) et Valérie Boyer (Les Républicains), ils ont signé une tribune commune dans Le Figaro le 7 novembre. Ce texte, également partagé par d’autres élus au niveau national, est titré : “Le gouvernement doit boycotter la COP29 en Azerbaïdjan et exiger la libération immédiate des otages arméniens”. La défense de la cause arménienne — ou l'électoralisme — semble dépasser les clivages idéologiques au sein de la classe politique marseillaise.

DANS NOS FILETS

Inéluctable. La sentence, définitive, glaçante, est tombée après seulement deux journées d'audience. Pour Fabrice Mazaud, l'un des trois experts mandatés après le drame de la rue d'Aubagne, "l'effondrement était absolument inéluctable". Les conclusions du rapport au long cours qu'il a réalisé avec Henri de Lépinay sont sans appel : le 65 rue d'Aubagne s'est effondré en premier et “de l’intérieur”, “sur lui-même”, suite à la rupture d'un poteau en sous-sol de l'immeuble. Et malgré les signes avant-coureurs (murs bombés, rupture de cloison, affaissement des planchers...) et les alertes répétées de ses occupants, leurs deux confrères qui ont visité l'immeuble en octobre 2018 n'ont pas jugé la situation assez préoccupante pour évacuer les lieux. L'un d'eux, Richard Carta, est l'un des principaux prévenus du procès, notamment pour “homicides involontaires”. Il aura l'occasion, dans les prochaines semaines, d'expliquer sa décision d'avoir autorisé les locataires du 65 à réintégrer l'immeuble après la rupture d'une cloison le 18 octobre. Au péril de leur vie.

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💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr

LE SUIVI

Anticipation. La maire de Rognac aurait-elle la mémoire courte ? Sa menace de plainte à l'encontre de Marsactu, qui avait révélé sa façon toute personnelle d'utiliser les deniers publics et sa gestion délétère du personnel municipal, semble en tout cas de l'histoire ancienne. Et c'est dans son bureau en mairie que Sylvie Miceli-Houdais (UDI) a reçu notre journaliste Marie Lagache, alors que la campagne pour les élections municipales anticipées bat son plein. Les résultats du scrutin apporteront-ils du changement dans la petite commune de 12 500 habitants ? Rien n'est moins sûr, à en croire la revue des troupes qui s'affronteront ce dimanche pour le premier tour : parmi les quatre listes en lice face à celle de la maire sortante, trois incluent un ou plusieurs de ses adjoints démissionnaires. Y compris celle menée par le candidat du RN, Christophe Gonzalez, qui espère surfer autant sur les bons scores de son parti dans la commune lors des dernières législatives que sur les déboires de l'édile en exercice.

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ÇA SE DISCUTE

"ginkgo ? C’est bien cet arbre qui pue le vomi pendant un mois ?"

Commentaire de jacques à propos du fonds d’investissement Ginkgo, qui envisageait un projet immobilier sur le site, fortement pollué, de la friche industrielle de Legré-Mante.

LE CLIN D'ŒIL DE CHARMAG

 

LE PLONGEON

Grand huit. Au départ, elles étaient huit. Huit entités artistiques gravitant entre design, arts visuels, architecture et urbanisme, choisies en 2019 par l’Établissement public foncier régional (EPFR) pour occuper temporairement l'usine Pillard dans le quartier Bon Secours (14e arrondissement). Huit structures qui n'en ont plus fait qu'une seule, judicieusement baptisée Les 8 Pillards, pour transformer l'ancienne usine de combustion industrielle en un lieu de vie, de fabrique et d'intelligence collective. Le 31 mars prochain, les désormais quinze membres de l'association, soit une centaine de personnes, devront quitter les lieux. Leur candidature à l'appel d'offres lancé par l'EPFR n'a pas été retenue et c'est le groupe Duval qui reprendra finalement le site pour y bâtir un "hôtel industriel". Au-delà de la perte de l'usine, c'est la fin d'une aventure collective née en ces lieux que les membres des 8 Pillards regrettent d'ores et déjà. Sans savoir si leur rêve industriel pourra se rejouer ailleurs.

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ET AVEC ÇA

Barreaux. Voilà deux ans, Mediavivant débaroulait sur la scène médiatique avec un format inédit, invitant des journalistes à passer de la plume aux planches, tous les mois à Marseille. Cet anniversaire sera dûment célébré ce jeudi 14 à la Fabulerie, dans le 1er arrondissement, avec une enquête consacrée aux "impasses de l'incarcération à la française". Marius Rivière, dont vous avez déjà pu apprécier la prose dans Marsactu, interrogera le système de suroccupation des prisons en France. Un modèle carcéral condamné par la Cour européenne des droits de l’Homme, et plus que jamais défaillant malgré les alertes de tous les acteurs du secteur. Pour illustrer son enquête, le journaliste se penchera sur le "triste symbole de cette impasse : Les Baumettes, à Marseille." L'événement affiche complet, mais pas de panique : l'enquête est à suivre en direct sur le site de Mediavivant, et sera ensuite disponible en version podcast sur toutes les plateformes d'écoute.

Pointue, c'est fini pour aujourd'hui. On se retrouve jeudi prochain pour un nouveau tour de l'info locale.

D'ici là, si vous avez une question, une info à partager ou des bons plans santons, écrivez à pointue@marsactu.fr.

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