Bonjour, c'est Pointue !

On aurait pu penser que, faute de législatives inopinées cette année, l'actu de notre territoire se serait mise en pause avec les premières fortes chaleurs estivales. C'était compter sans les cadors de notre classe politique locale qui, les municipales de 2026 en ligne de mire, se tirent la bourre pour attirer la couverture médiatique à eux. À commencer par l'indéboulonnable Nora Preziosi, qui se voit déjà en "faiseuse de roi" du futur conseil municipal.

Les tribunaux n'ont pas ralenti la cadence non plus et, en attendant le jugement du procès de la rue d'Aubagne lundi prochain, on se penche, en même temps que la justice, sur le cas d'Ecotonia, un bureau d'études environnement habitué à labourer le terrain pour les bétonneurs. Également au sommaire de ce 98e numéro de Pointue, un nouvel épisode de L'Emprise consacré à la DZ Mafia, une traversée en statistiques de l'Alcazar et une plongée dans le Panier des années 90.

Bonne lecture !

Cynthia Cucchi

À PICORER

💶 Ça se structure. Quelques mois après les premières révélations de Marsactu sur sa gestion toute personnelle de 13 Habitat, Nora Preziosi créait son association "Les Amis de Nora Preziosi". Mais le 17 mars dernier, quelques jours avant de mettre à pied son directeur général et ses cadres, l'élue transformait ladite association en microparti politique. Une structure qui permet aux donateurs de bénéficier d’une déduction fiscale importante, comme l'a fait remarquer son mari, l'avocat Jacques Preziosi, en marge du rassemblement avec ses soutiens à l’hippodrome Borély dimanche dernier. Monsieur Preziosi "dispose de moyens financiers importants" et "a beaucoup financé les campagnes de la droite locale" auparavant, note un élu. Désormais, il pourra donc soutenir celle de son épouse, à commencer par l’organisation de la journée à Borély, qui aurait coûté "aux alentours de 10 000 euros", selon l'avocat lui-même. 

✍️ Ça va, ça vient. L’annonce de la prolongation de la fermeture du métro en soirée lors du GIP transports ce mercredi 2 juillet a presque éclipsé la venue du ministre de l’Aménagement des territoires François Rebsamen. C'est néanmoins la "troisième fois en quatre mois" qu’il se déplace à Marseille, comme il l’a rappelé au début de son point presse. Tout ça pour signer une subvention déjà officialisée par la métropole en… décembre 2024. À la question de sa présence aujourd'hui pour un engagement de l'État déjà acté il y a six mois, on ironise sur le banc des invités du salon de la préfecture : "On est mercredi pourtant, pas jeudi ou vendredi, ce n'est donc pas parce qu'il passe le week-end à Marseille ensuite..." Une pique en référence aux nombreux déplacements de ministres en fin de semaine sur le territoire. S'il n’a pas fait un plouf aux Catalans, François Rebsamen aura au moins assisté à un clash entre Martine Vassal et Benoît Payan.

🐗 Ça chasse. En marge de la signature de la convention de financement des autoroutes vers Fos, ce lundi en préfecture, un invité s'attarde avec le préfet, Georges-François Leclerc. Il s'agit de Laurent Israelian, le président de la chambre d'agriculture du département, par ailleurs oléiculteur à Maussane-Les-Alpilles. Son sujet n'a pas de rapport avec l'agriculture, mais avec la chasse. Le jeune élu vient évoquer la convention censée lier la préfecture à la fédération de chasse, lui permettant d'indemniser les agriculteurs dont les cultures ont été mises à mal par les grands gibiers. Or, la préfecture refuse de signer après des posts diffamant les louvetiers dans le magazine de la fédération. Main sur le cœur, Georges-François Leclerc répond, cash : "C'est un chasseur qui vous parle. Ils se sont montrés injurieux. Pas question de signer cette convention." En mai dernier, le procès pour diffamation avait tourné court pour un problème de prescription.

DANS NOS FILETS

Pas chouette du tout. Dans la mythologie grecque, c'était un symbole de sagesse, en référence à la déesse qui lui donne son nom. Désormais, la chevêche d'Athéna est une espèce protégée au niveau national. Et, d'après l’Office français de la biodiversité et la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), cette petite chouette aurait niché dans un vieux mas sur un terrain en friche de Château-Gombert, dans le 13e arrondissement de Marseille. Ce qui n'a nullement empêché le nouveau propriétaire des lieux de démolir la bâtisse, en s'appuyant sur les conclusions d'une étude menée par le "cabinet d’expertises naturalistes" Ecotonia, lequel n'a relevé "aucun indice de reproduction" du rapace sur place. Voilà qui vaut au bureau d'études de comparaître ce vendredi au tribunal de Marseille, aux côtés du promoteur, pour complicité de destruction d'habitat d'espèces protégées. Notre journaliste Violette Artaud en a profité pour s'intéresser aux projets immobiliers qu'accompagne Ecotonia, révélant que la préservation de la biodiversité n'est paradoxalement pas la principale préoccupation de ce cabinet à la bien mauvaise réputation.

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ON A CREUSÉ

Figure Paternelle. Dans la brève mais intense histoire de la DZ Mafia, il y a la réalité et la légende. La réalité, c'est une organisation criminelle éclose il y a quelques années à la Paternelle, dans le 14e arrondissement, qui a depuis étendu son emprise sur toute la ville — jusqu'à récupérer la majorité des points de deals marseillais — et au-delà. La légende, ce sont des dizaines de boucles Telegram qui portent son nom, des articles qui se multiplient dans la presse internationale, des vidéos YouTube dédiées qui cumulent des millions de vues... Mais de quoi, au juste, la DZ Mafia est-elle le nom ? Quel est son mode de fonctionnement ? Comment a-t-elle édifié son hégémonie ? Peut-on réellement la comparer à la Cosa Nostra ou aux cartels latino-américains ? Autant de questions auxquelles tente de répondre Clara Martot Bacry dans ce nouvel épisode très "méta" de notre série L'Emprise.

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LE SUIVI

Ah, ça Nora ! Quand elle a créé cette rubrique, l'initiatrice de cette newsletter se doutait-elle que Nora Preziosi en serait la tête d'affiche quasiment une semaine sur deux ? Même débarquée de 13 Habitat, l'élue de droite n'en finit plus d'alimenter le dossier de Marsactu consacré à la tourmente que connaît l'office HLM depuis nos révélations il y a un an presque jour pour jour. Dernier épisode en date : un grand raout à l'hippodrome Borély pour réunir ses troupes après son "assassinat politique" par son "ancienne famille". Notre journaliste Marie Lagache a bravé la canicule afin de livrer le récit de cette journée particulière, au cours de laquelle Nora Preziosi a affiché ses ambitions sans équivoque : elle entend "plus que jamais" peser lors des municipales de 2026. Pas sûr que son nouveau slogan, "La Marseillaise qui vous veut du bien", qui tapisse les rues de la ville et les réseaux sociaux, s'applique à son propre camp, qu'elle clashe à l'envi depuis quelques jours...

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ÇA SE DISCUTE

"Avec Vassal, la RTM c'est ‘Rentre avec Tes Mollets’"

Commentaire d’Abel Giraud sur Facebook, au sujet de l’annonce par la présidente de la Métropole de la prolongation de la fermeture du métro le soir jusqu’à courant 2026.

LE CLIN D'ŒIL DE CHARMAG

 

LE PLONGEON

Livres arbitre. Connaissez-vous le livre Feuille de route, de Jean Debernard ? Et Les Maia, d’Eça de Queiros, ça vous parle ? Peut-être faites-vous partie des usagers de l'Alcazar ? Car eux n'ont jamais manifesté le moindre intérêt pour ces ouvrages, comme pour 11 000 autres documents, sur le million que compte la bibliothèque, qui n'ont pas trouvé emprunteur jusqu'à présent. Voilà l'un des enseignements du recensement qu'a effectué Marius Rivière pour Marsactu, en compagnie du directeur de l'établissement, Charlie-Camille Flores. Ce n'est pas le seul, et certaines statistiques ne manquent pas d'étonner. Comme le fait que l'objet le plus emprunté à l'Alcazar soit le... DVD. Et que le CD se porte bien mieux que prévu. Ou encore que parmi les dix romans les plus prisés des lecteurs, neuf ont été écrits par des femmes et la moitié par la seule Amélie Nothomb. Autant de chiffres surprenants qui, selon Charlie-Camille Flores, tendent surtout à démontrer que "tous les publics viennent à la bibliothèque".

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ET AVEC ÇA

Le haut du Panier. Le podcast La vie d'avant de l'INA sort de ses archives des extraits de l'émission radiophonique Nuits magnétiques de France Culture pour nous emmener au Panier en 1990. À l'époque, le plus vieux quartier de Marseille n'a pas encore inspiré les décors de Plus belle la vie et sa réputation est à l'avenant de celle de la ville, que l'on compare alors plus que de raison à la sulfureuse Chicago : exécrable. Mais Nénette n'en a cure : elle est née et a grandi au Panier, dont elle se remémore les grandes heures avec nostalgie. Et c'est donc là qu'elle a décidé d'ouvrir une pizzeria, au risque de passer pour une "gaga". Nénette est ce qu'on appelle, dans les médias, une "bonne cliente" : elle ne tarit ni de clichés sur la ville, qu'elle enchaîne volontairement, ni de formules percutantes. À l'instar de ses interlocuteurs, que l'on entend rire pendant l'interview, on se délecte de son franc-parler et de son langage follement imagé.

Ici s'achève ce 98e épisode de Pointue. Rendez-vous jeudi prochain, même heure, même boîte mail, pour le dernier numéro de la saison.

D'ici là, pour toute question ou info, écrivez à pointue@marsactu.fr.

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