Jérôme Salomon devrait venir nous visiter à Marseille

Jérôme Salomon devrait venir nous visiter à Marseille

Lundi 7 décembre, Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, après avoir choisi judicieusement des indicateurs variés pour prétendre que la situation épidémique en France n’était pas pire que dans le reste du monde, affirmait de façon réitérée que l’arrêt du recul de l’épidémie n’était pas lié à un relâchement des comportements, renvoyant plutôt à des hypothèses météorologiques. La méteo aurait-elle subitement changé à partir de l’intervention d’Emmanuel Macron du 24 novembre, qui marque le début du coup d’arrêt du recul épidémique ?

Le lendemain de l’intervention de Jérôme Salomon, son ministre, Olivier Véran, sans doute plus proche du réel que ses hauts fonctionnaires, n’hésitait pas, lui, à évoquer un relâchement dans le respect des gestes barrières. S’il en doute, Jérôme Salomon devrait sans doute visiter Marseille. Il y découvrirait qu’avec l’assentiment des forces de l’ordre, le port du masque reste toujours optionnel, dans la rue mais aussi dans certains commerces. Des attroupements demasqués se forment aussi ça et là autour des cafés à emporter…

Il ne s’agit pas dire que le masque est l’alpha et l’oméga de la prévention d’une contamination d’abord manuportée, mais ce manque de respect des règles communes traduit un jemenfoutisme, un individualisme ou plus simplement, une insouciance et une inconscience, qui ne peuvent qu’impacter aussi le respect de l’ensemble des gestes barrières, avec ses proches, ses amis, sa famille.

Ce n’est sans doute pas un hasard si Les Bouches-du-Rhône ont été un foyer épidémique dès l’été, sans aucune rémission, contrairement à ce qui s’est passé en Guyane, en Guadeloupe ou en Mayenne. Ce n’est sans doute pas non plus un hasard si les territoires les plus touchés la premières vague l’ont moins été au cours de la deuxième. Ces sociologues de bureau qui compilent des données pour mettre en avant le rôle de la densité ou de la promiscuité des appartements devraient commencer par aller sur le terrain pour voir quels sont les comportements des uns des autres.

Provence-Alpes-Côte d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes
en tête du classement du deuxième épisode épidémique

Nombre cumulé de personnes hospitalisées pour Covid depuis le 1er aout
(pour 100 000 habitants)

Source : Santé publique France et INSEE.

Point sur les décomptes hospitaliers

Les décomptes hospitaliers sont l’information à privilégier. Ils apportent une information plus robuste que les résultats des tests. De plus, le taux d’occupation des lits est, avec le nombre de places occupées en réanimation, les indicateurs essentiels dans le pilotage des mesures restrictives des libertés publiques.

Les nouvelles hospitalisations

Le nombre de nouvelles entrées à l’hôpital est encore nettement supérieur à celui qu’il était au moment du premier déconfinement. Les Bouches-du-Rhône continuent d’être une zone de circulation très active, par rapport aux autres grandes zones de peuplement métropolitain. Elles repassent même devant les agglomérations lyonnaises et stéphanoises.

Le nombre de lits occupés

Si l’on s’intéresse non plus aux nouvelles entrées mais au nombre total de lits occupés rapporté à la population, la décrue est lente. Le taux d’occupation retrouve le niveau qu’il avait mi-octobre. Pour les places en réanimation, le constat est identique.

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