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Comme l'avenir commercial du centre-ville de Marseille, sujet d'une étude de la CCI sur laquelle Marsactu a mis la main avant tout le monde, ou le quotidien des habitants d'Euromed, auquel on consacre une nouvelle série de reportages et d'enquêtes. Ou encore le destin tragique de Reda, victime de la rue d'Aubagne, aujourd'hui enfermé au centre de rétention administrative du Canet et "héros" malgré lui du dernier épisode en date de notre podcast Le Bocal.

On vous laisse découvrir tout ça, et bien plus encore, dans ce nouvel épisode de Pointue !

Cynthia Cucchi

À PICORER

📺 Ça oublie. Le casting de l’émission Les Tchatcheurs de BFM Marseille envoie du lourd depuis son lancement en début de semaine. Sur le plateau, des personnalités réagissent pendant une trentaine de minutes à l’actualité. Ce mercredi 22 octobre, on pouvait par exemple voir le retour devant les caméras d’Yves Moraine. L’élu de droite s’est ainsi retrouvé à commenter le cas du chef de file des Écologistes marseillais, Hassen Hammou, convoqué devant le tribunal pour corruption de mineur. Sans jamais qu’il soit fait mention dans la discussion qu’Yves Moraine a été condamné à six mois de prison avec sursis simple et un an d’inéligibilité dans l’affaire des fausses procurations aux municipales de 2020. Pour le lancement de l’émission, le lundi 20 octobre, BFM Marseille recevait aussi Audrey Marchand, présentée comme une "militante politique" dans son introduction et sur ses réseaux sociaux. Oubliant de mentionner qu’elle a été candidate dans la 15e circonscription des Bouches-du-Rhône aux législatives de 2024 sous l'étiquette... Reconquête. Et qu’elle est membre du collectif d’extrême droite identitaire se revendiquant féministe Némésis.

👑 Ça distingue. Après le prix de la personnalité politique du Trombinoscope pour le président de la région Renaud Muselier (Renaissance) [voir la newsletter Pointue ! de la semaine dernière], c’est au tour de son directeur de cabinet, Romain Simmarano (Renaissance) — par ailleurs porte-parole de la campagne de Martine Vassal pour les municipales — d’être distingué. Il fait partie du palmarès Choiseul Sud 2025, révélé en avant-première par La Tribune, des "dirigeants et dirigeantes de moins de 40 ans qui font bouger les lignes de l’économie française". Un classement réalisé "en toute indépendance". Mais avec des partenariats, comme La Tribune ou encore Transdev, ainsi que… la région. Le logo de la collectivité figure au côté de celui des entreprises sur les visuels de Choiseul Sud. Romain Simmarao fait par ailleurs une remontada dans le classement par rapport à l’année dernière — où il avait déjà été distingué — en passant de la dix-septième à la dixième place sur cent.

🐦 Ça pigeonne. La Ville de Marseille doit recevoir de nombreuses demandes de communication de documents administratifs au titre du droit d’accès à ces données. Par exemple celle de Marsactu au sujet de l’audit de 2021 sur la vidéosurveillance ou encore celle que l’élu d’opposition Sylvain Souvestre (Les Républicains) a médiatisée sur le château de la Buzine. Une autre a attiré notre attention : celle de l’association animaliste PAZ qui demande d’avoir accès aux documents relatifs… à la gestion des pigeons par la Ville de Marseille. Sans réponse de la mairie à sa demande en mars, l’association a saisi la commission d'accès aux documents administratifs (Cada), qui lui a donné un avis favorable, ce qui n’a pour autant pas motivé la municipalité à lui répondre. PAZ a donc saisi le tribunal administratif de Marseille, comme l’indiquent ses membres dans un communiqué à la presse. "Est-ce que la mairie de Marseille tue les pigeons ?", interroge Amandine Sanvisens, cofondatrice de PAZ.

DANS NOS FILETS

Centre de gravité. Après la fermeture des Galeries Lafayette, dont la première journée de liquidation ne s'est pas faite sans heurts, que deviendra le Centre Bourse ? La question est sur toutes les lèvres, à commencer par celles de nos cadors de la politique locale. Elle est aussi à l'origine d'une enquête établissant un diagnostic économique du commerce dans le grand centre-ville de Marseille, menée par la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) à la demande du président de la région, Renaud Muselier, et dont Marsactu s'est procuré les conclusions. Lesquelles s'avèrent (légèrement) moins désastreuses que ce que l'on pourrait croire. En tout cas plus nuancées que ce que décrit l'opposition municipale, comme le révèle notre journaliste Marie Lagache, qui a méticuleusement décortiqué la synthèse. Les données documentent en effet une "situation préoccupante" pour les centres commerciaux, mais viennent aussi relativiser le taux de vacance dans l'hypercentre.

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💬 À votre écoute. Une bonne info, une piste à creuser, une question qui vous turlupine ? Écrivez-nous via pointue@marsactu.fr

ON A CREUSÉ

Désenchantiers. Pour certains, y compris son auteur lui-même, la photo n'est pas sans évoquer les images destinées à la promotion immobilière. Problème : il y a des barreaux partout. Littéralement. Jusqu'à leurs ombres qui se projettent sur le sol. Sans parler de cet enfant au premier plan, qui semble prisonnier des lieux. Le cliché paraissait donc tout indiqué pour illustrer le premier épisode de notre série Quartier chantier, consacrée à l'opération d'aménagement urbain Euroméditerranée. Car cette enquête inaugurale, réalisée par notre journaliste Violette Artaud en collaboration avec le photographe Felice Rosa, s'intéresse aux derniers arrivés. Ces nouveaux habitants des quartiers neufs d'Euromed, auxquels "on a vendu du rêve" mais qui n'ont d'autre horizon que le béton, et d'autres perspectives que les grues de chantier, le brouhaha et la poussière. Et qui déchantent les uns après les autres dans ces îlots des quartiers Nord, mirages d'oasis où l'on manque, en fait, de tout : d'équipements publics, de commerces, de lieux pour se retrouver, de végétation, d'animations...

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MAKING OF

Peine double. Il est bientôt 15 h 15, ce 16 octobre, quand Clara Martot Bacry se présente à la porte des parloirs du centre de rétention administrative du Canet, dans le 14e arrondissement de Marseille. Ce n'est pas la première fois qu'elle se rend au CRA, même si jusqu'ici, elle n'avait visité les lieux qu'aux côtés d'un parlementaire, accueillie comme il faut, sa carte de presse en bandoulière. Ce n'est pas non plus la première fois qu'elle rencontre Reda, sans-papiers tunisien "retenu" ici, dans l'attente d'une possible expulsion. Elle l'avait déjà croisé un an plus tôt, lors du procès des effondrements de la rue d'Aubagne, au terme duquel il a été reconnu comme victime du tristement célèbre propriétaire Xavier Cachard. Depuis, Reda a tout perdu : son logement, ses amis, sa santé. Dans ce nouvel épisode du Bocal, Clara revient, au micro de Violette Artaud, sur ce face-à-face bouleversant, qui retrace le destin tragique d’un homme, dont la vie se résume aujourd'hui à "manger, dormir, c'est tout".

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ÇA SE DISCUTE

"Pour une fois, je suis contente de voir Bernardini sur une photo de groupe."

Commentaire d’Euromedhabitants sur Facebook, au sujet de notre nouvelle campagne d’abonnement, illustrée par un montage photo des protagonistes de certaines de nos enquêtes les plus marquantes, parmi lesquels le maire d’Istres.

LE CLIN D'ŒIL DE CHARMAG

 

LE PLONGEON

Quand on navigue en ville. La semaine dernière, on vous parlait du remarquable quatrième numéro de la revue Invendable, consacré à Marseille et signé par notre journaliste Clara Martot Bacry, en duo avec le photographe Anisbale. Partenaire de ce numéro joliment nommé Mirage sud, Marsactu avait diffusé cet été quatre extraits en avant-première, dans le cadre de notre série La traversée. Mais on en avait encore à montrer, et on a profité de notre édition du week-end pour exposer les "invendables" de… Invendable. À savoir : dix photos qui n’apparaissent pas dans la revue, non par manque d’envie, mais par manque de place. Et il a fallu de nouveau faire un tri, tant ces clichés nous en disent long, chacun à sa manière, sur la ville et ses habitants. "Une superposition de mondes complètement incohérents", parfois jusqu'au "vertige", dont Clara et son complice ont traversé les frontières invisibles pour en dévoiler, en images et en mots, la sidérante beauté.

Voir le portfolio →

ET AVEC ÇA

Métro c'est trop. À gauche, des tomettes écrues au sol et une immense fresque peinte du port, tout en couleur, qui grimpe jusqu'à un plafond vert-bleu. À droite, des carreaux beiges, comme le plafond barré de néons, surplombant une photo en noir et blanc représentant la Joliette, avec la Major en fond. Le contraste est saisissant et le comparatif avant/après, pour le moins surprenant. Difficile en effet d'imaginer que ces deux clichés du métro Joliette n'ont pas été intervertis, même si les masques caractéristiques de la période covid portés par les passants sur celui de gauche témoignent qu'il précède bel et bien son voisin de droite. "Sommes-nous dans un métro ou dans une salle d’hôpital ?", demande l'Université HLM (hors les murs) de Marseillologie, dans une pétition qui dit "Stop à la rénovation moche des stations du métro de Marseille". Faisant ainsi référence à l'opération entreprise il y a quelques mois par la métropole "sans aucune concertation avec les usagères et les usagers". Le collectif y dénonce "une transformation froide et aseptisée", derrière laquelle "se cache un mépris pour le patrimoine et l’histoire de notre ville".

Pointue, 107e du nom, c'est fini pour aujourd'hui. Rendez-vous jeudi prochain, même heure, même boîte mail, pour une nouvelle salve d'infos locales, en toute indépendance.

D'ici là, pour toute question, info ou contribution à notre nouvelle campagne d'abonnement, écrivez à pointue@marsactu.fr.

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