Bonjour, c'est encore Pointue !

🐟 Ça force. Une nouvelle déclinaison de l’année Pagnol ? Lundi, lors d’une conférence de presse consacrée aux cantines scolaires, l’élu marseillais à l’éducation Pierre Huguet a glissé que le 21 juin, les écoliers pourront profiter d’un menu “Marcel Pagnol Provence”. Tout de suite, on imagine le pâté de bartavelle sorti de la gibecière du petit Marcel, parfumé au thym de la garrigue. Après vérification, la Sodexo, délégataire de la Ville pour les cantines, a vu plus simple : rillettes de sardine en entrée, puis colin façon bouillabaisse et navettes en dessert. “C’est plutôt un menu marseillais”, reconnaît l’élu après coup.

🚒 Ça tance. Décidément, le candidat-pompier Grégory Allione a du mal avec son ancienne maison, la fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, dont il a été le président de 2018 à 2022. Il y a quelques jours, Marsactu révélait les combines qui lui avaient permis de bénéficier d'une mise à disposition pendant des années pour siéger dans ses instances. Depuis, on a appris que dix-huit anciens présidents, administrateurs ou membres du comité exécutif de la fédération ont écrit à son président actuel. Ils s'alarment d'un courrier que le candidat Renaissance aux Européennes a adressé à l'ensemble des adhérents dans lequel il demande aux pompiers de "s'engager" avec lui. Les signataires se disent "choqués d'une telle démarche", une "grave entorse" alors qu'en "142 ans d'histoire fédérale", la fédération a toujours affiché sa neutralité politique.

🚮 Ça recadre. Lundi 27 mai, le groupe majoritaire de droite à la métropole signalait, via les réseaux sociaux, la fin de la mission d’information sur les déchets, demandée par l'opposition. "À l’occasion de quatre réunions, les représentants de l’ensemble des groupes politiques ont eu accès à toutes les données permettant de comprendre le fonctionnement et les enjeux de l’organisation de la collecte, du tri et de la réduction des déchets", assurait le compte Une volonté pour la métropole. Quelques jours plus tard, les élus de gauche rétorquent que, pas du tout, le travail se poursuit ! Photos à l’appui, les élues marseillaises Sophie Camard et Christine Juste ont illustré leur visite de terrain à Martigues, en compagnie du maire Gaby Charroux. "Nous continuons d’évaluer le service public de la collecte des déchets encore quelques jours”, a moqué le groupe d’opposition. Une certitude, la mission n’aura pas permis aux élus d’aligner leur calendrier.

Paquets. La nouvelle a forcément un peu consolé la droite marseillaise : à gauche aussi, les procurations frauduleuses auront leur procès ! C’est une information Marsactu : deux conseillers municipaux du groupe de Samia Ghali sont convoqués devant la justice en octobre prochain pour avoir organisé la récolte de procurations lors des élections de 2020 en s’affranchissant des règles valables en la matière. Roland Cazzola, délégué aux espaces publics, mais aussi infirmier libéral, se voit reprocher d’avoir récupéré les procurations de certains de ses patients. Quant à Marguerite Pasquini, déléguée aux relations avec les CIQ, elle a déposé par paquets des dizaines de formulaires au commissariat, où un fonctionnaire se chargeait de tamponner ces procédures. Au sein de la majorité du Printemps marseillais, aucune voix ne s’est encore fait entendre sur la question du maintien ou non de ces élus dans leurs délégations.

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Réhabilité. Coup d'épée dans l'eau pour le "roi des poubelles". Il y a quelques mois, Richard Perez, magnat des déchets mis en examen pour avoir participé à un trafic tentaculaire, accusait un des assistants du tribunal judiciaire de mener double jeu et demandait l'annulation de toute la procédure le visant. Comme nous le racontions en novembre dernier, Antoine P., conseillant le juge d'instruction sur les questions d'environnement, est ex-gestionnaire et toujours actionnaire d'un cabinet de conseil qui compte parmi ses clients des entreprises citées au cours de l'instruction. Saisie de ce cas, la chambre de l'instruction a fini par statuer et estime que l'intervention d'Antoine P. est bien trop "limitée" pour avoir pu influencer l'enquête. Violette Artaud explique ici ce nouveau développement d'un dossier démarré à Saint-Chamas en décembre 2021.

Table rase. Que se passe-t-il à la clinique de l'étang de l'Olivier ? Depuis des mois, le site médical privé istréen semble subir une restructuration à marche forcée qui ne dit pas son nom. En janvier 2023, le service chirurgie a été fermé, suivi du départ de 61 salariés. Depuis, les signaux s’accumulent pour faire craindre aux salariés restants une nouvelle saignée, écrit Jean-François Poupelin. Fin mai, la directrice a été débarquée. Elle défendait le maintien des urgences sur le site, quand le groupe Almaviva, propriétaire, veut orienter l’activité vers la gériatrie. Un tel virage aurait des conséquences pour tout le bassin de vie istréen, dont l’accès aux soins repose beaucoup sur cette clinique.

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Escapade. La nuit à Marseille, ce n’est pas que le oaï de cours Ju et de ses bars. Parfois, elle prend la forme d’une soirée quelque part dans les quartiers Nord entre copains et copains de copains réunis dans un écrin de verdure comme un jardin secret pour partager une soirée autour du théâtre amateur. Iliès Hagoug, notre chroniqueur noctambule, est allé se mettre au vert le temps de quelques heures, il vous raconte.

Cantchines. Après le podcast des mineurs isolés la semaine dernière, le podcast des tatas ce jeudi ! Pointue ! vous a déniché un reportage sonore d’une vingtaine de minutes qui raconte le quotidien, mais aussi les combats des ATSEM marseillaises. Réalisé par le chercheur anthropologue Thomas Vaisse, cette immersion n’oublie rien du tableau : brouhaha de la cuisine, hurlements de minots, récits des bras de fer avec la Ville sur la question de la pénibilité du travail, tensions entre syndicats et dialogue difficile avec les parents. Un tour d’horizon qui illustre le projet de thèse de ce doctorant, consacré aux écoles publiques marseillaises. Avec une question qui le guide : “quelle valeur donnons-nous à celles qui travaillent au quotidien pour nous soigner, nous éduquer, nous consoler et plus largement nous fabriquer en tant que membre à part entière de notre société ?" Une immersion à écouter sur le site de la revue sonore Le grain des choses, au numéro 6.

Ce 56e numéro de Pointue ! touche à sa fin, nous vous donnons rendez-vous jeudi prochain pour retrouver la fine fleur de l'investigation locale.

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