Le reconfinement est là ?

Le reconfinement est là ?

Selon les chiffres publiés par Santé Publique France le 23 mars, le taux d’incidence de la covid atteignait 310 cas positifs détectés sur les sept derniers jours pour 100 000 habitants au niveau national. C’était le niveau atteint le 20 octobre, une semaine avant le deuxième Enfermement. Principale différence entre les deux époques, la pression hospitalière est aujourd’hui plus forte qu’alors. 26800 personnes sont ainsi hospitalisés pour la covid, dont 4600 patients en réanimation. Ces niveaux n’avaient été atteints que début novembre, après la mise en oeuvre de l’Enfermement.

Plus précisément, le nombre d’hospitalisations pour la covid est relativement stable depuis début janvier, à un niveau très élevé cependant. Mais, plus inquiétant au regard des critères de décision du passé, le nombre de personnes en réanimation n’a cessé de progresser depuis début janvier en raison d’un ralentissement insuffisant de la circulation épidémique. En deux mois et demi, le nombre de places en réanimation occupées par des malades de la covid est passée de 2600 à 4600, proche du pic atteint en novembre (4800 places). Sur ce critère, Provence-Alpes-Côte d’Azur est d’ailleurs très mal placé parce que la région a été précurseur de la reprise épidémique dès le lendemain des fêtes.

ll y a t-il des raisons d’espérer une amélioration prochaine ? Apriori, non.

Non, parce que la circulation épidémique continue d’accélérer dans les Hauts-de-France, en Ile-de-France et, désormais, en Auvergne-Rhône-Alpes.

Non, parce que les mesures de freinage territorialisées annoncées par Jean Castex le 18 mars ne semblent pas vraiment en être : au delà des discours, tout peut continuer presque comme avant si ce n’est la limitation des déplacements de longue distance et l’impossibilité d’aller en magasin acheter des vêtements ou des chaussures. De facto, rien ne vise particulièrement à limiter les visites et les repas familiaux ou amicaux.

Et ce n’est pas la vaccination des plus âgés, qui restent prioritaires dans les semaines qui viennent, qui réduira rapidement la pression en réanimation alors que ce sont les moins de 69 ans qui y sont majoritaires.

Les perspectives sont donc peu réjouissantes pour les semaines qui viennent, avec un tour de vis supplémentaire très vraisemblable qui repoussera à des calendes incertaines le pseudo retour à une vie presque normale promis pour mi avril (comme d’autres, nous n’y avons jamais cru).

Ainsi se poursuit le voyage en Absurdie. L’argument de l’arrivée de l’heure d’été pour retarder d’une heure le couvre-feu, la complexité de l’attestation de déplacement, retirée quelques heures après sa diffusion, ou l’appel à ne pas profiter de l’heure gagnée entre 18h et 19h pour faire des barbecues, n’en sont que les illustrations les plus superficielles et ridicules. Les fermetures sanitairement injustifiées de certains commerces, des restaurants, des musées et de certains lieux de culture en sont aussi les victimes.

Qu’on se le dise, l’été sera masqué.