Covid : l’épidémie ne ralentit pas

Billet de blog
par MalMass
le 21 Sep 2020
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Covid : l’épidémie ne ralentit pas
Covid : l’épidémie ne ralentit pas

Covid : l’épidémie ne ralentit pas


Le nombre de nouvelles hospitalisation ne se réduit pas dans les Bouches-du-Rhône qui restent, de loin, le département métropolitain où le nombre de personnes en réanimation est le plus élevé rapporté à la population.
A ce rythme, la poursuite du  refus des sanctions individuelles pourrait conduire à de nouvelles sanctions collectives plus coercitives avant la Toussaint.

Car, malgré le contexte, à lire la presse locale et voir les conférences de presse données çà et là par les Préfets et les élus, c’est ici que les collectivités locales semblent les moins coopératives, se plaçant plutôt en porte parole de ceux qui refusent toutes contraintes ou renvoyant à la responsabilité de l’Etat. Certes la métropole et la mairie communiquent sur la nécessité de “faire les bons gestes” mais elles se gardent bien d’expliciter lesquels pour que tous les points de vue s’y retrouvent. Certes des efforts sont faits sur les tests mais à quoi bon tester si, une fois le test connu, chacun peut continuer de faire ce que bon lui semble.

Il serait temps que l’Etat, qui vient de réduire la durée de “quarantaine”, accompagne cette réduction d’un isolement effectif et contrôlé des personnes testées positives. Il serait temps que les services de l’Etat ferment les bars, restaurants et commerces qui ne respectent ouvertement pas les gestes barrière. Il serait temps que le Préfet réduise les zones d’obligation du port du masque aux zones réellement denses pour être en mesure, avec les collectivités, de s’assurer que les obligations sont effectivement respectées.

Et parce que rien de cela ne sera fait à temps, il serait temps de commencer à réfléchir collectivement au sens qu’il y a à mettre en place des assignations à résidence de masse pour gérer la sous-capacité hospitalière et éviter des morts inévitables. Peut-on priver des libertés fondamentales 67 millions de Français pendant plusieurs semaines pour éviter 200 000 morts, souvent des personnes âgées ? S’est-on posée la question des risques de morts nombreux avant d’envoyer des jeunes à la guerre parfois alors même que nos libertés n’étaient pas directement menacées ? Se la posera-t-on demain quand la guerre reviendra à nos portes parce que l’Europe, en ne voulant être qu’un marché ouvert à tout vent, aura développé les nationalismes ? Se l’est-on posé pour les victimes civiles collatérales de nos aventures irakiennes ou afghanes ? Les pays monétairement riches doivent réapprendre la modestie. Leur richesse ne leur permet pas de tout contrôler et ils leur faut vivre avec cette réalité.

Situation épidémiologique au 20 septembre à partir des décomptes hospitaliers

Les décomptes hospitaliers sont l’information à privilégier. Ils apportent une information plus robuste que les résultats des tests et le taux d’occupation des lits est un indicateur essentiel dans le pilotage des mesures restrictives des libertés publiques (de ce point de vue, il est regrettable que les nombres de places « covid » par départements ou régions, et le nombre de  cas positifs par communes et arrondissements ne fassent pas l’objet d’aucune publication systématique, nuisant à la transparence des décisions publiques).

De fait, les Bouches-du-Rhône restent le département métropolitain où les nouvelles entrées à l’hôpital sont les plus élevées rapportées à la population. Elles sont reparties à la hausse après un palier dans la première moitié du mois, pour retrouver le rythme qu’elles avaient deux semaines avant le déconfinement (le classement de l’Essonne, en tête, est fictif. Il résulte de la prise en compte le 18 septembre, avec retard de près de 240 dossiers de patients hospitalisés au cours de l’été).

 

Si l’on s’intéresse non plus aux nouvelles entrées mais au nombre total de lits occupés rapporté à la population, les Bouches-du-Rhône sont encore dans le haut du classement, même s’ils se détachent moins nettement de la région parisienne et du Rhône. Ils sont désormais au niveau observé un mois après le déconfinement.

A contrario, pour les réanimations, donc pour les cas les plus graves, les Bouches-du-Rhône sont largement le département le plus concerné.

 

Commentaires

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  1. Jacques89 Jacques89

    Difficile de tirer des enseignements “durables” de ces chiffres qui traduisent une situation à une période bien particulière dans laquelle les mouvements de population sont importants (mais je me répète). De plus, les personnes à risques, notamment les retraités choisissent généralement le mois de septembre pour se rendre sur la côte. Les ratios pour 100 000 habitants (à temps plein) sont donc peu pertinents.
    Si je fais un parallèle avec les stations d’épuration, leur capacité est calculée avec une marge de 100% pour tenir compte des variations saisonnières. C’est dire si l’impact des transferts de populations peut être important.
    Le mois d’octobre sera probablement le premier mois qui permettra des analyses fiables pour enfin savoir si 2ème vague il y a.

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  2. Jacques89 Jacques89

    Voilà, les touristes sont partis vers d’autres zones qui commencent à rosir et PACA en voit les effets bénéfiques, au moins dans les chiffres. Notez également que l’ARS communique quelque fois des chiffres avec des fautes de frappe (312 morts un jour pour se raviser le lendemain: 12 morts en réalité). Le problème c’est que France Info (et les autres) ne donne pas le démenti. Pour tirer des stats fiables avec tout ça: bon courage!

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