Journal de confinement. Day#4

Tou doum…

Billet de blog
par Lorelei
le 21 Mar 2020
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Le réseau est salutaire. Le dire c’est bien, mais le faire, c’est mieux !

Tou doum…
Tou doum…

Tou doum…

Vendredi 20 mars. 2 heures du matin.

Netflix va réduire sa bande passante de 25%. Arghh. Voilà, on y est. C’est la loose !
— En fait, depuis le confinement et le télé-travail généralisé (pour ceux qui le peuvent, hein, je ne mélange pas tout non plus, je lève quelquefois le nez de mon écran) je me doutais bien que le réseau fibre/4g n’allait pas nécessairement survivre au fait que des milliers de gens utilisent les serveurs privés pour travailler. Ou regarder des séries et des films en streaming. Oui, sans être douée de prescience, je n’ai eu qu’à jeter un œil aux petites vagues de connexion wifi qui ondulaient, dès le lundi, sur mon écran, je te tiens, je te perds, toutes les 3 minutes. Avec une forte appétence pour le je t’ai perdu. “Tu l’as dans le cul”, sifflote l’ado, toujours prêt à lancer une grossièreté. Bomboclaat.

Me voilà donc en train de relever les mentions de Néné, le(s) community manager(s) de Netflix France sur Twitter –oui, il a un petit nom, collectif, oui, c’est une star chez les cm, hé non, ce n’est pas un bot–, pour suivre l’info. Mais, normal et peu inquiet, Néné se contente de proposer ses services avec le hashtag #NetflixConseilleMoi à tous les désespérés qui se retrouvent devant leur écran sans trop savoir quoi regarder. Noyé dans les kilomètres de pellicules disponibles, il peut vous arriver effectivement de passer la soirée à faire défiler les bandes annonces ou à farfouiller dans les codes secrets de genre cinématographique –j’aime bien, personnellement, le 10702.

Rien de confirmé, donc, chou blanc, jusqu’à ce que je lise les notifications attestant que Google s’apprête à faire la même chose avec YouTube pour répondre à la demande de l’Union européenne appelant, je cite, “les géants du streaming vidéo à faire des efforts pour limiter leur impact sur la bande passante”. Voilà. Le jour où je livre le dernier boulot commandé et validé par bon signé en bonne et due forme, et où enfin, je me dis que je vais pouvoir profiter du déluge de ressources gratuites, sport, ciné, lecture, expositions et visites virtuelles, mises à disposition par toutes les plateformes numériques dans un élan patriotique, les Dieux de l’internet se mettent à tout réguler.
Les Dieux de l’internet. Et les chaînes de télévision, canal historique, goûtant fort peu, quant à elles, la diffusion de programmes gratuits. Je me gausse, en ce qui nous concerne, pas de TV, pas de box TV –de par le fait– et donc pas d’accès à l’opération de Canal+, repérée quelques jours plus tôt. Ni d’ailleurs, j’en profite pour le souligner si tu passes par là Madame Arte, à la diffusion des films en VO sur ton site. Et franchement, Gilda en version française, ça fait de la peine.

D’où, revenons à nos moutons, l’abonnement Netflix. Et les heures de visionnage YouTube. Qui sont en conclusion menacées. Comme mon joli programme détaillé ici même. Au moment précis où je me suis inscrite à un cours de danse en ligne. Sérieusement : dans un effort non feint, nous étions 1600 personnes à avoir, jeudi soir, dégagé la table basse, roulé le tapis, et installé, pour servir de barre d’appui, un escabeau dans la pièce la plus grande de nos appartements de confinement, afin d’enchaîner les exercices de pliés, de dégagés et de battements, devant le public hilare de nos voisins d’en face.

Alors, amis imaginaires d’internet, je m’accepte pas du tout que vous nous coupiez l’herbe sous les pieds, que vous nous priviez de cette communion collective, de ce rare moment partagé entre inconnus connectés. Le réseau est salutaire. Le dire c’est bien, mais le faire, c’est mieux !

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